Ce n'est ni le travail de commentateur pour Fow News du chanteur, ni le statut d'ex/ No Warning qui remplit le chapiteau pour la venue de Fucked up (15H25). Peut être la curiosité du nom ou la seule envie de nourrir un besoin en punk/hardcore? Fucked Up n'est pas encore très connu par ici mais les personnes présentes seront reparties avec le souvenir d'un concert ahurissant. Un chanteur rondouillard et câlin parcourt le public, suivit de trop roadie soulevant le fil de son micro (il faudrait lui parler des micros sans fils) pour qu'il continue à chanter tandis qu'il prend dans ses bras des spectateurs, les soulève (de leur plein gré) du sol et les porte sur ses épaules, danse le houla hoop, s'allonge à côté d'un type fatigué ou remonte le moral à un gars accroupi sur un côté pourtant éloigné de la scène. Rien ne lui échappe et tous repartent avec le sourire. La musique? Et bien la musique est tout aussi mémorable et intéressante, c'est à dire à quel point je vous encourage à écouter les disques et à payer de vos deniers quand ces derniers repasseront dans votre coin avec leur punk/hardcore intelligent.
Arrive Arkangel (17H), et là, le public hardcore réagit. Toute la subtilité du hardcore belge pour un concert bovin sous le signe du développement durable. Branché le public sur un générateur et vous aurez de quoi faire tourner la baraque a fritte pour la journée. La violence assumé de certain (on pouvait lire sur des tee shirt, outre Arkangel is your enemy, un slogan des plus fins: I'm only there for the violence) n'empêche pourtant pas trois jeune femme de venir se remuer le derrière pendant que vole les moulinet au rythme des parties beatdown. L'amour que porte la Belgique pour le hardcore le plus violent n'a pas été trahis.
Dix ans a en entendre parler avant d'écouter et la musique de Chokebore (17H45) ne déçoit pas. L'émotion du charismatique chanteur/guitariste et les mélodies distordus de son frère d'instrument suffit à convaincre. Propageant des mélodies amer et mélancoliques, le cœur se serre tendrement au fil du concert et la tête de suivre le mouvement en hochant d'appréciation. Dix à attendre, dix années à rattraper.
Après tant d'émotion, le hardcore metallique des bostoniens de Death Before Dishonor (19H) est largement plus terre à terre mais aussi plus fédérateur. Pour autant, la réaction du public diffère tellement quand un morceau de leur premier album est joué par rapport à celui d'un second qu'il parait évident qu'aussi sympathique soit le concert, Death Before Dishonor pourrait bien être sur la pente descendante. Leur concert n'est pourtant pas mauvais, loin s'en faut, mais par rapport à ce que j'attendais je ne fut qu'à moitié contenté.
D'autant plus que mon souvenir du concert, fut teinté par le set suivant des Spudmonsters (21H) que je n'attendais pourtant pas du tout. Après avoir entendu moultes recommandations de la part d'amis plus avisés en matière de hardcore je m'étais mis a espérer à un concert sympa mais nostalgique. Loin d'imaginer le déferlement d'énergie venant de la scène dès la première note quand le chanteur commence a sauter de toute part ou la qualité de ces titres tenant plus du new york hardcore que de la scène de Cleveland d'où ils viennent. L'ambiance est donc beaucoup plus positive qu'à un concert d'Integrity et le chanteur d'encourager le public à monter sur scène, au grand dam de la sécurité, qui fera toutefois évacuer les danseurs avant la fin du morceau. Dommage mais l'énergie et les titres continuent de pleuvoir sur le public, constitué de plus de curieux que de fans enthousiastes, sans manquer de détermination. Distribution de CD gratuit et de stickers pour promouvoir les projets de chacun des membres. Le statut de groupe culte des Spudmonsters n'est pas volé et avec un peu de chance ils reviendront dans de meilleurs conditions (outre que sonore, car tout était parfait de ce point de vue) sans attendre quatorze ans. Sans hésité le meilleur concert de hardcore du festival.
Ce concert de De La Soul aurait pu être fabuleux sans qu'un problème de micro, rendant la voix de l'un des rappeurs complètement inaudible, ne vienne ruiner l'énergie du trio, accompagné pour l'occasion de musiciens venu reproduire les arrangements de leur album culte, 3 feet high and rising. La bonne humeur déployé par le groupe, et leur talent de show man, suffit pourtant à relever largement le niveau de la déception permanente qu'était ce supplice de voir un type s'excrimer, sans s'en rendre compte, à rapper devant un par terre qui n'entendait rien de ce qu'il chantait. Un concert, même frustrant, conclu par "Ring ring ring" ne peut cependant pas être totalement décevant. Alors à quand un retour de De La Soul dans de meilleurs conditions?
Heureusement, encore sous l'effet des regret de De La Soul, le duo Pete Rock & CL Smooth vient remonter le moral des fans de rap. La réputation de production de Pete Rock (Nas, Wu-Tang Clan, Blakroc), le flow irréprochable de CL Smooth et la relation conflictuel qu'entretiennent les deux hommes rendaient ce concert d'autant plus exceptionnel et ils ne décevèrent pas. Du groove, du dynamisme et tout ce qu'il faut d'entertainment pour maintenir l'attention du public a bloc pendant une bonne heure de concert de rap comme seul des gros calibres du milieu en sont capable. Les amateurs de rap 90's n'auront pas pu être déçu et ceux qui, comme moi, ont constatés l'ampleur du trou qui figurait dans leur discothèque, sont repartis avec la ferme attention de le reboucher.
Tuesday, July 27, 2010
Monday, July 26, 2010
Dour 2010, live report de la journée du 16 juillet
La deuxième journée débute de nouveau avec un groupe de hardcore, Wisdom in Chains (15H), aussi seul dans le genre a être à l'affiche pour la journée. Le public Par conséquent, l'auditoire est encore plus clairsemé que pour Hoods alors qu'il s'agit d'un des meilleurs représentant de la synthèse de l'énergie du hardcore et des mélodies punk. Pour autant, les quelque gouttes de pluie ne feront pas fuir le peu de public que ces américains auront réussit à tirer de leur camping et de leurs voitures. Pas beaucoup de monde pour reprendre en choeur les paroles ou même danser. Bref, pas d'ambiance alors que les concerts de Wisdom in Chains, à leur meilleur, peuvent déchainer les attroupement devant le micro et les poings levés. Malgré tout, leur set est consistant et m'a donné envie d'acquérir très prochainement leurs disques.
Les passions commencent à se déchainer un peu plus tard, sur la même scène, avec l'arrivée du trio Peter Pan Speedrock (16H15). Rien de plus qu'un power trio jouant un hard rock bluesy mais rien de moins non plus. A cet heure encore matinale pour le festival la proposition est distrayante quand on a rien de mieux à faire. Aucune subtilité, comme en témoigne la sangle pendante du bassiste qui lui permet de jouer de son instrument sans plier le bras, et aucune raison de trop s'attarder pour aller se placer devant la scène où jouera Chrome Hoof (17H).
Les neuf membres de l'orchestre anglais sont on ne peut plus atypique, même dans un festival aussi varié que Dour. Une chanteuse au look et à l'attitude entre Jospehine Baker et Grace Jones, une saxophoniste jouant aussi des percussions et du basson, une violoniste, une trompettiste officiant aussi derrière un synthétiseur, un guitariste, un bassiste, un batteur, un claviériste (vraisemblablement derrière un Moog) et un dernier déguisé dans un costume géant de dieu à tête d'antilope. Le tout costumé de vêtement similaire à ce que pourrait porter des vulcanologues si ils avaient de tenus de soirée. Évidemment, une telle profusion de musicien ne peut créer une musique commune et le résultat se situe entre le funk, le prog et le kraut rock. Moi qui était venu voir une simple bizarrerie fondée par un ancien bassiste du groupe de doom Cathedral, je suis reparti les yeux et les oreilles émerveillés par un groupe original et intelligent aux rythmes aussi entrainant pour les pieds que pour les neurones. Les années 70 ne se sont jamais terminés pour certain et c'est tant mieux.
La proposition de l'Hypnotic Brass Ensemble (18H) aurait pu être tout aussi alléchante mais malheureusement, le manque de basse rend l'alliance de ces huit instruments à vent (trois trompettes, deux trombones, un soubassophone (qui est censé jouer le rôle de la basse) et un baritone, intriguant sans suffisamment de liant pour soutenir le groove de la batterie qui se perd dans les mélodies.
Passage à une séquence nostalgie pour le concert de Dog Eat Dog (19H) dont j'étais surpris d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un concert de reformation. Oui, Dog Eat Dog a continué d'exister dix ans après que j'ai cessé de m'intéresser à leur mélange punk/hardcore ska et n'a pas non plus évoluer. Le nouveau morceau interprété s'intitule MILF et m'a démontré qu'en dehors leurs "meilleurs" titres, "Rocky", "Who's the king" et "No fronts", rien ne s'est amélioré. Les même musiciens jouent les même riffs à un public qui ne rajeunit pas. Vingt ans d'existence et des concerts correct pour une fusion nostalgique où seul le saxophone continue d'apporter des accroches mémorables. Serait peut-être temps d'arrêter, non?
Le temps de constater que je ne peux rentrer ni physiquement, ni mentalement, dans le concert de High Tone et de prendre mes jambes à mon cou en laissant une demi chanson de chance au rock-français de Eté 67 et l'attraction du jour arrive sur scène, Gwar (21H).
Je n'étais pourtant pas venu spécialement pour eux. Pour autant, manquer l'occasion de découvrir sur scène un phénomène dont on me vante les mérites depuis aussi longtemps ne pouvait se refuser. Et pour cause, le public s'est réunit en masse grâce à la publicité de la photo de groupe qui figure en couverture du programme du jour. Tout le monde est venu voir les américains déguisés en barbare de l'espace mais personne ne s'attend trop à la suite. Dommage... Le concert commence et un premier costume se fait décapiter pour commencer a arroser de faux sang le public. Certain cours pour éviter le jet, qui atteint quand même les quatre mètres de long, et d'autre restent en place pour s'amuser. Le suite sera autant du meilleur mauvais gout avec un Jésus / Hitler, une version nazi du pape Joseph Ratzinger, une rock star héroïnomane à qui l'on injecte sa dose avec une seringue géante... Si votre sens de l'humour est limité par certain tabou alors ne vous rendez pas à un concert de Gwar. Si, par contre, vous aimez le thrash et rigolez comme un idiot avec des plaisanteries gore, Gwar est fait pour vous!
La seconde raison de ma venue était ensuite Atari Teenage Riot. La reformation du mythique groupe d'electro punk et son passage à Dour avait été des plus décisifs pour mon achat du billet et j'en eu pour mon argent, et surtout pour mon enthousiasme. Qu'à cela ne tienne, le groupe peut jouer parfaitement mais si l'énergie n'est pas là, alors autant tout laisser tomber. Chez Atari Teenage Riot, l'engagement passe heureusement par une puissance scénique incroyable que beaucoup doivent leur envier. Alec Empire ne cesse de sauter et de raisonner avec toutes les pulsations du mix de speedcore et de punk qu'il manipule en trio avec Nic Endo et CX Kidtronic (nouveau membre recruté avec la mort de Carl Crack, peu après leur séparation). Le concert brosse tout les titres marquant de leurs albums avec en introduction leur nouveau titre, "Aktivate" et ensuite leur collaboration avec Slayer pour la BO de Spawn, "No remorse (I wanna die)". Passé ces deux titres, ce seront "Destroy 2000 years of culture", "Atari Teenage Riot", "Sick to death", "Get up while you can", "Speed", "Revolution action" et "Too dead for me" que je retiendrais et sur lesquels je danserais à en perdre le souffle. Mon plaisir d'avoir pu enfin les voir n'est égalé que par l'enthousiasme que j'aurais à les revoir sur Paris au Bus Paladium.
La soirée peut donc maintenant commencer pour les danseurs avec tout d'abord une présentation vidéo des oeuvres de Chris Cunningham. Le réalisateur a surtout travaillé avec Aphex Twin et présente ici sur trois écrans géant des extraits de ses vidéos dans un montage tout particulier mélangeant sexe, violence et cauchemar. Je m'attendais toutefois à une présence plus importante de la musique, et à en juger par les mouvements de la foule, je n'étais pas le seul. Son installation est toutefois suffisamment intéressante pour retenir l'attention d'un festival musicale avide de gros beat. Pour autant, je regrette de ne pas avoir pu apprécier de ce même spectacle dans des conditions différentes et plus approprié à une projection.
Otto Von Schirach correspond beaucoup plus à ce sur quoi j'étais prêt a danser et rien que ses acolytes déguisés avec un masque de veau et une cagoule de bourreau corresponde à ce que j'attends de la part d'un concert. De la folie, de l'étrange et des gros beats! Otto, le visage habillé par des lunettes 3D s'impose comme l'extra terrestre qu'il est avec un micro sur lequel on a implanté tant d'effet que l'on a du mal a deviner qu'il y a réellement une voix humaine derrière. Les projections fluo de gribouillis ou de forme géométrique finisse de dresser le portrait du breakcore jeté des enceintes par ce trio de tortionnaire des conventions musicales. Ce n'est plus la même planète, plus la même dimension, plus la même époque. Otto Von Schirach a pris possession des verticales et des horizontales pendant une heure de concert et aura fait danser contre leur gré un par terre de clubbers innocent.
En comparaison, Bong Ra est presque plus courtois. Il laisse la place à un duo de MC, un rappeur et un toasteur (aucun rapport avec le pain grillé), pendant qu'il balance beat et riff de guitare avec un batteur jouant sur des pods. Oui, tout cela sonne comme du déjà vu en mode Techno Animal. Sauf que, il y a un "sauf", un type aussi expérimenté dans la fusion que Bong Ra ne pouvait pas faire du déjà vu. Les battements breakcore de son set précédent, dont il n'existe pas à ma connaissance de version studio, entre indus, dub et drum and bass est maintenant enrichi d'une haute dose de pulsations que l'on ressent parcourir depuis les rimes des MC aux visages peint en noir, que dans la frappe des pods du batteur. De tout les coins du microcosme breakcore, la fusion entre les artistes metal donnent lieu à des fusions vraiment effervescentes. Entre End.user et Submerged pour le projet The Blood of Heroes et Drumcorps, Bong Ra fait de nouveau appel à son héritage metal et son expérience dans ces projets parallèle (The Mount Fuji Doomjazz Corporation, The Kilimanjaro Darjazz Ensemble notamment) pour un set accompagné de projection d'extrait de film (Le Bon, la Brute et le Truand dans un version psychédélique ainsi qu'une sorte de combat de boxe entre des femmes légèrement vêtus) où il bastonne de toute part avec riffs et beat. Le nouveau disque s'appelle Monster et le projet s'intitule Wormskull. Vous en entendrez parler.
Les passions commencent à se déchainer un peu plus tard, sur la même scène, avec l'arrivée du trio Peter Pan Speedrock (16H15). Rien de plus qu'un power trio jouant un hard rock bluesy mais rien de moins non plus. A cet heure encore matinale pour le festival la proposition est distrayante quand on a rien de mieux à faire. Aucune subtilité, comme en témoigne la sangle pendante du bassiste qui lui permet de jouer de son instrument sans plier le bras, et aucune raison de trop s'attarder pour aller se placer devant la scène où jouera Chrome Hoof (17H).
Les neuf membres de l'orchestre anglais sont on ne peut plus atypique, même dans un festival aussi varié que Dour. Une chanteuse au look et à l'attitude entre Jospehine Baker et Grace Jones, une saxophoniste jouant aussi des percussions et du basson, une violoniste, une trompettiste officiant aussi derrière un synthétiseur, un guitariste, un bassiste, un batteur, un claviériste (vraisemblablement derrière un Moog) et un dernier déguisé dans un costume géant de dieu à tête d'antilope. Le tout costumé de vêtement similaire à ce que pourrait porter des vulcanologues si ils avaient de tenus de soirée. Évidemment, une telle profusion de musicien ne peut créer une musique commune et le résultat se situe entre le funk, le prog et le kraut rock. Moi qui était venu voir une simple bizarrerie fondée par un ancien bassiste du groupe de doom Cathedral, je suis reparti les yeux et les oreilles émerveillés par un groupe original et intelligent aux rythmes aussi entrainant pour les pieds que pour les neurones. Les années 70 ne se sont jamais terminés pour certain et c'est tant mieux.
La proposition de l'Hypnotic Brass Ensemble (18H) aurait pu être tout aussi alléchante mais malheureusement, le manque de basse rend l'alliance de ces huit instruments à vent (trois trompettes, deux trombones, un soubassophone (qui est censé jouer le rôle de la basse) et un baritone, intriguant sans suffisamment de liant pour soutenir le groove de la batterie qui se perd dans les mélodies.
Passage à une séquence nostalgie pour le concert de Dog Eat Dog (19H) dont j'étais surpris d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un concert de reformation. Oui, Dog Eat Dog a continué d'exister dix ans après que j'ai cessé de m'intéresser à leur mélange punk/hardcore ska et n'a pas non plus évoluer. Le nouveau morceau interprété s'intitule MILF et m'a démontré qu'en dehors leurs "meilleurs" titres, "Rocky", "Who's the king" et "No fronts", rien ne s'est amélioré. Les même musiciens jouent les même riffs à un public qui ne rajeunit pas. Vingt ans d'existence et des concerts correct pour une fusion nostalgique où seul le saxophone continue d'apporter des accroches mémorables. Serait peut-être temps d'arrêter, non?
Le temps de constater que je ne peux rentrer ni physiquement, ni mentalement, dans le concert de High Tone et de prendre mes jambes à mon cou en laissant une demi chanson de chance au rock-français de Eté 67 et l'attraction du jour arrive sur scène, Gwar (21H).
Je n'étais pourtant pas venu spécialement pour eux. Pour autant, manquer l'occasion de découvrir sur scène un phénomène dont on me vante les mérites depuis aussi longtemps ne pouvait se refuser. Et pour cause, le public s'est réunit en masse grâce à la publicité de la photo de groupe qui figure en couverture du programme du jour. Tout le monde est venu voir les américains déguisés en barbare de l'espace mais personne ne s'attend trop à la suite. Dommage... Le concert commence et un premier costume se fait décapiter pour commencer a arroser de faux sang le public. Certain cours pour éviter le jet, qui atteint quand même les quatre mètres de long, et d'autre restent en place pour s'amuser. Le suite sera autant du meilleur mauvais gout avec un Jésus / Hitler, une version nazi du pape Joseph Ratzinger, une rock star héroïnomane à qui l'on injecte sa dose avec une seringue géante... Si votre sens de l'humour est limité par certain tabou alors ne vous rendez pas à un concert de Gwar. Si, par contre, vous aimez le thrash et rigolez comme un idiot avec des plaisanteries gore, Gwar est fait pour vous!
La seconde raison de ma venue était ensuite Atari Teenage Riot. La reformation du mythique groupe d'electro punk et son passage à Dour avait été des plus décisifs pour mon achat du billet et j'en eu pour mon argent, et surtout pour mon enthousiasme. Qu'à cela ne tienne, le groupe peut jouer parfaitement mais si l'énergie n'est pas là, alors autant tout laisser tomber. Chez Atari Teenage Riot, l'engagement passe heureusement par une puissance scénique incroyable que beaucoup doivent leur envier. Alec Empire ne cesse de sauter et de raisonner avec toutes les pulsations du mix de speedcore et de punk qu'il manipule en trio avec Nic Endo et CX Kidtronic (nouveau membre recruté avec la mort de Carl Crack, peu après leur séparation). Le concert brosse tout les titres marquant de leurs albums avec en introduction leur nouveau titre, "Aktivate" et ensuite leur collaboration avec Slayer pour la BO de Spawn, "No remorse (I wanna die)". Passé ces deux titres, ce seront "Destroy 2000 years of culture", "Atari Teenage Riot", "Sick to death", "Get up while you can", "Speed", "Revolution action" et "Too dead for me" que je retiendrais et sur lesquels je danserais à en perdre le souffle. Mon plaisir d'avoir pu enfin les voir n'est égalé que par l'enthousiasme que j'aurais à les revoir sur Paris au Bus Paladium.
La soirée peut donc maintenant commencer pour les danseurs avec tout d'abord une présentation vidéo des oeuvres de Chris Cunningham. Le réalisateur a surtout travaillé avec Aphex Twin et présente ici sur trois écrans géant des extraits de ses vidéos dans un montage tout particulier mélangeant sexe, violence et cauchemar. Je m'attendais toutefois à une présence plus importante de la musique, et à en juger par les mouvements de la foule, je n'étais pas le seul. Son installation est toutefois suffisamment intéressante pour retenir l'attention d'un festival musicale avide de gros beat. Pour autant, je regrette de ne pas avoir pu apprécier de ce même spectacle dans des conditions différentes et plus approprié à une projection.
Otto Von Schirach correspond beaucoup plus à ce sur quoi j'étais prêt a danser et rien que ses acolytes déguisés avec un masque de veau et une cagoule de bourreau corresponde à ce que j'attends de la part d'un concert. De la folie, de l'étrange et des gros beats! Otto, le visage habillé par des lunettes 3D s'impose comme l'extra terrestre qu'il est avec un micro sur lequel on a implanté tant d'effet que l'on a du mal a deviner qu'il y a réellement une voix humaine derrière. Les projections fluo de gribouillis ou de forme géométrique finisse de dresser le portrait du breakcore jeté des enceintes par ce trio de tortionnaire des conventions musicales. Ce n'est plus la même planète, plus la même dimension, plus la même époque. Otto Von Schirach a pris possession des verticales et des horizontales pendant une heure de concert et aura fait danser contre leur gré un par terre de clubbers innocent.
En comparaison, Bong Ra est presque plus courtois. Il laisse la place à un duo de MC, un rappeur et un toasteur (aucun rapport avec le pain grillé), pendant qu'il balance beat et riff de guitare avec un batteur jouant sur des pods. Oui, tout cela sonne comme du déjà vu en mode Techno Animal. Sauf que, il y a un "sauf", un type aussi expérimenté dans la fusion que Bong Ra ne pouvait pas faire du déjà vu. Les battements breakcore de son set précédent, dont il n'existe pas à ma connaissance de version studio, entre indus, dub et drum and bass est maintenant enrichi d'une haute dose de pulsations que l'on ressent parcourir depuis les rimes des MC aux visages peint en noir, que dans la frappe des pods du batteur. De tout les coins du microcosme breakcore, la fusion entre les artistes metal donnent lieu à des fusions vraiment effervescentes. Entre End.user et Submerged pour le projet The Blood of Heroes et Drumcorps, Bong Ra fait de nouveau appel à son héritage metal et son expérience dans ces projets parallèle (The Mount Fuji Doomjazz Corporation, The Kilimanjaro Darjazz Ensemble notamment) pour un set accompagné de projection d'extrait de film (Le Bon, la Brute et le Truand dans un version psychédélique ainsi qu'une sorte de combat de boxe entre des femmes légèrement vêtus) où il bastonne de toute part avec riffs et beat. Le nouveau disque s'appelle Monster et le projet s'intitule Wormskull. Vous en entendrez parler.
Saturday, July 24, 2010
Dour, compte rendu de la première journée
Faith no More le jeudi, Atari Teenage Riot le vendredi, De La Soul le samedi et Anti-pop Consortium le dimanche. Le programme s'annonçait appétissant mais peu chargé. De bons artistes aux quatres coins de l'affiches me faisaient de l'œil, certains plus que d'autres, mais il y aurait-il de quoi combler les journées passées sur les lieux? Mission à peu près accomplit pour les organisateurs, et bravo à eux sois-dit en passant, pour avoir satisfait la curiosité d'un amateur ouvert d'esprit qui n'a pourtant rien à voir avec "l'ambiance" du festival.
A mon arrivée sur les terres du festival, j'ai d'abord eu l'impression de ne pas être à ma place. Pour un festival mettant en avant une partie de la scène alternative internationale, pas un seule distro, pas un disque, aucun tee shirt de groupe (à moins que l'on ne compte les tee shirt de Bob Marley dans le lot). Rien du merchandising habituel à des festival spécialisés. Terrain de jeu de la jeunesse belge venu dépenser son énergie sur le dance floor, les artistes invités par Dour ont comme point commun de faire remuer les pieds et parfois aussi les méninges. Rien à apprécier les bras croisés et les yeux fermés, à de rares exceptions.
Le premier groupe de la journée correspond à cette description puisqu'il s'agit de Hoods (16H30) , un groupe de hardcore de Sacramento, amène avec lui la "haine" et le soleil. La haine des skins heads, des emos, de Metallica ("Give it up for Metallica!" applaudissement du public "Fuck Metallica !, this next one is for Ronny James Dio!"), tout y passe dans les diatribes incendiaires du chanteur à la voix puissante et possédée. La belgique et le hardcore vivent une idylle qui n'est pas encore totalement visible puisqu'Hoods est le seul groupe du genre de la journée. Pourtant, les danseurs sont présent et animent la fosse suffisamment quand il s'agit de faire un petit circle pit ou de faire des saltos. Une parfaite mise en jambe pour réveiller en début d'après-midi et trancher avec les fans de reggae qui pullulement à l'extérieur. Pas de ça chez nous et ça envoi suffisamment pour se sentir comme à la maison.
Le temps de faire la queue pour retirer de l'argent (quarante cinq minutes quand même) et de se poser et Baroness (19H15) prend la suite sur mon programme. Le son parfait et les sourires des musiciens mettent de bonne humeur pour tout le concert que j'aurais passé avec le visage éclairé du bonheur de profiter de nouveaux des morceaux du Blue album dans des conditions optimales, après pourtant un concert parisien tout aussi mémorable. Le public reprend les paroles en chœurs et ne perd pas une miette de la performance que donne le groupe sans jamais s'interrompre longuement (même quand le guitariste/chanteur pète une corde et que le reste du groupe doit prendre le relais pour une impro rock dont ils se servent ensuite pour introduire le titre suivant). L'énergie scénique du groupe est aussi au beau fixe quand le dit guitariste se roule par terre en continuant d'exécuter son numéro de contorsionnistes sur le manche de sa guitare. Armé d'un disque salué par la critique et les fans, de plus en plus nombreux, rien ne pourrait arrêter Baroness à l'heure actuel pour rejoindre Mastodon.
Je parlais en introduction de groupe a apprécier les bras croisés et Wovenhand (21H) en fait partie. Cérébrale, le folk/rock s'apprécie surtout mieux les yeux fermés tant le caractère pieux du groupe est évident dès les premières notes. Il peut donc paraitre étrange que le groupe partage la scène avec un quatuor à cordes hongrois, dont les morceaux interprétés par intermittence avec ceux de WovenHand apportent une touche festive et joyeuse, à mille lieux de l'introspection spirituel dont fait preuve le chanteur de Wovenhand par l'émotion qui suinte de sa voix et de sa performance. Pourtant, les deux atmosphères se rejoignent dans la passion des musiciens pour une célébration toute naturelle de la musique. Je regrette toutefois que leur collaboration se soit arrêté à n'apporter que quelque touches de violons à des morceaux de Wovenhand et que les américains n'aient pas rendu la pareille à ces quatre hommes que l'on croirait issu de la même famille.
La première grande attraction du festival, et l'un des deux groupes que j'attendais le plus, Faith no More (22H) arrive enfin sur scène et démarre avec une interprétation de leur reprise du thème de Midnight cowboy. Tout reste en suspend pendant quelques instants. Le calme plat. Le public reste attentif mais ne fait que se concentrer pour mieux exploser dès les premières notes de From out of nowhere. The real thing est manifestement l'album le plus populaire du groupe, même si il est aussi beaucoup moins intéressant que les suivant. Pour preuve, "Surprise, you're dead" et "Epic" inspirent eux aussi de grands mouvement de foules bien que ce soient les chansons les plus datés de leur repertoire.
Celui-ci est majoritairement tiré de Angel dust (Easy, Be aggressive, A small victory, Land of sunshine, Caffeine, Midlife crisis), comme il se doit, avec toutefois des passages surprenant vers King for a day, fool for a lifetime (The gentle art of making enemies, Evidence, Ugly in the morning et Just a man en conclusion) et un petit détour sur Album of the year (les deux singles, Ashes to ashes et Last cup of sorrow). Personne ne serait contenté avec aucune set list d'une heure et demi mais le groupe n'a pas l'air décidé à quitter la scène si j'en crois par le "See you next time" de Mike Patton en toute fin de concert.
En effet, même si les efforts désespéré de Mike Patton pour faire un venir un bébé sur scène pour la conclusion de Just a man se sont soldés par un échec, Faith no More est un groupe toujours bien vivant et son répertoire n'a rien de nostalgique (en dehors de quelque titre qui trahissent la jeunesse du groupe à l'heure de leur écriture). Le maître de cérémonie, Mike Patton, retient l'attention de tous grâce à sa voix et son interaction constante avec le public. Qu'il se moque de la techno que jouent les Dj attachés aux bars disposés à droite et à gauche de la grande scène, ou qu'il interpelle une jeune fille qui lui tire la langue en la menaçant d'appeler sa mère ("I'll tell your mother her daughter is acting like a slut at a rock concert") Patton et ses compagnons triomphe avec un spectacle qui n'a rien de nostalgique. Avec autant d'enthousiasme des deux côtés de la scène, Faith no More pourrait devenir un petit plaisir de vacance pour encore quelque temps.
Les danseurs prennent ensuite possession de la nuit. J'accompagne alors une amie pour voir le set de Moderat (23H30), la rencontre du duo de Dj Modeselektor et d'Apparat accompagné d'un quatrième larron. Les projections accompagnent les beat et les mélodies minimaliste tout au long d'une performance assez intéressante pour retenir mon attention, et celle de mes jambes. Les deux titres de conclusion, l'un avec le flow d'un rappeur et l'autre avec celui d'un toasteur, complète agréablement ce set sympathique d'un projet qui semble recevoir beaucoup plus d'approbation et d'enthousiasme dans le milieu électro que je n'en suis capable d'en dispenser à son égard.
En revanche, tout mes applaudissement reviennent à Drumcorps, accompagné de Léo Miller (ex. chanteur du groupe de death metal Animosity). La moyenne d'âge, et le look du public, laisse à penser que la présence de ce dernier aura rameuté les fans de deathcore pour voir ce qu'il en découle. J'étais moi aussi impatient de découvrir ce qu'apportait le chanteur au set polonais de Drumcorps que j'avais vu il y a quelque mois où une présence vocale faisait encore défaut à l'énergie et aux riffs efficaces de Drumcorps. Aujourd'hui comblé par la voix et l'énergie de Miller, les nouveaux morceaux de Drumcorps, mélangeant encore plus le metal et le breakcore que sur le déjà excellent Grist (où l'artiste samplait toutefois amplement des groupes de hardcore chaotique comme Cave In ou Converge) jusqu'à créer une fusion originale bien qu'encore approximative par moment. La boucherie sonore qui en ressort annihile toutefois comme il se doit le public présent et me fait repartir sur un Down toujours aussi efficace, précédé du remix d'Animosity où Miller pose avec toute l'énergie dont il est capable.
A mon arrivée sur les terres du festival, j'ai d'abord eu l'impression de ne pas être à ma place. Pour un festival mettant en avant une partie de la scène alternative internationale, pas un seule distro, pas un disque, aucun tee shirt de groupe (à moins que l'on ne compte les tee shirt de Bob Marley dans le lot). Rien du merchandising habituel à des festival spécialisés. Terrain de jeu de la jeunesse belge venu dépenser son énergie sur le dance floor, les artistes invités par Dour ont comme point commun de faire remuer les pieds et parfois aussi les méninges. Rien à apprécier les bras croisés et les yeux fermés, à de rares exceptions.
Le premier groupe de la journée correspond à cette description puisqu'il s'agit de Hoods (16H30) , un groupe de hardcore de Sacramento, amène avec lui la "haine" et le soleil. La haine des skins heads, des emos, de Metallica ("Give it up for Metallica!" applaudissement du public "Fuck Metallica !, this next one is for Ronny James Dio!"), tout y passe dans les diatribes incendiaires du chanteur à la voix puissante et possédée. La belgique et le hardcore vivent une idylle qui n'est pas encore totalement visible puisqu'Hoods est le seul groupe du genre de la journée. Pourtant, les danseurs sont présent et animent la fosse suffisamment quand il s'agit de faire un petit circle pit ou de faire des saltos. Une parfaite mise en jambe pour réveiller en début d'après-midi et trancher avec les fans de reggae qui pullulement à l'extérieur. Pas de ça chez nous et ça envoi suffisamment pour se sentir comme à la maison.
Le temps de faire la queue pour retirer de l'argent (quarante cinq minutes quand même) et de se poser et Baroness (19H15) prend la suite sur mon programme. Le son parfait et les sourires des musiciens mettent de bonne humeur pour tout le concert que j'aurais passé avec le visage éclairé du bonheur de profiter de nouveaux des morceaux du Blue album dans des conditions optimales, après pourtant un concert parisien tout aussi mémorable. Le public reprend les paroles en chœurs et ne perd pas une miette de la performance que donne le groupe sans jamais s'interrompre longuement (même quand le guitariste/chanteur pète une corde et que le reste du groupe doit prendre le relais pour une impro rock dont ils se servent ensuite pour introduire le titre suivant). L'énergie scénique du groupe est aussi au beau fixe quand le dit guitariste se roule par terre en continuant d'exécuter son numéro de contorsionnistes sur le manche de sa guitare. Armé d'un disque salué par la critique et les fans, de plus en plus nombreux, rien ne pourrait arrêter Baroness à l'heure actuel pour rejoindre Mastodon.
Je parlais en introduction de groupe a apprécier les bras croisés et Wovenhand (21H) en fait partie. Cérébrale, le folk/rock s'apprécie surtout mieux les yeux fermés tant le caractère pieux du groupe est évident dès les premières notes. Il peut donc paraitre étrange que le groupe partage la scène avec un quatuor à cordes hongrois, dont les morceaux interprétés par intermittence avec ceux de WovenHand apportent une touche festive et joyeuse, à mille lieux de l'introspection spirituel dont fait preuve le chanteur de Wovenhand par l'émotion qui suinte de sa voix et de sa performance. Pourtant, les deux atmosphères se rejoignent dans la passion des musiciens pour une célébration toute naturelle de la musique. Je regrette toutefois que leur collaboration se soit arrêté à n'apporter que quelque touches de violons à des morceaux de Wovenhand et que les américains n'aient pas rendu la pareille à ces quatre hommes que l'on croirait issu de la même famille.
La première grande attraction du festival, et l'un des deux groupes que j'attendais le plus, Faith no More (22H) arrive enfin sur scène et démarre avec une interprétation de leur reprise du thème de Midnight cowboy. Tout reste en suspend pendant quelques instants. Le calme plat. Le public reste attentif mais ne fait que se concentrer pour mieux exploser dès les premières notes de From out of nowhere. The real thing est manifestement l'album le plus populaire du groupe, même si il est aussi beaucoup moins intéressant que les suivant. Pour preuve, "Surprise, you're dead" et "Epic" inspirent eux aussi de grands mouvement de foules bien que ce soient les chansons les plus datés de leur repertoire.
Celui-ci est majoritairement tiré de Angel dust (Easy, Be aggressive, A small victory, Land of sunshine, Caffeine, Midlife crisis), comme il se doit, avec toutefois des passages surprenant vers King for a day, fool for a lifetime (The gentle art of making enemies, Evidence, Ugly in the morning et Just a man en conclusion) et un petit détour sur Album of the year (les deux singles, Ashes to ashes et Last cup of sorrow). Personne ne serait contenté avec aucune set list d'une heure et demi mais le groupe n'a pas l'air décidé à quitter la scène si j'en crois par le "See you next time" de Mike Patton en toute fin de concert.
En effet, même si les efforts désespéré de Mike Patton pour faire un venir un bébé sur scène pour la conclusion de Just a man se sont soldés par un échec, Faith no More est un groupe toujours bien vivant et son répertoire n'a rien de nostalgique (en dehors de quelque titre qui trahissent la jeunesse du groupe à l'heure de leur écriture). Le maître de cérémonie, Mike Patton, retient l'attention de tous grâce à sa voix et son interaction constante avec le public. Qu'il se moque de la techno que jouent les Dj attachés aux bars disposés à droite et à gauche de la grande scène, ou qu'il interpelle une jeune fille qui lui tire la langue en la menaçant d'appeler sa mère ("I'll tell your mother her daughter is acting like a slut at a rock concert") Patton et ses compagnons triomphe avec un spectacle qui n'a rien de nostalgique. Avec autant d'enthousiasme des deux côtés de la scène, Faith no More pourrait devenir un petit plaisir de vacance pour encore quelque temps.
Les danseurs prennent ensuite possession de la nuit. J'accompagne alors une amie pour voir le set de Moderat (23H30), la rencontre du duo de Dj Modeselektor et d'Apparat accompagné d'un quatrième larron. Les projections accompagnent les beat et les mélodies minimaliste tout au long d'une performance assez intéressante pour retenir mon attention, et celle de mes jambes. Les deux titres de conclusion, l'un avec le flow d'un rappeur et l'autre avec celui d'un toasteur, complète agréablement ce set sympathique d'un projet qui semble recevoir beaucoup plus d'approbation et d'enthousiasme dans le milieu électro que je n'en suis capable d'en dispenser à son égard.
En revanche, tout mes applaudissement reviennent à Drumcorps, accompagné de Léo Miller (ex. chanteur du groupe de death metal Animosity). La moyenne d'âge, et le look du public, laisse à penser que la présence de ce dernier aura rameuté les fans de deathcore pour voir ce qu'il en découle. J'étais moi aussi impatient de découvrir ce qu'apportait le chanteur au set polonais de Drumcorps que j'avais vu il y a quelque mois où une présence vocale faisait encore défaut à l'énergie et aux riffs efficaces de Drumcorps. Aujourd'hui comblé par la voix et l'énergie de Miller, les nouveaux morceaux de Drumcorps, mélangeant encore plus le metal et le breakcore que sur le déjà excellent Grist (où l'artiste samplait toutefois amplement des groupes de hardcore chaotique comme Cave In ou Converge) jusqu'à créer une fusion originale bien qu'encore approximative par moment. La boucherie sonore qui en ressort annihile toutefois comme il se doit le public présent et me fait repartir sur un Down toujours aussi efficace, précédé du remix d'Animosity où Miller pose avec toute l'énergie dont il est capable.
Friday, July 23, 2010
Ozzy Osbourne est il encore le "prince des ténèbres"?

La couverture de ce dernier disque d'Ozzy le montre refait de toute part avec autant d'effet photoshop possible pour dissimuler son age avancée. L'homme qui avait effrayé les actionnaires en croquant la tête d'une colombe n'a pourtant plus rien d'un quelconque personnage mythique après être apparu dans un réality show populaire où il a pu démontré toute l'originalité de sa petite famille et de sa personne. Mais dans les cabinets des chirurgien esthétique tout comme dans les studios, tout peux être fait pour masquer les manques, les rides, les erreurs et l'âge. Crier, nous demande le bonhomme, mais en est-il toujours capable?
On en doute beaucoup quand commence le premier titre et que la voix si particulière d'Ozzy a bien du mal à ressortir de dessous un paquet d'effet. Puis, compressé et fermement encadré dans un moule synthétique et apparait dans un carcan metal moderne. Sans s'adapter à la mode deathcore ou metalcore, Ozzy Osbourne a tout de même pris des leçons chez ses confrères radiophonique et il n'y a donc rien de surprenant à voir que son compère de studio est un certain Kevin Churko. Ce canadien, producteur et songwriter, a dans son CV des noms tels que Shania Twain et Five Finger Death Punch. Des noms qui n'ont de commun que leur objectif radiophonique et télévisuel et que l'on pourrait presque mélanger pour avoir une idée de ce nouveau disque.
Surproduit à l'excès, les guitares ne claquent, ni ne résonnent. La batterie, bien plus chargé en double grosse caisse que ne pouvait laisser présager un disque a ranger dans le rayon hard-rock avec ses prédécesseurs, Blizzard of Ozz et Diary of a madman, réédités très prochainement, les deux grands classiques de Osbourne en solo, écrit avec le guitariste Randy Rhoads, disparu dans des circonstances tragiques. Remplacé ensuite notamment par Zakk Wylde de Black Label Society, le guitariste est remarquablement absent de ce nouvel album, de peur que son empreinte soit trop remarquable par rapport à celle d'Osbourne.
Ecrit et produit par le susnommé Kevin Churko, Scream présente un Obsourne moderne et aseptisé. Un produit approprié pour son époque mais dénué de titre véritablement notable sur les onze qui constitue l'album. En revanche, si aucun ne se dégage, tous sont égales dans leur mélange de gloss pop et de clichés metal. On frôle parfois le metalcore dans les échanges rythmique guitare/batterie sans pour autant attendre le At The Gateism si populaire depuis bientôt quatre/cinq ans. Avec Scream, Ozzy Osbourne ne trahit donc pas véritablement ses fans car il ne s'acoquine avec aucun style particulier. Son emprunte - ses paroles et sa voix si reconnaissable - est toutefois bien légère dans ces morceaux sans vie, ni originalité. Juste un disque de hard-rock/metal de plus avec un nom connu et beaucoup de maquillage pour faire passer la pilule.
Monday, July 12, 2010
Daughters - Pleure pas gamine, tes parents t'ont laissés quelque chose

C'est à la fois tragique et heureux que de l'affrontement des personnalités de ces jeunes filles soit venu au monde ce dernier album qui figurera sans nul doute sur de nombreuses listes de fin d'années comme l'un des disques les plus enthousiasmant, originaux et mémorable. Daughters, un quatuor de quatre homme à la réputation de pédant, agressif et prétentieux, dont le mot d'ordre durant toute leur carrière fut de tromper les attentes.
Canada song, premier disque de quinze minutes, constamment interprétés integralement sur scène pour des prestations de même durée, constitué en soi un pied de nez sonore conséquent. "Pants, meet shit", "I slept with the Daughters and all I got was this lousy song written about me". Une cours de récréation musicale où l'on frappe sans prévenir pour ensuite sautiller à pied joint en chantant à tue tête sur son adversaire. "Hell songs" était en comparaison beaucoup plus sage. Les piallement du chanteur, fatigué de crier, se transforme en croner aviné et pose sur des déflagrations plus contrôlé, et parfois même atteignant les trois minutes! Daughters ne respectera pas vos attentes. Seul compte leur tronche, leurs envies et leur musique. Le reste peut aller se faire foutre!

En couverture, le portrait d'une femme épongeant ses larmes. Au dos, douze autres visages. A l'intérieur, quatre autre portrait. Où que l'on regarde sur ce disque, tout le monde pleure les Daughters. Cet épitaphe éponyme n'est pourtant pas prétexte à des epamchement lacrimale causé par une déception amoureuse adolescente que l'on tiendrait en otage pour ne pas perdre d'inspiration. Daughters, le disque, marque par sa maturité. La maturité d'un groupe qui a toujours fait de son immaturité un blason. Arrivé à l'age adulte, les egos se révoltent et tout le monde claque la porte, laissant derrière huit rejetons abandonnés que les auditeurs adopteront avec joie dans leur propre famille musicale.
Faith no More - De la poussière d'ange dans un disque

La reformation de Faith no More fit peut-être plus parler d'elle que leur séparation et continue encore d'enthousiasmer tout ceux qui, comme moi, n'ont pas eu la chance de profiter du groupe quand il était encore en activité. Je me souviens encore les avoir vu sur mon écran de télévision interprété Ashes to ashes sur le plateau de Nulle Part Ailleurs. Les costards cravatte m'avait étonné de la part d'un groupe que j'associais tout simplement à la scène metal... ce que l'on peut être ignorant quand on est gosse! Classieux, ce single d'Album of the year, aussi bon soit il, n'était qu'une toute petite partie de l'identité de ce monstre de créativité dont on retient la voix de Mike Patton alors que sans le reste de ses membres ont eu, tout, voir plus d'importance dans le son de Faith no More que ce seul chanteur de talent.
A l'heure de l'enregistrement d'Angel dust, après le succès du single rap/metal "Epic" et sa voix aux poissons sautillant en dehors de son bocal (qui n'est toutefois pas mort pour la cause, contrairement à ce que les associations de protection des animaux ont crus à l'époque), les caméras de MTV visitèrent le studio de Matt Wallace, déjà producteur de Introduce yourself et The real thing) et montrèrent bien le processus créatif du groupe.
Chaque partie était le résultat d'une discussion de groupe où les propositions fusaient à travers la pièce alors que l'on enregistrait les parties de clavier de Randy Bothum. Billy Gould apparait alors très clairement comme le sage vissé au siège à côté du producteur, cartographiant le morceau avec précision pour proposer une perspective différente au claviériste. Silencieux, Mike Bordin n'est pas en reste dans l'élaboration du chateau de carte qu'est Angel Dust. Structure soutenu par sa frappe énergique et groovy, où viennent se poser des sonorités bigarés que tout producteur censé, si il avait été au service d'une major désireuse de ne pas prendre de risque, aurait refusé d'enregistrer.

"Easy", la conclusion du disque et reprise des Commodores, permit aux disques de trouver acquéreur chez d'innocents auditeurs qui s'attendaient à autre chose qu'une parade de riffs metal, sévèrement encadrés par les embardés vocales d'un Patton usant de tout son registre pour mieux servir les refrains de tout ces morceaux qui en font des classiques intemporels, et cela de la première à la dernière note. Que ce disque ait ensuite influencé bon nombre de groupe incapable de reproduire la créativité délirante du groupe échappe totalement à leur responsabilité et ne saurait être tenu contre le groupe. C'est pourtant cela qui permit à ce disque d'atteindre la première place d'une liste des albums les plus influents des années 90, publié par le magazine Kerrang!. Aussi populaire chez les critiques qu'auprès du public (bien que les ventes n'aient pas atteint celle de son prédecesseur à l'époque, tout du moins sur le sol américain), Faith no More a réalisé avec Angel Dust une collection de morceaux implacables qui garantit à jamais leur présence dans les livres d'histoire.
Sunday, July 11, 2010
Japan Expo (ImaginR)
J'étais venu pour m'acheter une casquette. Il y a deux ans, lors du Salon du Livre, j'avais eu l'occasion d'acheter une casquette beige arborant le logo de la série Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, l'une de mes séries d'animation favorites. Depuis, je n'avais pas trouvé de nouveaux modèles à ma convenance, et je comptais bien profiter de la Japan Expo pour explorer un peu les stands à la recherche d'un couvre chef. Pourtant, malgré tout mes efforts je n'ai pas trouvé de modèle qui me convenait, ni même beaucoup de casquette! En revanche, tout ce que le fan de manga et d'animation peut espérer se trouve sur les stands des exposants.
Les participants parcouraient les allées, portant des costumes de leurs personnes favoris (des cosplays), fait mains qui, pour la plupart, montraient bien l'attention et la passion que leurs auteurs avaient donnés pour les réaliser. Les fans aux costumes les moins réussit ont toutefois pu trouver sur les stands de quoi parfaire leurs combinaisons. Entre les stands présentant goodies, mangas et DVD en tout genre on pouvait trouver un espace réservé aux jeunes créateurs (Mon père est tailleur, par exemple), et surtout créatrices, aux collections uniques. Les jeunes gothic lolitas présentent sur le salon avaient donc largement de quoi fouiner, de même que toutes celles et ceux venuent agrandir leur garde robe
Toutefois, il n'y en avait pas que pour les fringues et les mangas pour cette onzième édition. Les Etats-Unis était aussi de la fête puisque la Japan Expo habrite depuis deux ans le bien nommé Comic Con, une convention à l'Amérique offrant des occasions inédites de rencontrer des réalisateurs et des acteurs (conférences portant sur les comics, des séries comme Highlander ou des films comme La Guerre des Mondes) ainsi que des dessinateurs de bande dessinées (comme Frank Quitely (dessinateur de Batman) ou Jim Mahfood (dessinateur à la croisée du pop art, de l'animaton et de la culture hip hop) venus offrir des dédicaces.
Des univers très variés qui se sont croisés pendant quatre jours, se sont pris en photos mutuellement, ont échangés des calins gratuit (nombreuses étaient les pancartes proposant des Free Hugs) ou joués à des jeux vidéos, des jeux de cartes ou simplement pu discuter de leurs passions respectives. Ainsi, si la Convention échoue en tant que lieu de découverte d'univers inconnu aux plus curieux, les fans en tout genre, et de tout age, était au rendez-vous dans cet évènement qui ne cesse de grandir et de recevoir des célébrités toujours plus prestigieuses tel que Hideo Kojima, créateur du jeux-vidéos Metal Gear Solid, ou Tsukasa Hojo, créateur des manga Nicky Larson (City Hunter) et Angel Heart). La onzième éditon était incontestablement un succès et on peut déjà prédire le même constat pour la douzième tant les festivaliers ressortaient souriant et chargés de leurs emplettes.
Les participants parcouraient les allées, portant des costumes de leurs personnes favoris (des cosplays), fait mains qui, pour la plupart, montraient bien l'attention et la passion que leurs auteurs avaient donnés pour les réaliser. Les fans aux costumes les moins réussit ont toutefois pu trouver sur les stands de quoi parfaire leurs combinaisons. Entre les stands présentant goodies, mangas et DVD en tout genre on pouvait trouver un espace réservé aux jeunes créateurs (Mon père est tailleur, par exemple), et surtout créatrices, aux collections uniques. Les jeunes gothic lolitas présentent sur le salon avaient donc largement de quoi fouiner, de même que toutes celles et ceux venuent agrandir leur garde robe
Toutefois, il n'y en avait pas que pour les fringues et les mangas pour cette onzième édition. Les Etats-Unis était aussi de la fête puisque la Japan Expo habrite depuis deux ans le bien nommé Comic Con, une convention à l'Amérique offrant des occasions inédites de rencontrer des réalisateurs et des acteurs (conférences portant sur les comics, des séries comme Highlander ou des films comme La Guerre des Mondes) ainsi que des dessinateurs de bande dessinées (comme Frank Quitely (dessinateur de Batman) ou Jim Mahfood (dessinateur à la croisée du pop art, de l'animaton et de la culture hip hop) venus offrir des dédicaces.
Des univers très variés qui se sont croisés pendant quatre jours, se sont pris en photos mutuellement, ont échangés des calins gratuit (nombreuses étaient les pancartes proposant des Free Hugs) ou joués à des jeux vidéos, des jeux de cartes ou simplement pu discuter de leurs passions respectives. Ainsi, si la Convention échoue en tant que lieu de découverte d'univers inconnu aux plus curieux, les fans en tout genre, et de tout age, était au rendez-vous dans cet évènement qui ne cesse de grandir et de recevoir des célébrités toujours plus prestigieuses tel que Hideo Kojima, créateur du jeux-vidéos Metal Gear Solid, ou Tsukasa Hojo, créateur des manga Nicky Larson (City Hunter) et Angel Heart). La onzième éditon était incontestablement un succès et on peut déjà prédire le même constat pour la douzième tant les festivaliers ressortaient souriant et chargés de leurs emplettes.
Monday, July 05, 2010
Japan Expo, un point de vue d'ensemble
Pour une première visite à la Japan Expo, après en avoir entendu parler pendant des années, si je devais retenir seulement deux mots de cette convention ce serait FREE HUGS ! Les panneaux en carton fleurissaient dans les allées des mains de jeunes filles et de jeunes hommes, plus ou moins déguisés les uns, les autres et désireux de répandre la bonne parole du câlin sympa que l'on donne avec le sous rire sans de sous entendu graveleux. Le concept peut semblait étrange quand on l'observe brièvement mais avec un peu de persistance dans mon enquête j'ai pu constater que cette activité se déroulait dans une ambiance bon enfant, comme un prolongement de l'atmosphère de partage de ce festival.
Celui-ci accueillait tout autant des attractions typiquement japonaises que des présentations de costumes de jeux de rôle, des conférences de films et de séries (Lost, Highlander) et des séances de dédicaces d'auteur de comics. C'est dans cette dernière activité que je me suis le plus retrouvé avec les deux auteurs Jim Mahfood et Mike Huddleston, offrant en début de journée des dessins aux festivaliers qui daignaient bien faire la queue, pour ensuite peindre devant public des panneaux que l'on avaient disposés près du stand de dédicace et à proximité des espaces de conférence et de rencontres avec des stars japonaises. Coutumié de l'attraction, il manquait toutefois à Mahfood et Huddleston (et à moi), un confort sonore que ne procurait pas le brouhaha des applaudissements et des hurlements de joie. De plus, peindre sans bière, c'est un peu comme faire la fête sans musique. D'ailleurs, peindre sans musique, c'est aussi comme écrire sans stylo. On peut se débrouiller autrement, mais il y a un manque. L'attraction aurait donc pu être encore plus sympathique si elle avait déplacé ailleurs ou si elle avait eu lieu dans un autre cadre.
Or, et c'est à la fois la force et le défaut de Japan Expo, tout se rencontre au même endroit. Rolisme, cosplays, projections d'anime, exposition de figurine, espaces pour jouer aux cartes (plutôt du type Magic l'Assemblée que belote ou poker) et stand d'éditeur et de magasin de goodies en tout genre et de créations originales de robes, de poupées (certaines présentait tout le nécessaire pour costumer ses poupée Blythes) et de pendentifs. A ce sujet, les fans se sont déplacés en masse avec leurs portefeuilles pleins à craquer pour se payer tout les ustensiles qu'ils avaient tant désirés. Ici, le geek parle au geek. Si l'on ne porte pas un costume ou l'on ne s'habille pas en gothic lolita, on a moins un tee shirt liés à une quelconque sous culture, ou alors on porte des oreilles de chat. Les bras et les poches se remplissaient au fur et à mesure du festival et si l'on n'avait pas de poche pour les billets alors on pouvait toujours aller faire la queue devant la distributeur (queue, soit-dit en passant, monumentale le dernier jour car seul un distributeur de billet restait opérationnel).
Japan Expo est donc le royaume du fan désireux de rencontrer ses semblables. C'est à la fois un lieu de présentation de la culture pop japonaise et de retrouvaille pour des personnes se fréquentant le reste de l'année sur un forum. Tout ce que le japon a produit comme symbole massivement reconnu à son mot à dire. Autant les chanteuses de J-Pop (le girl band Morning Musume était de passage) que les créateurs de manga (Tsukasa Hojo, créateur de City hunter [Nicky Larson] et Angel Heart en invité spécial) et de jeux vidéos (Hideo Kojima, créateur de la série Metal Gear Solid). A ce titre, rien que ces trois invités témoignent de la taille qu'à pris le festival dans le paysage culturel des fans du japon et de ses sous cultures, plus ou moins associés. A n'en pas douter, et en considérant l'espace non utilisé, le festival grandira encore l'année prochaine. Véritable thermomètre de la popularité des cultures alternatives auprès des jeunes (la moyenne d'age étant de 16/18 ans), Japan Expo est aux fans ce que Lourdes est au chrétien, un passage obligatoire pour se retrouver avec ses semblables et faire taire les critiques (quels soient justifiés ou non) de toutes ces passions. Ici, tout le monde est d'accord : FREE HUGS !
Celui-ci accueillait tout autant des attractions typiquement japonaises que des présentations de costumes de jeux de rôle, des conférences de films et de séries (Lost, Highlander) et des séances de dédicaces d'auteur de comics. C'est dans cette dernière activité que je me suis le plus retrouvé avec les deux auteurs Jim Mahfood et Mike Huddleston, offrant en début de journée des dessins aux festivaliers qui daignaient bien faire la queue, pour ensuite peindre devant public des panneaux que l'on avaient disposés près du stand de dédicace et à proximité des espaces de conférence et de rencontres avec des stars japonaises. Coutumié de l'attraction, il manquait toutefois à Mahfood et Huddleston (et à moi), un confort sonore que ne procurait pas le brouhaha des applaudissements et des hurlements de joie. De plus, peindre sans bière, c'est un peu comme faire la fête sans musique. D'ailleurs, peindre sans musique, c'est aussi comme écrire sans stylo. On peut se débrouiller autrement, mais il y a un manque. L'attraction aurait donc pu être encore plus sympathique si elle avait déplacé ailleurs ou si elle avait eu lieu dans un autre cadre.
Or, et c'est à la fois la force et le défaut de Japan Expo, tout se rencontre au même endroit. Rolisme, cosplays, projections d'anime, exposition de figurine, espaces pour jouer aux cartes (plutôt du type Magic l'Assemblée que belote ou poker) et stand d'éditeur et de magasin de goodies en tout genre et de créations originales de robes, de poupées (certaines présentait tout le nécessaire pour costumer ses poupée Blythes) et de pendentifs. A ce sujet, les fans se sont déplacés en masse avec leurs portefeuilles pleins à craquer pour se payer tout les ustensiles qu'ils avaient tant désirés. Ici, le geek parle au geek. Si l'on ne porte pas un costume ou l'on ne s'habille pas en gothic lolita, on a moins un tee shirt liés à une quelconque sous culture, ou alors on porte des oreilles de chat. Les bras et les poches se remplissaient au fur et à mesure du festival et si l'on n'avait pas de poche pour les billets alors on pouvait toujours aller faire la queue devant la distributeur (queue, soit-dit en passant, monumentale le dernier jour car seul un distributeur de billet restait opérationnel).
Japan Expo est donc le royaume du fan désireux de rencontrer ses semblables. C'est à la fois un lieu de présentation de la culture pop japonaise et de retrouvaille pour des personnes se fréquentant le reste de l'année sur un forum. Tout ce que le japon a produit comme symbole massivement reconnu à son mot à dire. Autant les chanteuses de J-Pop (le girl band Morning Musume était de passage) que les créateurs de manga (Tsukasa Hojo, créateur de City hunter [Nicky Larson] et Angel Heart en invité spécial) et de jeux vidéos (Hideo Kojima, créateur de la série Metal Gear Solid). A ce titre, rien que ces trois invités témoignent de la taille qu'à pris le festival dans le paysage culturel des fans du japon et de ses sous cultures, plus ou moins associés. A n'en pas douter, et en considérant l'espace non utilisé, le festival grandira encore l'année prochaine. Véritable thermomètre de la popularité des cultures alternatives auprès des jeunes (la moyenne d'age étant de 16/18 ans), Japan Expo est aux fans ce que Lourdes est au chrétien, un passage obligatoire pour se retrouver avec ses semblables et faire taire les critiques (quels soient justifiés ou non) de toutes ces passions. Ici, tout le monde est d'accord : FREE HUGS !
Jacques Higelin - Champagne pour tous de Colette Piat (ed. Alphée)

De la carrière de Jacques Higelin, je ne connaissais que son affiliation, Arthur H, dont la voix avait toujours surnagé dans le flot radiophonique des chanteurs français. La variété de mon pays natale ne m'a jamais convaincu et bien que j'éprouve un certains respects pour des chanteurs comme Jacques Bref ou George Brassens, je n'ai jamais ressenti le besoin d'en écouter. La carrière musicale de Jacques Higelin ne m'intéressait donc pas outre mesure si ce n'est pour découvrir la vie de ce bonhomme dont la musique et la personnalité m'a toujours semblé hors norme, pour le peu que je connaissais alors.
L'histoire que raconte Colette Piat est celle d'Higelin vu par les yeux d'une fan . Passionné par les évènements et la personnalité de l'artiste, sa prise de position en faveur de toute la carrière du livre écarte tout regard critique sur sa production et son engagement. En revanche, ce que l'on perd en objectivité, on le gagne en détail sur la jeunesse de Jacques Higelin, sa participation à la guerre d'Algérie et son regard sur la condition de soldat. Il y apprend que la musique permet d'échapper au quotidien et de transmettre des idées et des sentiments que tous peuvent comprendre. Un outil dont il se servira tout au long de sa carrière.
Bien qu'en dent de scie, la carrière de l'artiste aura toujours pu le nourrir. Une qualité dont ne peuvent se vanter beaucoup des artistes que j'écoute. J'ai donc un regard un peu détaché par rapport à cette époque et cette partie de l'industrie musicale à laquelle je ne suis jamais intéressé. Et pour cause. La musique d'Higelin c'est avant tout le texte. C'est celui-ci que Colette Piat souligne et décrit en terme plus qu'élogieux. Une passion pour le mot dont elle parvient, sans peine, à souligner l'originalité. Elle ne s'intéresse toutefois que très peu au processus créatif, contrairement à Vertige de la vie (biographie d'Alain Bashung, paru chez le même éditeur), de Pierre Mikaïloff, qui détaillait autant les choix artistiques que personnels de cette autre grande figure de "l'autre" chanson française.
Décrit comme un "Johnny Halliday de l'underground", Higelin est un personnage qui échappe totalement à mes références musicales et à mes centres d'intérêt. "Champagne pour tous" aura donc pu me faire découvrir la vie d'un artiste emblématique d'une chanson française bien plus inspiré que celle que projette les chaines de télévision. Un média dans lequel Higelin ne fait que se promener de temps à autre pour revenir toujours sur la scène, devant son public, là où il peut continuer de communiquer avec sa musique et ses mots.
Sunday, June 20, 2010
Earthtone 9 - Retour inattendu

L'industrie musicale vit son Retour des Morts Vivants depuis au moins deux ans. Tout les groupes que l'on pensait enterrer, séparer, fâcher à mort, reviennent sur scène et produisent des albums. Certains font preuve de bon gout et se contentent de jouer leurs anciens titres, comme avant (Biohazard, Carcass). D'autres s'essaient à l'épreuve du nouveau disque et agitent les fans sans déchainer les passions (Pestilence, Anthrax). Tous reviennent, même ceux dont vous vous foutiez. Earthtone 9? Qui a entendu parler de ce groupe en dehors d'Angleterre? Pourtant, ils ont décidés de se donner une nouvelle chance et se produiront cette année dans le cadre du Damnation fest.
Earthtone 9 ça aurait pu être mais ça n'a jamais été, commercialement parlant. Soutenu par la presse anglaise (Metal Hammer, Kerrang!), le groupe n'a jamais décollé de son petit terreau indé alors qu'à la même époque les Lost Prophets se sont fait signés dès leur premier disque et continue même encore d'avoir une carrière alors qu'ils n'ont jamais rien proposés de bien originale. C'était d'ailleurs bien là le problème d'Earthtone 9. A situé entre Tool, Neurosis et Deftones, le quintet de Notthingham est d'abord venu du metal hardcore pour finalement étirer sa créativité au delà de tout genre bien définit.
Le visage et la voix du groupe, Karl Middleton, est ce qui se fait de mieux en terme d'alternance entre un chant clair influencé par Maynard James Keenan (Tool) et de s'époumoner avec puissance et émotion (la voix rauque de Dave Edwardson de Neurosis). Un contraste désormais classique mais utilisé à bon escient sur des riffs mélodique et élancé soutenu par une rythmique quasi tribale. Une combinaison originale qu'aucun groupe n'a jamais copié depuis et dont ils se sont rendus maitre sur leur chef d'oeuvre, Arc'tan'gent. Destiné a devenir les héros de l'underground metal britannique, il n'en fut jamais. Le clip tourné pour le sublime, mais imprononcable, premier morceau du disque, Tat'twam'asi ne sera jamais diffusé car ses effets de lumières furent jugés capable de causer des crises d'épilepsie. Un sévère problème pour se faire connaitre à l'époque où les réseaux sociaux n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui.
Sans trop de promotion, le groupe parti aussi ouvrir pour Soulfly, en compagnie de Glassjaw, lors d'une tournée européenne, mais sans trop de résultat. Earthtone 9 aurait pu mais n'a jamais été. Aujourd'hui, si ils reviennent, (aujourd'hui chanteur du groupe de metal progressif Twin Zero), c'est définitivement pour se faire plaisir et voir si plus de monde peut être convaincu par leur musique. Pour cela, ils ont mis toutes les chances de leur côté et propose une compilation de leur meilleur morceau gratuitement. Vous pouvez aussi la leur commander pour une somme modique ceci dit. Tout cela se passe sur leur nouveau site. Preuve que le groupe s'est au moins adapté à l'économie. En revanche, leur musique n'a pas changé mais peut être que le public sera plus à même d'apprécier ce groupe aussi atypique. A écouter encore aujourd'hui Arc'tan'gent, on croirait qu'il a été écrit hier. Un chef d'oeuvre metallique intelligent qui sait autant s'abandonner dans des riffs puissant, des structures légèrement progressives mais surprenantes et des mélodies implacables.
Vendredi au Hellfest ou Quand Satan pris possession de Clisson

Après des années à lire des comptes rendus du Hellfest où tout allait mal, il avait fallu la combinaison de la venue exceptionnelle d'Ulver et de Godflesh, accompagné de Sigh et des Deftones, pour me décider à mettre les pieds à Clisson. Préparé au pire, le moindre constat positif ne pouvait donc être qu'enthousiasmant, mais force est de constater que rien ne pu être reprocher à l'organisation du festival pendant cette journée. Une seule journée pour car les organisateurs avaient eu la bonne idée de regrouper la plupart des groupes qui m'intéressait sur celle ci.
Une fois les heures de route avalés, la tente planté et les affaires déposés, en route vers l'entrée pour accueillir Magrudergrind que j'avais pu voir il y a quelque jours au Star Café sur Paris. Le son est alors bien meilleur et massif malgré l'absence de bassiste chez ce trio. L'énergie du chanteur suffit a animer la scène alors qu'il ne se déplace pas pour autant de son milieu et suffit a convaincre en vingt minutes de la qualité de ce trio mélangeant grindcore et power violence.
Vient ensuite sur la même scène le quintet japonais Sigh, encore jamais venu en France. Affaiblit par le manque de puissance des orchestrations pré enregistrés accompagnant le groupe, l'énergie des deux chanteurs, Mirai (parolier et compositeur du groupe) et le Dr Mikannibal (voix et saxophone) suffit a absorber mon attention. Les conditions sonores s'améliorent aussi progressivement pour équilibrer guitare et accompagnement symphonique. Les meilleurs titres seront donc ceux joués en dernier, extrait de Hangman's hymn. Dommage qu'un groupe a la discographie aussi varié n'ai pu joué qu'une demi heure. L'enthousiasme des fans suffira peut être à les faire revenir pour un concert rendant un plus brillant hommage à la qualité de tout leur disques.
Je me refugie ensuite du concert de Mass Hysteria sous la tente où Necrophagist a réunit un grand nombre de festivalier. Impossible de se déplacer vers la scène et de ne faire qu'entre apercevoir la scène. J'avais presque oublié que leur death metal technique et mélodique était aussi convaincant et je me promet de prendre leur deuxième disque. Entre temps je jette un oeil au Metal Market sans y trouver grand chose. Seul constatation, je n'aimerais pas être à la place des commerçant de la deuxième tente qui ont eu a subir les grondement de basse pendant toute la journée.
Après avoir rencontré quelque personne, et par conséquent ignorer le concert de Finntroll (avancé dans le programme car Walls of Jericho subit des problèmes d'avion), je me laisse porter par le set de KMFDM. Les riffs mécanique et l'attitude décalé du groupe, par rapport au reste de la programmation du jour, fait de leur indus metal une pause très appréciable et inattendu. Je ne reconnais que Drug against war sans que cela m'empêche de hocher la tête au rythme binaire des morceaux. Un groupe qui ne m'aurait jamais intéressé en dehors d'un festival mais qui m'aura convaincu par une prestation solide.
De même, sans avoir envie d'acheter ou d'écouter un disque de Walls of Jericho, leur concert continue de me convaincre de leur puissance en concert. Leur mélange de rythme hardcore (mosh part, two step) et de riffs thrash est banale mais l'attitude et la présence scénique et vocale de Candace suffit à donner du fil à retordre à la sécurité chargé de récupérer les dizaines de slammeurs qui leur arrive dans les bras à chaque titres.
Je parlais d'appréhension concernant le festival mais j'en avais aussi beaucoup vis à vis des Deftones. Or, il faut se rendre à l'évidence : Slim Fast, ça marche! Chino Moreno a retrouvé son équilibre et son énergie d'antan. Un petit tremplin a été installé sur le devant de la scène pour qu'il surplombe le public et saute de part et d'autre de la scène. On ne peut pas en dire autant par contre de Stephen Carpenter dont la musculature charnue semble l'attaché à côté de la table de mixage de Frank Delgado. Reste donc à Moreno et à Sergio Vega (ex. Quicksand) d'assurer et ils le feront avec beaucoup d'énergie et un enthousiasme apparent. Beaucoup de titres du dernier album sont interprétés et mélangés à des extraits de Around the fur, White pony et Adrenaline (qui m'apparait encore plus clairement comme le plus mauvais disque du groupe). Aucune fausse note, quelque remerciement et un titre chanté depuis les barricades. Bref, pas de grand moment mais un set consistant, puissant et superbe affirmant tout ce que j'ai toujours adoré chez eux.
Après avoir entendu autant de bien sur Monkey 3, je fus un peu déçu par leur musique que j'attendais plus rock et aventureuse que ce qui me fut donner d'entendre sur scène. Définit par un comparse de festival comme "ce que David Gimore de Pink Floyd pourrait jouer si il s'énervait", le space metal instrumental a de quoi faire voyager et ne nécessite en rien la présence d'un chanteur. Pour être tout à fait honnête, la fatigue a aussi eu un effet sur mon appréciation de leur musique donc je n'appesantirais pas sur ce que je reproche au groupe. D'autant plus que je devais être une des seuls personnes de la Terrorizer Tent a ne pas être charmé par leur concert.
Le temps de se restaurer posé devant la Mainstage 01 et la musique d'Infectious Grooves finit par me faire décoller et me donner envie de danser. Le mélange funk, punk et metal de ces vétérans ne partait pour autant pas gagnant jusqu'à ce que l'enthousiasme de Mike Muir me contamine à mon tour et donne des ailes à l'ensemble de l'assistance. Les slammeurs recommencent de jaillir de toute part et se pressent pour retourner participer à l'euphorie générale. Le jeu des musiciens (et tout spécialement du bassiste) a de quoi ravir les oreilles tandis que l'apparition "surprise" du guitariste de Suicidal Tendencies pour "the Immigrant song" et un "ST" en conclusion où des dizaines de personnes se précipitent par dessus les barricades pour rejoindre le groupe sur scène aura surement pu combler les inconditionnels des exactions musicales de Mike Muir. Rien de moins qu'un set habituel pour ce groupe dont on a jamais tari d'éloge les prestations et qui m'aura fait acheté l'un de leur disque à mon retour du festival.
Sick of it All peut aussi se vanter d'être tributaire d'une réputation sans accroc en concert et la moitié de concert auquel j'assistais n'était pas en reste. Je ne reconnaitrais pourtant qu'un seul morceau, le fameux "Step down", sans éprouver de mal a sourire au son de leur hardcore toujours aussi efficace grâce à la puissance et à la présence scénique de ces inépuisables vétérans.
Je m'en vais pourtant un peu plus pour découvrir un autre groupe d'ancien, les Young Gods. Ces suisses ont construit au fil des années une carrière autour d'une originalité qui leur aura valu d'être célébré par la critique mais ignoré d'un succès de masse. Il y a donc peu de monde sous le chapiteau de la Terrorizer Tent (en comparaison avec d'autres groupes) mais le son qui provient de la scène fait ignorer toute la fatigue accumulé dans la journée. Leur indus a de particulier qu'il parait très organique et réussit dans une symbiose de chant, de basse, de batterie et de samples réunit dans des titres aussi agréable à l'oreille qu'à l'esprit. Pourtant, leur concert connaitra un problème majeur: une coupure de courant! Celle ci interrompt alors, dans l'incompréhension générale, leur concert et laisse groupe et auditoire déçu d'en rester là.
Le temps de réparer et de combler tout les soucis techniques pour préparer le set de Godflesh qui doit avoir lieu au même endroit et celui ci prend alors du retard. Plus de vingt minutes ou tout le monde attends dans un mélange de frustration et d'impatience de pouvoir profiter de cette réunion exceptionnelle. ""Like rats", tant attendu, débutera donc demi teinte mais sera suivit d'un "Dream long dead" tout simplement phénoménale! "Streetcleaner" prend la suite et d'autre titres de ce même album viendront rassurer de la puissance de ce duo mythique. Le concert sera malheureusement raccourcis et ce sera avec un peu d'amertume que j'écouterais les deux derniers morceaux, dont un "Crush my soul" en conclusion. Justin Broadrick (guitare et voix) avait annoncé que le destin de la reformation de Godflesh reposerait sur le bon déroulement de cette prestation. On peut donc douter de revoir un jour le duo créer un nouveau disque mais restera tout de même ce petit bout d'histoire dont les festivaliers auront pu profiter malgré tout.
Enfin, le dernier mot de cette journée (en ce qui me concerne) est laissé à Ulver que j'ai de nouveau plaisir à voir et entendre. Un peu ennuyé, du fait du retard causé par les problèmes du concert de Godflesh, d'avoir manqué le début, j'ai le plaisir de découvrir que le concert ne fait que commencer quand je pénètre sous le chapiteau. Le groupe n'a pas changé de set depuis la première fois que je les ai vu (il y un moins d'un an, au Brutal Assault en Répubique Tchèque). J'ai depuis beaucoup écrit sur leurs concert. Le groupe ne se révélant vraiment qu'en salle, la qualité de cette prestation en extérieure fut toutefois assez satisfaisante grâce au talent des musiciens maintenant aguerris à l'exercice (le groupe n'avait pas fait de concert pendant plus de dix ans avant de revenir l'année dernière). La présence de Daniel O'Sullivan (guitare, basse, clavier) continue d'apporter une nouvelle richesse aux compositions du groupe. Je retiendrais donc cette improvisation autour d'un morceau de Shadows of the sun et de "Hallways of always" (extrait de Perdition city) comme point marquant, par rapport aux autres concerts du groupe. Moins bon qu'à Paris (d'autant que je n'ai pas pu profiter des projections) mais toujours largement meilleur que quiconque, ce concert suffit a faire de ma journée au Hellfest une expérience des plus mémorables et des plus agréables.
Monday, June 07, 2010
Tu connais Arms of Ra?

J'aime bien cet album. Faut dire que je fait partie du groupe. Le mec derrière le micro, c'est moi. Alors forcement, j'en dis un peu de bien de cet album. On dit des chroniqueurs qu'ils sont des musiciens ratés. Moi je pense plutôt que quand tu as le temps de faire l'un, tu n'en as généralement plus pour faire l'autre. Sauf que du temps, j'en trouve quand même et j'en profite donc pour faire la promotion de mon premier disque.
Arms of Ra c'est d'abord un duo de guitariste voulant faire du Cult of Luna première époque. De la fin de leur précédent groupe, une formation de metal moderne très Lamb of God, ils partent avec le batteur, et trouvent un bassiste et un chanteur, mais pas moi. Moi je m'étais barré du groupe précédent, pour d'obscure raison un peu conne, quand j'y repense, alors on n'avait pas fait appel à mes services. Logique. Il aura fallu une date à l'arrache où je me proposais pour remplacer leur chanteur pour que mon nom revienne sur la table.
Quelque mois plus tard je réintégrais la formation avec un tout nouveau guitariste, tandis que l'un des deux premiers passait à la basse. On était alors en 2007 avec juste quelques morceaux, Darwin's mistake (le texte n'ayant aucun rapport avec le nom, une constante sur ce EP), Saturnisme, The Color of my name. Puis vinrent, lentement, les deux derniers morceaux, Taxidermie et Pyramids. Des morceaux que l'on eu du mal à apprendre mais qui forgèrent notre son et notre processus de composition. On apprend de ses erreurs et cet EP en est plein, tout comme il est remplis d'idées et d'énergies, de l'envie de dépasser ses influences tout en se servant de ce que l'on a autour. Cet EP c'est la concrétisation d'un rêve de gosse dont on peut être fier.
L'enregistrement aussi fut laborieux et malgré tout le talent de notre producteur (batteur d'HKY, 91 Allstars et de Crossing the Rubicon à ses heures perdues ou à celle qui doit inventer dans un laboratoire secret) on peut entendre les petites erreurs et les petit faux pas. Tout ce qui fait d'un disque une source de souvenir intarissable pour un groupe et donne vie à un rêve qui apprend a marcher. Trois morceaux et une unité qui s'extraie lentement, entre le sludge, le postcore, le screamo. Tout plein de genres à fleur de peau que l'on arrache de nos instruments respectifs pour partir un peu plus et cavaler comme les destriers de la couverture (peinture original réalisé par un talentueux jeune homme membre d'un groupe de rock psyché intitulé BSOFS) avec les trois nouveaux morceaux que nous avons composés. L'un des guitaristes d'origine est parti maintenant au Quebec vivre une belle aventure. La notre continue encore aujourd'hui mais elle a débuté ici et on en est fier.
Saturday, May 29, 2010
Harvey Milk ou quand les blancs savent faire du blues

L'habit ne fait pas le moine mais les gars d'Harvey Milk ont tout l'air de pouvoir être votre père. Trois bonhommes avec des ventres a bières et des sourires débonnaires aux guitares aussi grasses que leur taux de cholestérol, composent des albums à la pelle sans attendre qu'on leur prête attention. Votre opinion, et la mienne, ils s'en foutent. Demandez leur ce qu'ils pensent de leurs disques dans un article et ils s'occuperont eux-mêmes d'en dire du mal.
Le genre de mec qui n'en a rien a faire. Le genre de mec capable de finir un disque à la croisée du blues, du sludge et du rock par une reprise de leur crue du thème des Looney Tunes (ce qu'ils ont fait sur leur avant dernier disque, Life... the best game in town). Parti d'un terreau sludge (comprendre très lourd, très lent et chargé en distorsion) ils ont troqués leur quotidien de musiciens l'instrument collés aux amplis par un peu plus de mélodie mais toujours pas de joie non plus.

Harvey Milk fait donc tout de travers et comme il se doit, en composant un album intitulé A small turn of human kindness, ils chroniquent des tragédies humaines au son d'un blues chargé de distorsion qui vous arrachera des larmes comme eux arrachent des lamentations de leurs instruments (voir, cordes, peau de batterie, personne ne s'en remettra). L'album est excellent mais le reste de leur discographie aussi. Tout est bon dans le cochon et ses trois frères ont construit un édifice sonore capable de résister au souffle des loups les plus déterminés. Rien n'ébranlera Harvey Milk si ce n'est cette tragédie qui semble tant les affecter de disque en disque sans jamais qu'il puisse s'en remettre, la vie.
Sunday, May 23, 2010
Integrity + Rot in Hell + Monachus + Aderlating + The Host @ Espace Icare (Issy-les-Moulineaux) (22/05)

Issy les Moulineaux j'y ai fait mon stage de première année en Métiers du livre dans un séminaire alors y revenir pour un concert d'Integrity c'est passer du tout au tout. L'espace Icare abrite ce soir une double affiche réunit en un seul lieu avec deux atmosphères et deux publics très différent. Voir même trois.
The Host, groupe marseillais de trois papa rockeurs, ouvrent et surprennent avec leur rock ensoleillé aux couleurs californiennes. Rien de commun avec le film de monstre de Bong Joon Ho et encore moins avec le reste de l'affiche. Qu'à cela ne tienne, on écoute et on hoche la tête en se disant que ce sera bientôt finis. Sauf que les morceaux s'enchainent et que le groupe reste sur scène. Trop long pour une première partie et encore plus pour un groupe à la présence inexplicable par rapport à la programmation. C'était bien, c'était bien joué mais on demandait pas autant!
La couleur de la soirée est donc plus proprement annoncé par Aderlating et ses projections d'extrait de films d'épouvante. Satan est sur l'écran et dans les enceintes. Projet parallèle du très prolifique Mories (Gnaw their Tongues, De Magia Veterum) dont les projets sont généralement réservé au confinement d'un studio, il change constamment de place entre la batterie et le micro tandis qu'un compagnon s'occupe du maintien de l'ordinateur portable et des effets qu'il manipule aussi dès qu'il se retrouve avec le micro entre les mains. Hurlement, texture noise, partie de batterie très influence black metal avec une petite dose d'improvisation. L'atmosphère des disques était difficile à retranscrire en concert mais ils y parviennent par la force de leur créativité et des images projeté. Le set est trop cours mais mieux vaut conserver l'intensité plutôt que la laisser se dissiper. A revoir dans une plus petite salle et avec plus de monde (seulement huit personnes grand maximum dans la salle, avec l'ingénieur du son).
Ancienne tête d'affiche de la première mouture de cette soirée, Monachus, que l'on appelait précédemment Icos, n'offre strictement rien d'original dans leur postcore. Neurosis est présent à tout les étages, la voix à la Scott Kelly, les barbes, le synthé, les projections de la faune et de la flore (on aura droit au parcours du pinson cherchant sa nourriture, aux marécages et à la forêt en hiver) et les riffs lourds et atmosphérique. Ce groupe pourrait très bien s'appeler Mouth of the Architect ou Callisto que l'on n'y verrait que du feu. C'est cependant très bien fait et l'on se prend facilement au jeu pour peu que l'on se plonge un peu dans les riffs et les mélodies. Le batteur a aussi de quoi maintenir aussi en haleine (malgré ses lunettes carrés, autre poncifs du genre) et rendre ce set agréable malgré tout les défauts causé par la profusion de groupe du genre.
La phase hardcore de la soirée peut enfin commencer avec Rot in Hell, quintet anglais peu présent en dehors de leur pays natale, dixit le groupe, et satisfait d'arriver ici (avec remerciement spéciale pour les organisateurs qui les ont très bien traités, dixit aussi le groupe depuis la scène). L'ambiance n'est pourtant pas à la hauteur de l'énergie qu'ils dispensent. Le chanteur saute, pose et hurle à plein poumon. Le bassiste soulève toute sa graisse et saute avec toute l'énergie et la rage qu'il a dans le corps. Rien n'y fera, la fosse ne s'ouvre pas. La faute aux jeunes femmes qui filment et photographient sur le devant ou le petit gosse enthousiaste que le chanteur remercie tout spécialement? Les habitués ont vu des conditions plus étrange pourtant (souvenez-vous de la fête de la musique avec Internal Affairs et Down to Nothing à Chatelet) mais rien n'y fait. Très bon concert tout de même.
Integrity arrive enfin et plus personne pour géner le début de la folie. Le premier riff déboule, la mèche est allumé et ... pfiout. Pas de gros effervescence dans le public. La légende de Cleveland ne passe pourtant pas toutes les semaines et sa carrière n'est faite que de disque culte, alors où est le problème? Le malaise vient peut être des deux musiciens ajoutés à la dernière minute qui connaissent les morceaux mais n'assurent pas le show. Idem pour le batteur dont la frappe manque de conviction. Dwid a pris du poids mais dispense toujours son chant avec la même voix rauque, ligne conductrice de la carrière du groupe fait de mille changement de line-up, garant de l'esprit du metal hardcore et des images de satan dispensés sur les tee shirt et les disques. Satan était présent dans la salle lors du concert d'Aderlating mais il est manifestement rentré se coucher tôt pour Integrity et n'habite pas la scène ou le public. La détermination du jeune guitariste pourrait en inspirer plus d'un. Le son donne à ses solos toute la clarté dont ils ont besoin, une constante de la soirée dans cette eldorado inattendu à l'espace nécessaire et l'acoustique de qualité. La déception est donc de mise même si le concert n'est pas des plus mauvais non plus. On regrette juste de tout ce qui aurait pu être une soirée mythique avec un groupe plus stable et un coup de folie de la part du public. Reste toutefois des titres mythique et un nouvelle démonstration que "Misha" ou "Systems overloaded" sont des morceaux de hardcore on ne peut plus culte.
Saturday, May 22, 2010
Agua de Annique + Devianz @ La Scène Bastille (21/05)

Des années que je n'étais pas retourné à la Scène Bastille depuis le concert de Sleepytime Gorilla Museum qui s'y étais tenu. La programmation ne s'était alors jamais plus accordé avec mes envies de sortie. Or, pour être franc, sans invitation, je ne serais pas allé non plus à ce concert. The Gathering m'a toujours semblé être un bon groupe mais dont la musique ne me touchait absolument pas et je n'avais eu que des échos assez peu encourageant de la carrière solo de leur ancienne chanteuse, Anneke Van Giersbergen.
Pire encore, la personne qui m'accompagnait ce soir ne venait que pour la présence de la dame, et restait très très peu enthousiaste vis-à-vis de sa musique. J'allais donc sur le chemin de la Scène Bastille en bonne compagnie avec l'assurance de déprimer pendant plus d'une heure au son d'un pop rock insipide. Erreur! Ou presque. Mais erreur quand même.
A peine le temps de les voir se régler que Devianz ouvre le bal avec un sévère problème de son pour le chanteur qui n'est pas arrangé par l'énergie qu'il dispense en dansant le tango avec le pied de micro. Ca riff entre rock et hard rock avec pas mal d'énergie mais les mélodies et les paroles en français ramènent le musique dans le champ du rock et de la variété française (Cali, Saez...).
La combinaison n'est pas du meilleur gout mais se laisse écouter sans piquer du nez ou pleurer à chaude larme. Le groupe sait ce qu'il fait et malgré la forte présence de la basse (joué au doigt, ceci explique en partie cela) par rapport aux deux guitares, les morceaux s'enchainent bien et le groupe est très cohérent à défaut de me plaire. Il y aura ce qu'il faut d'applaudissement pour eux mais pas mal de leurs amis semblent aussi être dans leur salle. Dommage car pour un groupe qui en est à son deuxième disque, leur musique pourraient recevoir plus de suffrages à défaut d'obtenir le mien.
Puis, devant un parterre de fan de The Gathering et de demoiselles tout aussi enthousiastes arrive enfin le groupe et sa chanteuse. Pimpante, elle iradie une joie infectieuse qui parcourt le public et le contaminera pendant toute la durée du concert. Musicalement, Agua de Annique est un groupe qui n'invente rien de neuf mais à toutefois le mérite d'avoir, premièrement, des musiciens tout à fait compétent et deuxièmement, une chanteuse à la voix superbe dont le talent ne lui semble nécessiter aucun effort.
Les yeux rivés sur elle, elle ne cesse de communiquer son enthousiasme à tout un chacun même quand des problèmes de micro empêche sa voix de se faire entendre. Souriante, elle s'amuse de ses problèmes et préfère danser pour que le spectacle ne perde pas en énergie. La dévotion des spectateurs, qu'ils ne cessent de communiquer entre les morceaux en applaudissant et en lui faisant des déclarations d'amour en anglais, est de toute manière tel que la chanteuse pourrait rester sur scène sans rien faire que le public serait tout de même conquis.
De même, lors des problèmes techniques, dès que sa voix disparait la musique perd instantanément en charme. Aussi accrocheur ses chansons puissent-elles être, leur intérêt repose sur le chant d'Anneke dont les mélodies portent le travail des trois musiciens. Ceux là ne sont pas des faire valoir pour autant et participe à la bonne tenue du spectacle en jouant toujours en direction du public (contrairement aux musiciens de Devianz qui était principalement concentrés sur leur jeu). Trois titres de The Gathering seront interprétés (voir la set list du concert) ainsi que d'autre de ses albums solos et deux morceaux composés par Devin Townsend pour l'album Addicted. Parfois lassante, cette prestation m'a toutefois conquis sur le long terme grâce à la présence enchanteresse d'une frontwomen qui n'a rien a envier en charme à Marilyn Monroe. A défaut d'avoir complètement charmé mes oreilles, elle aura charmé son auditoire avec une musique qui n'a pourtant rien pour me plaire. La marque d'une grande dame sans l'ombre d'un doute.
Sunday, May 09, 2010
Time to Burn: Alors consummez vous maintenant

Habitué des premières parties des concerts parisiens, Time to Burn a fait ses classes sur les planches du Klub, de l'Espace B, du Point Éphémère ou encore de la Péniche Alternat. Des concerts tellement fréquent que personne n'était surpris de les voir sur une affiche de post quelque chose. Peut-être même certains arrivèrent plus tard pour les louper ou poussèrent des soupirs en voyant leur nom associer à une nouvelle date. Pourtant, pour les avoir vu à plusieurs occasions durant l'année 2008, je commençais maintenant a me désespérer de leur absence. L'annonce de leur ajout à l'affiche à un festival polonais, l'Asymmetry festival, me fit reprendre espoir. Et, devant un par terre de tête étrangères, loin du dédain parisien, je vit Time to Burn revenir à la vie comme c'était hier.
Bien vite classé dans le fourre tout postcore, les quatre parisiens ont toutefois su saisir dans leurs influences une frénésie que d'autres n'ont jamais privilégié pour se concentrer sur des atmosphères et des riffs plombés. Ceux de Time to Burn le sont tout autant mais ils ajoutent à cela une vitalité incandescente qui les distingue, dès les premières notes du brulot Nayeli, d'un par terre de clones de NeurIsis. Passé ce titre, le reste souffre ensuite de la comparaison au première abord. Pour autant, en réécoutant ces titres que j'avais mis de côté, sur ces planches polonaise, j'ai eu l'impression d'être passé pendant tout ce temps à côté de tout le charme du groupe.
L'intensité de la musique de Time to Burn est, en effet, toujours mis au service de l'écriture de chansons cohérente. Il suffit pour cela de prêter l'oreille au titre de fin, Land, et à cette voix qui envahit alors tout l'espace à la place de la distorsion et des cordes contorsionner en tout sens. On tient alors un petit morceau de perfection sobre suffisante à faire de l'ombre à ce premier titre glorieux. Les influences rock du quartet prenne alors vie et l'on comprends mieux la création de ce side project nommé Brighton pour laisser plus de place aux influs Indie rock de certains. Elles ont pourtant leurs places dans des groupes où les concepts et les projections dissimulent les faiblesses des morceaux. Pas de ça ici, juste de superbes titres et d'autres qui le sont encore plus. Un petit chef d'oeuvre qu'il ne faut pas s'aviser de manquer et un groupe qui reviendra prochainement sur les planches parisiennes avec I Pilot Daemon.
Tuesday, April 27, 2010
Quicksand: Dérapage contrôlé

Après avoir parlé de Far et de Cave In, le temps est venu de remonter un peu en arrière pour parler du chainon manquant qui en amena beaucoup de la saturation à la mélodie, Quicksand. Le terme post hardcore avait alors encore le sens d'un enchainement d'un homme venu du hardcore parti vers un son encore plus personnel. Walter Schreifels est le nom à retenir dans ce quatuor. Membre de deux noms majeurs dans la scène hardcore New Yorkaise, Youth of Today et Gorilla Biscuits (deux des références du hardcore moderne de Have Heart, Verse and co).
Peu avant la conclusion de Gorilla Biscuits en 1991, Schrielfels enregistre pour Revelation Records un EP constitué de morceau qui seront ensuite remodelés ("Omission" et "Unfulfilled") pour apparaître sur Slip. Ce dernier est le disque essentiel de la discographie de Quicksand. Celle-ci n'est d'ailleurs pas bien longue puisque le groupe s'éteindra après l'enregistrement de Manic compression en 1995. Agréable mais moins remarquable que Slip, Manic compression pâlit face à la perfection des douze morceaux alliant à la perfection la saturation et la simplicité du hardcore à des mélodies qui influenceront par la suite les Deftones ou Isis. On retrouve déjà une partie du son de ces derniers dans "Baphomet" et sa saturation entrecoupé de mélodies enlevés. Isis poussera l'expérimentation encore plus loin (sans compter l'influence que Godflesh et Neurosis a eu sur eux) mais les graines sont plantés pour la suite. Le nom est là, il faudra juste cultiver.
Les apports de Quicksand sont donc multiples pour des groupes très différents qui ont pour point commun un croisement entre des guitares croisant une distorsion pure à des mélodies empreint d'une saturation venu de toutes les directions du rock, du hardcore, au metal. Un son capable de mettre tout le monde d'accord. La voix prend alors une place très secondaire. Schrielfiels atténue son cri tout en ne chantant toujours pas. Entre deux styles, ce mariage convient pourtant très bien aux textes où il continue de déclamer des thèmes cher au milieu hardcore comme le besoin de s'exprimer et de ne pas se laisser abattre.
"All sense aside, left ou in the cold sight of your routine, getting old. Blame some indifference inside, taken on shapes not too selective, just what you find".
Fazer
"Turned up on your side, the one that you choose. Why should they mind? Scared of what you're thinking"
Lie and wait
Un monument de sincérité et d'efficacité fidèle à l'énergie et l'idéologie punk gonflé par une réflexion sonique et personnelle. La conclusion de Quicksand amènera la création de Rival Schools (qui partagera un fameux split EP avec le premier projet solo de Jonah Matranga de Far, Onelinedrawing) où les ambitions mélodiques de Schriefels prendront une tournure plus rock mais tout aussi efficace sur un excellent disque, United by fate, qui devrait prochainement être suivi par un nouvel album, peut-être enfin disponible cette année.
Monday, April 26, 2010
The Cure - Les symphonies névrotiques de Thierry Desaules (Alphée édition) 2010

A l'instar de son précédent ouvrage sur Placebo, Thierry Desaules laisse de nouveau cours à sa passion pour l'histoire d'un groupe dans ce volume consacré à Robert Smith et plus globalement à the Cure. Passé l'introduction, de rigueur, où Desaules, décrit les débuts de sa passion pour The Cure, il introduit ensuite les débuts de Robert Smith, son adolescence et sa passion identique pour le punk rock et les débuts de sa carrière musicale.
Extensivement documenté sur tout ce qui concerne la vie privé des membres de The Cure, tant que cela concerne aussi leurmusique (le livre ne succombe jamais sous une masses d'anecdotes douteuses ou inutiles), Les symphonies névrotiques permet de mettre dans un contexte personnel l'évolution du groupe et les divers albums mythiques qu'on lui doit, tel que Pornography, Disintegration ou Wish. Journaliste de formation, l'auteur ne s'aventure pas dans la musicologie pour analyser la musique de The Cure mais exprime très bien les différentes atmosphères voulus par le groupe sur chaque album et les circonstances précises de leur création.
Pour se faire il fait appel à de nombreux extraits d'interviews piochés dans la presse de l'époque (et amplement détaillé dans la biographie à la fin du volume) et à des témoignages d'artistes fans de The Cure. Des plus connus (Rinocérose) au moins (Junkstar), ceux-ci apportent une vision plus ou moins intéressante de la vie de The Cure. C'est donc à la fois l'aspect le plus original du livre mais aussi son plus dispensable puisque les citations ne font appel qu'aux gouts des musiciens et non à l'impact des disques sur leur manière de composer. Bref, quelque chose de plus concret mettant en valeur à la fois la musique de The Cure et la leur.
Passionné, l'auteur ne laisse par contre pas son amour pour le groupe dévorer les pages de l'ouvrage en révérence inutile (contrairement à sa biographie de Placebo) et introduit parfois son opinion sur des titres qu'il juge peu ou moins intéressant. Ces interventions sont par contre tout à fait approprié et apporte plus de personnalité à un ouvrage dont le contenu est, dans l'ensemble, rédigé de façon à décrire l'action avec un minimum de distance. Toutes les érances de Robert Smith et de ce groupe qui est à la fois sa malédiction que la source de jeunesse où il exprime le malaise, la mélancolie et le romantisme qui auront bercés plusieurs générations de fans et de groupes. Un bien agréable manière de découvrir la vie et l'œuvre de ce groupe dont le nom est aujourd'hui synonyme d'excellence pour des groupes et artistes de toute confession musicale.
Sunday, April 18, 2010
Monarch! + Desecrator @ la CIP le 13/04

Ce soir le concert avait lieu non pas dans une salle de concert huppée mais à la Coordination des intermittents et précaires d'Ile de France, un ensemble de collectif visant à mener des actions pour obtenir le droit à l'allocation chômage des intermittents du spectacle. Défini par la C.I.P. comme "un point d'appui pour diverses formes d'action, de pensée, d'accueil, de fabrication ; il est un lieu de lutte et de convivialité, hors du circuit marchand", ils sont aujourd'hui menacés d'expulsion par la Mairie de Paris. Ce concert était donc organisé en soutien à cette structure dans le but de récolter de l'argent. Toutefois, en respect des principes fondateurs de la structure, le prix était libre et ouvert à tous. Se croisait alors des fans de doom, de grind, des punks et leurs chiens (qui suivaient docilement leur maître) tout au long d'une soirée à l'atmosphère où se croisaient pourtant deux vitesses diamétralement opposé : très rapide pour Desecrator et extrêmement lent pour Monarch!
Sortant de répètition je n'ai pas pu assister à la toute première partie assuré par Black Widow et ma soirée commença donc avec Desecrator. Le grindcore très traditionnel (dans la veine des débuts de Napalm Death) de ces parisiens satisfait les punks, crust et autre amateurs d'excès de vitesse. La basse sature par contre beaucoup trop et fait perdre en puissance aux riffs. L'énergie n'est pourtant pas des moindres et sans comprendre quoi que ce soit le sourire vient et la tête de bouger en rythme avec les explosions des baguettes contre les toms et les cymbales. Rien ne distingue Desecrator d'autres groupes du genre en dehors du fait qu'ils font ce qu'il faut, là où il faut et avec l'énergie qu'il faut.
Arrive enfin sur scène la raison de ma venue. Le 23 juin 2008, en ouverture d'Overmars au Point Ephémère, j'étais tombé raide dingue de ce quatuor de Bayonne resté à l'abri des rayons de soleil de la région et parti rejoindre les abimes de Khanate et de Moss. Mon obsession avait alors pris de l'ampleur et j'avais pratiquement tout collectionné et écouté avec attention sans que l'impact des basses sortant de mes maigres enceintes avait pu atteindre l'explosion nucléaire du concert auquel j'avais assisté. Deux ans plus tard me revoilà donc devant la scène a observé le même trio que j'avais alors vu mais avec un nouveau batteur, tout droit venu d'Australie, recruté après le décès de Grey Daturas (avec qui Monarch! a partagé un split). La chanteuse, passé de rousse à blonde, prépare un matériel impressionnant posé sur une table et les amplis sont triturés avec l'intention d'un duo de cuisinier manipulant avec parcimonie les condiments au dessus de leurs marmites.
Un membre de la C.I.P. intervient en ouverture, explique les raisons de ce concert, puis laisse très vite la place au quatuor. Bayonne / Melbourne connexion. La basse grossit et la première frappe sonne. Les instruments reste en suspension dans les airs, le bassiste (chef d'orchestre) indique au batteur quand repartir et la frappe de repartir en laissant toujours sonner la distorsion le plus possible. Le rythme n'est pas seulement lent, il est éléphantesque. Une tortue des Galapagos pourrait battre de vitesse les riffs de Monarch! mais elle serait très vite rattrapé par la vague de son qui la recouvrirait bien vite. Rien ne sert de courir, il faut frapper à point. A l'inverse de Desecrator, Monarch! manipule la puissance avec calme et patience. Nuageuse, le chant d'Emilie constitue la seule touche mélodieuse mais en aucun cas apaisante. Rien ne vient interrompre la tension crée par ces quatre instruments. Doucement, les cordes s'acheminent vers un riffs doom au bout d'un quart d'heure de musique et Emilie d'hurler à plein poumon que l'on imaginerait pas capable de déchainer tant de violence depuis le tee shirt Celtic Frost taille S qu'elle porte.
Les deux faces de Sabbat noir interprétés ce soir montre donc une évolution majeur pour Monarch! Un tempo un peu plus rapide et un riff épais là où il n'y avait que de la déstructuration et des secousses de distorsion articulés avec le raisonnement des claquement de baguette et des hurlements que l'on aurait peine à attribuer à cette figure de proue aussi charmante que terrifiante quand elle porte un micro à ses lèvres. Le nom du disque convient aussi très bien à cette évolution tendant de plus en plus vers les raisonnement d'une cérémonie occulte sans aucune prétention religieuse. La noirceur est émotionnelle et d'autant plus efficace qu'elle parle à chacun mais effraie tout autant et ne plaira donc qu'à ceux que l'effort de domestiquer cette abstraction sonore n'effraie pas. Reparti avec le vinyle de ce duo de morceau, j'ai eu plaisir à redécouvrir chaque mouvement une fois chez moi tout en regrettant qu'il me faudrait encore attendre pour revivre une expérience d'une telle puissance.
Monday, April 12, 2010
Thrones + Nadja + OVO @ Les Instants Chavirés le 11/04/10
Habitué à abriter les évènements arty, l'arrivée sur la scène des Instants Charvirés d'un couple habillé de tissu noir, d'une cagoule pour l'homme et d'un masque accompagné de petites oreilles de chèvres faites maisons, sonnant clochette pour annoncer leur monté sur scène, a tout-de-même de quoi surprendre. OVO est un duo basse batterie italien venu recréer sur scène son sludge à tendance expérimental et parfois aussi bancale. Le batteur, imposant, se place derrière son minuscule kit de batterie et frappe avec puissance et précision le même rythme pendant que sa compagne frappe ses cordes vrombissantes avec une voix mi chanté, mi hurlé aux accents chevrotant (on comprends mieux la présence d'oreilles sur sa tête).
Si il fallait faire plus étonnant alors il n'y avait plus qu'à attendre que le bonhomme quitte son quitte et parte derrière sa compagne pour glisser ses dreadlocks sous sa tunique ... puis repartir. Le reste du concert sera un tantinet plus rock avec des morceaux plus court et plus rapide. La basse remplit bien l'espace sonore que les frappes martelés perces sans peine. D'un point de vue sonore il y a quelques bonnes idées qui ont le mérite d'être visuellement originale (comme quand la bassiste posera son instrument pour saisir un archet et créer des sons en le frottant contre ses longues dread locks. On ne peut douter de la passion que le couple met dans son spectacle mais plutôt de sa pertinence en dehors de la scène. Passé le visuel, il n'y a pas grand chose à écouter qui ne puisse valoir le détour si l'on a pas la représentation atypique devant les yeux. Le ton ne sera pas donné non plus par cette performance car elle restera la plus visuel des trois.
Le second couple a monter sur scène est celui de Aidan Baker et de Leah Buckareff sous le nom de Nadja. Sans costume ni artifice, la lumière s'éteint et le mélange de nappe shoe gaze et de drone de la guitare et de la basse, augmenté de quelques effets déposés sur la table à côté de laquelle ils jouent, ainsi que d'une boite à rythme, prend progressivement de l'ampleur. Pendant une seule petite demi-heure le couple prendra possession de l'attention malgré le peu de stimulus visuel que propose leur concert. Seulement deux titres, alors que le duo a à son actif une bonne quinzaine d'albums, allongés et triturés en conservant toujours une trame mélodique prenante, exécutés sans communication avec le public et quelque petits passages chantés par Baker que le micro ne laissait que peu entendre sous les couches de sons. Deux morceaux et pas de spectacle mais du son superbe et fascinant dont on mangerait tout les jours.
Enfin, je ne savais pas quoi attendre de la performance de Joe Preston dans Thrones. Avant le début du concert on m'avait parlé d'une performance précédente où l'homme s'était éclipsé au bout de vingt minute de concert "car il était fatigué par le voyage". Je n'avais aussi qu'un souvenir vague de son disque, "Day late, dollar short", écouté il y a facilement trois ans et jamais plus écouté ensuite (j'étais venu voir Nadja ce soir, pensant même qu'ils seraient en tête d'affiche). La montée sur scène de Preston était donc encombré de question jusqu'à ce qu'il vienne les dissipé avec sa basse, ses effets et sa boite à rythme.
Poussé à bloc, les rythmes rock et sec rapellent Godflesh tandis que la basse gonflé et les lignes de chant font penser aux Melvins (groupe dont il a fait partie il y a bien longtemps). La fusion des deux est inattendu et pas très bien rendu passé l'effet de surprise. Deux morceaux et ensuite un trip drone qui s'éternise avant de revenir au rock mécanique fort en basse. La batterie est très bien programmé et l'homme joue parfaitement en rythme sauf que sa voix monotone ne comble pas l'absence de mélodie et qu'aussi bien composé puisse t'être un titre rock joué à la boite à rythme, cela reste très mécanique. Il aurait surement fallu un batteur pour donner de la pêche à ce concert, coincé entre un homme raide au milieu de la scène et des vagues de son, massif mais dénué de groove. Quelque regret et seulement le plaisir d'avoir assisté à une curiosité.
Joe, lâche la mécanique et appelle un pote ! Ca prend plus de place dans le van mais ça tient plus compagnie sur la route et sur scène! Merci tout de même à Nadja d'avoir sauvé ma soirée.
Si il fallait faire plus étonnant alors il n'y avait plus qu'à attendre que le bonhomme quitte son quitte et parte derrière sa compagne pour glisser ses dreadlocks sous sa tunique ... puis repartir. Le reste du concert sera un tantinet plus rock avec des morceaux plus court et plus rapide. La basse remplit bien l'espace sonore que les frappes martelés perces sans peine. D'un point de vue sonore il y a quelques bonnes idées qui ont le mérite d'être visuellement originale (comme quand la bassiste posera son instrument pour saisir un archet et créer des sons en le frottant contre ses longues dread locks. On ne peut douter de la passion que le couple met dans son spectacle mais plutôt de sa pertinence en dehors de la scène. Passé le visuel, il n'y a pas grand chose à écouter qui ne puisse valoir le détour si l'on a pas la représentation atypique devant les yeux. Le ton ne sera pas donné non plus par cette performance car elle restera la plus visuel des trois.
Le second couple a monter sur scène est celui de Aidan Baker et de Leah Buckareff sous le nom de Nadja. Sans costume ni artifice, la lumière s'éteint et le mélange de nappe shoe gaze et de drone de la guitare et de la basse, augmenté de quelques effets déposés sur la table à côté de laquelle ils jouent, ainsi que d'une boite à rythme, prend progressivement de l'ampleur. Pendant une seule petite demi-heure le couple prendra possession de l'attention malgré le peu de stimulus visuel que propose leur concert. Seulement deux titres, alors que le duo a à son actif une bonne quinzaine d'albums, allongés et triturés en conservant toujours une trame mélodique prenante, exécutés sans communication avec le public et quelque petits passages chantés par Baker que le micro ne laissait que peu entendre sous les couches de sons. Deux morceaux et pas de spectacle mais du son superbe et fascinant dont on mangerait tout les jours.
Enfin, je ne savais pas quoi attendre de la performance de Joe Preston dans Thrones. Avant le début du concert on m'avait parlé d'une performance précédente où l'homme s'était éclipsé au bout de vingt minute de concert "car il était fatigué par le voyage". Je n'avais aussi qu'un souvenir vague de son disque, "Day late, dollar short", écouté il y a facilement trois ans et jamais plus écouté ensuite (j'étais venu voir Nadja ce soir, pensant même qu'ils seraient en tête d'affiche). La montée sur scène de Preston était donc encombré de question jusqu'à ce qu'il vienne les dissipé avec sa basse, ses effets et sa boite à rythme.
Poussé à bloc, les rythmes rock et sec rapellent Godflesh tandis que la basse gonflé et les lignes de chant font penser aux Melvins (groupe dont il a fait partie il y a bien longtemps). La fusion des deux est inattendu et pas très bien rendu passé l'effet de surprise. Deux morceaux et ensuite un trip drone qui s'éternise avant de revenir au rock mécanique fort en basse. La batterie est très bien programmé et l'homme joue parfaitement en rythme sauf que sa voix monotone ne comble pas l'absence de mélodie et qu'aussi bien composé puisse t'être un titre rock joué à la boite à rythme, cela reste très mécanique. Il aurait surement fallu un batteur pour donner de la pêche à ce concert, coincé entre un homme raide au milieu de la scène et des vagues de son, massif mais dénué de groove. Quelque regret et seulement le plaisir d'avoir assisté à une curiosité.
Joe, lâche la mécanique et appelle un pote ! Ca prend plus de place dans le van mais ça tient plus compagnie sur la route et sur scène! Merci tout de même à Nadja d'avoir sauvé ma soirée.
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