Sunday, November 12, 2006

Est ce que je crois dans le post hardcore ?

Qu'est ce que l'on en a faire de savoir qui est le meilleur ? Ils ne sont pas pareilles de toute façon alors pourquoi chercher a les confondre quand ils sont si bien différenciés. Par contre, ce qui est peut être amusant c'est de voir ce qui les caracthérisent assez pour que l'on les mettes sous la même etiquette. Alors voyons voir ... déjà les influences ce n'est pas un critère car on peut interpreter un groupe de la manière que l'on veut. Alors pas question de chercher qui est le plus proche de Neurosis. Ca amuse surement beaucoup les anthropologues de voir les différences et les points communs sur des crânes. C'est un casse tête chinois pour un fan de musique de retrouver les influences quand elles ne sont pas des repompes grossières. Alors on passe, pas besoin d'un mal de crâne. Le rythme par contre, c'est autre chose. Le rythme, les secondes entres les notes. C'est ce qui distingue assez bien le post hardcore du reste des groupes, influences metal ou hardcore ou autre chose en fait. La distance, le tempo, le temps. Les longues chansons, bon, oui, c'est un bon critère. La voix après, ce n'est plus trop pertinent de la différencier vu même si il y a maintenant alternance entre les deux, l'un, Isis, en utilise plus que l'autre, Cult of Luna. Je parlais de rythme mais il y a aussi autre chose : l'alternance entre le clair et le sombre, le lourd et le leger.

Les mélodies et les riffs ecrasants. Chacun cultive cette dynamique et c'est dans cette idée de tension que la musique est qualifié d'hypnotique. On se laisse prendre dans le cercles des alternances, chaques notes laissant tomber de plus en plus près l'ombre de la conclusion lourde et puissante et créant ainsi les vibrations qui remontent ensuite dans votre colonne vertable quand, finalement, tout se relache et explose dans les enceintes. C'est déjà un meilleur critère a mon avis. Alors après il y a les thêmes, le coté politique, la recherche de la vérité, de la clareté. La cathartie et l'introspection sont des choix logique pour une musique ou l'on place l'auditeur dans un monde a part. Quand les notes se prolongent et que l 'on se laisse bercer, que le tempo fait corp avec celui du coeur et que l'on finit par se regarder d'en haut. La poursuite du vrai, thématique centrale des albums de Cult of Luna, "Salvation" et "the Beyond", et de Isis, "Panopticon" et "In the absence of truth". Est ce a cela que l'on reconnait un groupe de "post hardcore" ? Surement un peu. C'est déjà un petit début de reflexion. Par contre, vu comme ça, le terme "post hardcore" apparait plus comme une vaste fumisterie puisque si l'influence des groupes de hardcore de leurs jeunesse est encore là et que l'on ne peux pas douter que des groupes de metal ont aussi fait partie de la dose quotidienne des musiciens adolescents que furent chacun des membres des deux groupes, ce n'est pas une raison pour tout rattacher a ces genres.

Ce qu'ils ont de proche finalement, c'est une aesthetique et un but. Mais musicalement, seriez vous capable de les differencier. Attention, si votre réponse est négative alors vous êtes surement de mauvaise foi. Rappelez vous que je n'ai pas commencé a écrire pour rapprocher ces groupes. Les journalistes ne sont pas des cons en leur collant une étiquette proche. Mais est ce que l'on a déjà dit des peintres impressionistes qu'ils se copiaient entre eux ? Ne les regarde t'ont pas individuellement ? Dans le petit monde de la musique independante, on aime bien écrire. Alors on compare, on crée des scènes, on fait sa petite révolution. Mais derrière les mots il y a des artistes qui font ce qu'ils veulent. Quand un scribouillard prend sa plume, il n'est pas musicien. Et quand un guitariste prend son instrument, ce n'est pas un ecrivain. Un mot ne vaut pas une note et un long discours ne se résume pas par une composition. Un genre, ce n'est pas un groupe, c'est juste un ensemble d'adjectif. Une analyse, aussi pertinente soit elle, ne résume pas le travail constant et complet de dix personnes aux vies éloignés et conditionnés par des héros divers. Alors scène ou pas scène ? Non, esthetique semblable oui. Mais surement pas comparable en terme de qualité.

Le nuage s'époumonne mais ne s'essoufle pas


Selon mon ami David qui est ma référence en matière de rap, Clouddead et son album eponyme sont des références en matière de rap backpack. La scène rap intectuel dont le label Anticon est le fer de lance (bien que cet album soit sortis chez Mush). A partir de là tout va bien. Par contre les puristes du rap vous diront surement, et même les metalleux les plus connaisseurs feront les choeurs, pour affirmer que Clouddead n'est pas un groupe de rap. La question est sujet a débat et bla bla bla, on s'en fout. C'est de la musique ? Oui. Point. Donc Clouddead, groupe apatride, résultat de différentes influences autant rap qu'indépendante de toutes connection avec les tags ou le breakdancing, pondit un jour un album de grande classe qui s'écoute de la même manière que l'on regarde des nuages dans le ciel. Je ne vais pas revenir sur cette métaphore, je l'ai déjà employé dans le cadre d'une chronique sur Eklektik. Si je recommence a parler de Clouddead c'est que je ressent le besoin. D'une petite phrase, d'un rythme ou d'une image, chacun amène sa pierre et une catheral faites de rêve se construit dans les cieux. Voila ce qu'est une chanson de Clouddead. Ce n'est pas un chef d'oeuvre pretentieux armé d'un bagage d'influence et d'une pretention de grand chef d'orchestre.

Clouddead est un travail innocent ou l'on laisse place à la créativité et ou les cubes sont empilés dans le sens que l'on veux. A la manière d'une boite de Lego, cet album eponyme propose comme manifeste politique de construire soit même ce que sera votre expression de demain. Sortez vous la tête de votre cou et lancez là en l'air pour voir ou elle retombera. Clouddead fait une musique sans doute réfléchis mais ce n'est pas pour autant que chaque chose est milimétré. La chance et le bonheur de l'experimentation sont présent dans de larges doses et l'on voit parfois se peindre derrière ces sons accumulés un décors inattendus, résultat de tout ce que vous pourrez trouver dans un rêve. Ceci est un jeu d'enfant et vous êtes appelé a participer au grand mélange de confitures sur le mur du salon. Ne vous privez pas de faire pareille, c'est simple et amusant. Pas etonnant que cet album soit composé par des gens très créatifs car il faut justement avoir des idées par dessus la tête pour traiter un album aussi riche par dessus la jambe comme une soirée entre amis ou l'on amenerait des micros et des boites a rythmes plutot que des canettes de bière. C'est aussi pour cela que j'ai eu besoin d'écrire sur Clouddead en écoutant leur album. Car je ne suis pas insensible a leur musique et malgrès les débats et les guerres entre scène il y a un petit monde innocent qui se cache à l'interieur de ce disque. Reste à savoir jusqu'ou cette porte peut nous mener ?