Sunday, October 03, 2010

Ozzy Osbourne + Korn @ Bercy - Le concert des stars sur le retour

On peut être invité et rester honnête sur ce que l'on vous sert, quitte à ne pas avoir une deuxième occasion, faute d'avoir était un peu hypocrite et d'avoir rit aux blagues Carambar de votre hôte, avalé le plat réchauffé au micro-onde que l'on vous a servit comme une recette de grand-mère et même embrassé la dite grand-mère aux dents jaunis. Etant ce genre de personne, incapable de se la fermer et de vous dire gentillement que, oui, votre plat est très bon, et que, non, il n'en reprendra pas par peur d'être trop gourmand, quand tout porte à croire que la table entière va devoir se lever un à un pour aller doucement vers les toilettes pour se débarrasser d'une manière ou d'une autre du plus de bouché possible, vous pouvez me croire quand je vous dit que même en ayant été invité à ce concert d'Ozzy, sans être fan et sans avoir aimé le dernier album, je me suis vraiment amusé.

Arrivé en retard en attendant le compagnon a qui j'avais offert le deuxième ticket que l'on m'offrait pour cette soirée à Bercy, je rentre dans la salle quand Korn entame son deuxième titre. Energique, les trois membres restant fond bien le show tandis que le deuxième guitariste, toujours caché derrière les retours, bougent aussi comme si il était en première ligne. Oui, Head est parti, il va falloir vous y faire, et je ne parle même pas du public mais du groupe en lui-même. Combien de groupes conservent tout les membres originels tout au long de leur carrière? Quel honte, et quel intérêt marketing, il y a t'il, à ne faire des photos promos qu'avec les trois lascars restant originaire de Bakersfield? Surtout quand les remplaçant sont plus que des cache misère, même aux yeux d'un ancien fan qui a mis derrière lui il y a bien longtemps son obsession pour Jonathan Davis et les traumas auxquels ils continuent de s'attacher comme d'un doudou que l'on a eu peur d'abandonner de peur de ne pas se réveiller.

Toujours fringué en Adidas, Davis assure ses lignes vocales avec une clareté dont je ne le pensais pas encore capable. Ses cris par contre son des plus faiblards mais là, rien de surprenant, vu le peu d'émotion qui se dégage de lui quand le groupe interprète des titres on ne peut plus rodés comme Blind, Got the life, Freak on a leash ou Falling away from me. Comme prévu, le morceau le moins intéressant est celui du dernier album, Oildale (leave me alone), avec sa conclusion ridicule illustrant parfaitement le malaise auquel s'accroche désespérément Korn alors qu'il devrait se tourner vers l'avenir qu'était Untouchables.

Contrairement encore à ce que je m'attendais, le son est correct pour une salle aussi critiqué que Bercy, hormis les infras basse en surcharge de la double grosse caisse. Le batteur remplaçant David Silveria, partit vendre des sandwichs, se débrouille suffisamment pour que son solo de batterie, bien qu'inutile, soit sympathique. Toutefois, quand le concert se termine et que Davis remercie le public en disant "You've been an amazing crowd", un arrière gout de déprime m'envahit en voyant un groupe qui a été une figure emblématique de plusieurs générations en être réduit à ouvrir pour Ozzy Osbourne dans un Bercy encore peu remplit. Bien que n'étant plus fan, j'espère voir prochainement Korn revenir à un succès plus honorable, rien que pour ne pas a grincer autant des dents en entendant ce qu'ils sont seulement capable de composer aujourd'hui.

Les lumières se rallument et l'entracte peu commencer en attendant l'arrivée d'Ozzy. Pendant ce temps, la salle se remplit de plus en plus et même si beaucoup de sièges sont encore vides, la fosse est convenablement remplit quand le clown commence a arranger le public depuis les loges en chantant "Oh hey oh hey oh hey". Ambiance de stade, les lumières s'éteint et le spectacle peut commencer avec un Ozzy en forme pour un bonhomme qui ne devrait plus tenir debout à son âge, et surtout après autant d'excès. Sa survie est un miracle de la science et tiens surement, comme il le dit, au fait que même si il est aujourd'hui clean, il reste complètement fou.

Toutefois, il s'agit de folie de grand spectacle. Le bonhomme balance des seaux d'eau aux spectateur, les arrose avec une lance à incendie, s'en met même aussi sur le visage, et fait donc courir l'assistant chargé d'essuyer les retours et de recharger les seaux. Les nouveaux musiciens de son groupe sont parfait pour interpréter le répertoire du chanteur, et un peu moins quand il s'agit des titres plus blues et plus lourd de Black Sabbath. Les solos de guitare fusent avec vitesse sous les doigts de Gus G sans atteindre le feeling et l'attitude de ses prédécesseurs (Zakk Wylde ou Randy Rhoads). Il en est de même pour le bassiste et le batteur dont le solo, qui, tout comme celui du batteur de Korn, prouve ses capacités, n'a rien d'extraordinaire en comparaison avec Mike Bordin (Faith no More et Korn, fut un temps).

En fait, si musicalement il ne se passe rien de magique, la présence scénique d'Osbourne suffit à animer le public, du fan à l'observateur dubitatif que je suis. Trois titres suffisent à me convaincre et j'applaudis alors de bon cœur aux pitreries tout en reprenant en choeur les refrains dès que je les ai en tête. La musique des albums solo d'Ozzy convient parfaitement à une ambiance de grande salle. Quand aux titres de Sabbath, même interprété par des musiciens d'un niveau inférieur, ils sonnent toujours comme les classiques intemporels qu'ils sont. Reste donc la question du prix et de la salle: Pourquoi cette salle quand le nombre de fan n'était évidemment pas suffisant pour la remplir et que les places se vendaient à prix tranchés avant le début du concert (de 65 euros en gradin à 30 euros quand on patientait un peu). En revanche, le concert aura duré moins d'une heure et demi et ce n'est pas souvent que j'ai eu droit à un tel temps de jeux (peut être aussi parce que tout les concerts où je vais sont donnés par des groupes avec moins ancienneté et dans des salles beaucoup plus petites). Même après un week-end et une journée éreintante, Ozzy m'aura fait passer un bon moment et en cela je ne peux que le remercier. Un bon mélange d'entertainment à l'américaine avec ce qu'il faut de titres efficaces.

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