Monday, July 26, 2010

Dour 2010, live report de la journée du 16 juillet

La deuxième journée débute de nouveau avec un groupe de hardcore, Wisdom in Chains (15H), aussi seul dans le genre a être à l'affiche pour la journée. Le public Par conséquent, l'auditoire est encore plus clairsemé que pour Hoods alors qu'il s'agit d'un des meilleurs représentant de la synthèse de l'énergie du hardcore et des mélodies punk. Pour autant, les quelque gouttes de pluie ne feront pas fuir le peu de public que ces américains auront réussit à tirer de leur camping et de leurs voitures. Pas beaucoup de monde pour reprendre en choeur les paroles ou même danser. Bref, pas d'ambiance alors que les concerts de Wisdom in Chains, à leur meilleur, peuvent déchainer les attroupement devant le micro et les poings levés. Malgré tout, leur set est consistant et m'a donné envie d'acquérir très prochainement leurs disques.

Les passions commencent à se déchainer un peu plus tard, sur la même scène, avec l'arrivée du trio Peter Pan Speedrock (16H15). Rien de plus qu'un power trio jouant un hard rock bluesy mais rien de moins non plus. A cet heure encore matinale pour le festival la proposition est distrayante quand on a rien de mieux à faire. Aucune subtilité, comme en témoigne la sangle pendante du bassiste qui lui permet de jouer de son instrument sans plier le bras, et aucune raison de trop s'attarder pour aller se placer devant la scène où jouera Chrome Hoof (17H).

Les neuf membres de l'orchestre anglais sont on ne peut plus atypique, même dans un festival aussi varié que Dour. Une chanteuse au look et à l'attitude entre Jospehine Baker et Grace Jones, une saxophoniste jouant aussi des percussions et du basson, une violoniste, une trompettiste officiant aussi derrière un synthétiseur, un guitariste, un bassiste, un batteur, un claviériste (vraisemblablement derrière un Moog) et un dernier déguisé dans un costume géant de dieu à tête d'antilope. Le tout costumé de vêtement similaire à ce que pourrait porter des vulcanologues si ils avaient de tenus de soirée. Évidemment, une telle profusion de musicien ne peut créer une musique commune et le résultat se situe entre le funk, le prog et le kraut rock. Moi qui était venu voir une simple bizarrerie fondée par un ancien bassiste du groupe de doom Cathedral, je suis reparti les yeux et les oreilles émerveillés par un groupe original et intelligent aux rythmes aussi entrainant pour les pieds que pour les neurones. Les années 70 ne se sont jamais terminés pour certain et c'est tant mieux.

La proposition de l'Hypnotic Brass Ensemble (18H) aurait pu être tout aussi alléchante mais malheureusement, le manque de basse rend l'alliance de ces huit instruments à vent (trois trompettes, deux trombones, un soubassophone (qui est censé jouer le rôle de la basse) et un baritone, intriguant sans suffisamment de liant pour soutenir le groove de la batterie qui se perd dans les mélodies.

Passage à une séquence nostalgie pour le concert de Dog Eat Dog (19H) dont j'étais surpris d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un concert de reformation. Oui, Dog Eat Dog a continué d'exister dix ans après que j'ai cessé de m'intéresser à leur mélange punk/hardcore ska et n'a pas non plus évoluer. Le nouveau morceau interprété s'intitule MILF et m'a démontré qu'en dehors leurs "meilleurs" titres, "Rocky", "Who's the king" et "No fronts", rien ne s'est amélioré. Les même musiciens jouent les même riffs à un public qui ne rajeunit pas. Vingt ans d'existence et des concerts correct pour une fusion nostalgique où seul le saxophone continue d'apporter des accroches mémorables. Serait peut-être temps d'arrêter, non?

Le temps de constater que je ne peux rentrer ni physiquement, ni mentalement, dans le concert de High Tone et de prendre mes jambes à mon cou en laissant une demi chanson de chance au rock-français de Eté 67 et l'attraction du jour arrive sur scène, Gwar (21H).

Je n'étais pourtant pas venu spécialement pour eux. Pour autant, manquer l'occasion de découvrir sur scène un phénomène dont on me vante les mérites depuis aussi longtemps ne pouvait se refuser. Et pour cause, le public s'est réunit en masse grâce à la publicité de la photo de groupe qui figure en couverture du programme du jour. Tout le monde est venu voir les américains déguisés en barbare de l'espace mais personne ne s'attend trop à la suite. Dommage... Le concert commence et un premier costume se fait décapiter pour commencer a arroser de faux sang le public. Certain cours pour éviter le jet, qui atteint quand même les quatre mètres de long, et d'autre restent en place pour s'amuser. Le suite sera autant du meilleur mauvais gout avec un Jésus / Hitler, une version nazi du pape Joseph Ratzinger, une rock star héroïnomane à qui l'on injecte sa dose avec une seringue géante... Si votre sens de l'humour est limité par certain tabou alors ne vous rendez pas à un concert de Gwar. Si, par contre, vous aimez le thrash et rigolez comme un idiot avec des plaisanteries gore, Gwar est fait pour vous!

La seconde raison de ma venue était ensuite Atari Teenage Riot. La reformation du mythique groupe d'electro punk et son passage à Dour avait été des plus décisifs pour mon achat du billet et j'en eu pour mon argent, et surtout pour mon enthousiasme. Qu'à cela ne tienne, le groupe peut jouer parfaitement mais si l'énergie n'est pas là, alors autant tout laisser tomber. Chez Atari Teenage Riot, l'engagement passe heureusement par une puissance scénique incroyable que beaucoup doivent leur envier. Alec Empire ne cesse de sauter et de raisonner avec toutes les pulsations du mix de speedcore et de punk qu'il manipule en trio avec Nic Endo et CX Kidtronic (nouveau membre recruté avec la mort de Carl Crack, peu après leur séparation). Le concert brosse tout les titres marquant de leurs albums avec en introduction leur nouveau titre, "Aktivate" et ensuite leur collaboration avec Slayer pour la BO de Spawn, "No remorse (I wanna die)". Passé ces deux titres, ce seront "Destroy 2000 years of culture", "Atari Teenage Riot", "Sick to death", "Get up while you can", "Speed", "Revolution action" et "Too dead for me" que je retiendrais et sur lesquels je danserais à en perdre le souffle. Mon plaisir d'avoir pu enfin les voir n'est égalé que par l'enthousiasme que j'aurais à les revoir sur Paris au Bus Paladium.

La soirée peut donc maintenant commencer pour les danseurs avec tout d'abord une présentation vidéo des oeuvres de Chris Cunningham. Le réalisateur a surtout travaillé avec Aphex Twin et présente ici sur trois écrans géant des extraits de ses vidéos dans un montage tout particulier mélangeant sexe, violence et cauchemar. Je m'attendais toutefois à une présence plus importante de la musique, et à en juger par les mouvements de la foule, je n'étais pas le seul. Son installation est toutefois suffisamment intéressante pour retenir l'attention d'un festival musicale avide de gros beat. Pour autant, je regrette de ne pas avoir pu apprécier de ce même spectacle dans des conditions différentes et plus approprié à une projection.

Otto Von Schirach correspond beaucoup plus à ce sur quoi j'étais prêt a danser et rien que ses acolytes déguisés avec un masque de veau et une cagoule de bourreau corresponde à ce que j'attends de la part d'un concert. De la folie, de l'étrange et des gros beats! Otto, le visage habillé par des lunettes 3D s'impose comme l'extra terrestre qu'il est avec un micro sur lequel on a implanté tant d'effet que l'on a du mal a deviner qu'il y a réellement une voix humaine derrière. Les projections fluo de gribouillis ou de forme géométrique finisse de dresser le portrait du breakcore jeté des enceintes par ce trio de tortionnaire des conventions musicales. Ce n'est plus la même planète, plus la même dimension, plus la même époque. Otto Von Schirach a pris possession des verticales et des horizontales pendant une heure de concert et aura fait danser contre leur gré un par terre de clubbers innocent.

En comparaison, Bong Ra est presque plus courtois. Il laisse la place à un duo de MC, un rappeur et un toasteur (aucun rapport avec le pain grillé), pendant qu'il balance beat et riff de guitare avec un batteur jouant sur des pods. Oui, tout cela sonne comme du déjà vu en mode Techno Animal. Sauf que, il y a un "sauf", un type aussi expérimenté dans la fusion que Bong Ra ne pouvait pas faire du déjà vu. Les battements breakcore de son set précédent, dont il n'existe pas à ma connaissance de version studio, entre indus, dub et drum and bass est maintenant enrichi d'une haute dose de pulsations que l'on ressent parcourir depuis les rimes des MC aux visages peint en noir, que dans la frappe des pods du batteur. De tout les coins du microcosme breakcore, la fusion entre les artistes metal donnent lieu à des fusions vraiment effervescentes. Entre End.user et Submerged pour le projet The Blood of Heroes et Drumcorps, Bong Ra fait de nouveau appel à son héritage metal et son expérience dans ces projets parallèle (The Mount Fuji Doomjazz Corporation, The Kilimanjaro Darjazz Ensemble notamment) pour un set accompagné de projection d'extrait de film (Le Bon, la Brute et le Truand dans un version psychédélique ainsi qu'une sorte de combat de boxe entre des femmes légèrement vêtus) où il bastonne de toute part avec riffs et beat. Le nouveau disque s'appelle Monster et le projet s'intitule Wormskull. Vous en entendrez parler.

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