Ce n'est ni le travail de commentateur pour Fow News du chanteur, ni le statut d'ex/ No Warning qui remplit le chapiteau pour la venue de Fucked up (15H25). Peut être la curiosité du nom ou la seule envie de nourrir un besoin en punk/hardcore? Fucked Up n'est pas encore très connu par ici mais les personnes présentes seront reparties avec le souvenir d'un concert ahurissant. Un chanteur rondouillard et câlin parcourt le public, suivit de trop roadie soulevant le fil de son micro (il faudrait lui parler des micros sans fils) pour qu'il continue à chanter tandis qu'il prend dans ses bras des spectateurs, les soulève (de leur plein gré) du sol et les porte sur ses épaules, danse le houla hoop, s'allonge à côté d'un type fatigué ou remonte le moral à un gars accroupi sur un côté pourtant éloigné de la scène. Rien ne lui échappe et tous repartent avec le sourire. La musique? Et bien la musique est tout aussi mémorable et intéressante, c'est à dire à quel point je vous encourage à écouter les disques et à payer de vos deniers quand ces derniers repasseront dans votre coin avec leur punk/hardcore intelligent.
Arrive Arkangel (17H), et là, le public hardcore réagit. Toute la subtilité du hardcore belge pour un concert bovin sous le signe du développement durable. Branché le public sur un générateur et vous aurez de quoi faire tourner la baraque a fritte pour la journée. La violence assumé de certain (on pouvait lire sur des tee shirt, outre Arkangel is your enemy, un slogan des plus fins: I'm only there for the violence) n'empêche pourtant pas trois jeune femme de venir se remuer le derrière pendant que vole les moulinet au rythme des parties beatdown. L'amour que porte la Belgique pour le hardcore le plus violent n'a pas été trahis.
Dix ans a en entendre parler avant d'écouter et la musique de Chokebore (17H45) ne déçoit pas. L'émotion du charismatique chanteur/guitariste et les mélodies distordus de son frère d'instrument suffit à convaincre. Propageant des mélodies amer et mélancoliques, le cœur se serre tendrement au fil du concert et la tête de suivre le mouvement en hochant d'appréciation. Dix à attendre, dix années à rattraper.
Après tant d'émotion, le hardcore metallique des bostoniens de Death Before Dishonor (19H) est largement plus terre à terre mais aussi plus fédérateur. Pour autant, la réaction du public diffère tellement quand un morceau de leur premier album est joué par rapport à celui d'un second qu'il parait évident qu'aussi sympathique soit le concert, Death Before Dishonor pourrait bien être sur la pente descendante. Leur concert n'est pourtant pas mauvais, loin s'en faut, mais par rapport à ce que j'attendais je ne fut qu'à moitié contenté.
D'autant plus que mon souvenir du concert, fut teinté par le set suivant des Spudmonsters (21H) que je n'attendais pourtant pas du tout. Après avoir entendu moultes recommandations de la part d'amis plus avisés en matière de hardcore je m'étais mis a espérer à un concert sympa mais nostalgique. Loin d'imaginer le déferlement d'énergie venant de la scène dès la première note quand le chanteur commence a sauter de toute part ou la qualité de ces titres tenant plus du new york hardcore que de la scène de Cleveland d'où ils viennent. L'ambiance est donc beaucoup plus positive qu'à un concert d'Integrity et le chanteur d'encourager le public à monter sur scène, au grand dam de la sécurité, qui fera toutefois évacuer les danseurs avant la fin du morceau. Dommage mais l'énergie et les titres continuent de pleuvoir sur le public, constitué de plus de curieux que de fans enthousiastes, sans manquer de détermination. Distribution de CD gratuit et de stickers pour promouvoir les projets de chacun des membres. Le statut de groupe culte des Spudmonsters n'est pas volé et avec un peu de chance ils reviendront dans de meilleurs conditions (outre que sonore, car tout était parfait de ce point de vue) sans attendre quatorze ans. Sans hésité le meilleur concert de hardcore du festival.
Ce concert de De La Soul aurait pu être fabuleux sans qu'un problème de micro, rendant la voix de l'un des rappeurs complètement inaudible, ne vienne ruiner l'énergie du trio, accompagné pour l'occasion de musiciens venu reproduire les arrangements de leur album culte, 3 feet high and rising. La bonne humeur déployé par le groupe, et leur talent de show man, suffit pourtant à relever largement le niveau de la déception permanente qu'était ce supplice de voir un type s'excrimer, sans s'en rendre compte, à rapper devant un par terre qui n'entendait rien de ce qu'il chantait. Un concert, même frustrant, conclu par "Ring ring ring" ne peut cependant pas être totalement décevant. Alors à quand un retour de De La Soul dans de meilleurs conditions?
Heureusement, encore sous l'effet des regret de De La Soul, le duo Pete Rock & CL Smooth vient remonter le moral des fans de rap. La réputation de production de Pete Rock (Nas, Wu-Tang Clan, Blakroc), le flow irréprochable de CL Smooth et la relation conflictuel qu'entretiennent les deux hommes rendaient ce concert d'autant plus exceptionnel et ils ne décevèrent pas. Du groove, du dynamisme et tout ce qu'il faut d'entertainment pour maintenir l'attention du public a bloc pendant une bonne heure de concert de rap comme seul des gros calibres du milieu en sont capable. Les amateurs de rap 90's n'auront pas pu être déçu et ceux qui, comme moi, ont constatés l'ampleur du trou qui figurait dans leur discothèque, sont repartis avec la ferme attention de le reboucher.
Tuesday, July 27, 2010
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