Monday, April 12, 2010

Thrones + Nadja + OVO @ Les Instants Chavirés le 11/04/10

Habitué à abriter les évènements arty, l'arrivée sur la scène des Instants Charvirés d'un couple habillé de tissu noir, d'une cagoule pour l'homme et d'un masque accompagné de petites oreilles de chèvres faites maisons, sonnant clochette pour annoncer leur monté sur scène, a tout-de-même de quoi surprendre. OVO est un duo basse batterie italien venu recréer sur scène son sludge à tendance expérimental et parfois aussi bancale. Le batteur, imposant, se place derrière son minuscule kit de batterie et frappe avec puissance et précision le même rythme pendant que sa compagne frappe ses cordes vrombissantes avec une voix mi chanté, mi hurlé aux accents chevrotant (on comprends mieux la présence d'oreilles sur sa tête).

Si il fallait faire plus étonnant alors il n'y avait plus qu'à attendre que le bonhomme quitte son quitte et parte derrière sa compagne pour glisser ses dreadlocks sous sa tunique ... puis repartir. Le reste du concert sera un tantinet plus rock avec des morceaux plus court et plus rapide. La basse remplit bien l'espace sonore que les frappes martelés perces sans peine. D'un point de vue sonore il y a quelques bonnes idées qui ont le mérite d'être visuellement originale (comme quand la bassiste posera son instrument pour saisir un archet et créer des sons en le frottant contre ses longues dread locks. On ne peut douter de la passion que le couple met dans son spectacle mais plutôt de sa pertinence en dehors de la scène. Passé le visuel, il n'y a pas grand chose à écouter qui ne puisse valoir le détour si l'on a pas la représentation atypique devant les yeux. Le ton ne sera pas donné non plus par cette performance car elle restera la plus visuel des trois.

Le second couple a monter sur scène est celui de Aidan Baker et de Leah Buckareff sous le nom de Nadja. Sans costume ni artifice, la lumière s'éteint et le mélange de nappe shoe gaze et de drone de la guitare et de la basse, augmenté de quelques effets déposés sur la table à côté de laquelle ils jouent, ainsi que d'une boite à rythme, prend progressivement de l'ampleur. Pendant une seule petite demi-heure le couple prendra possession de l'attention malgré le peu de stimulus visuel que propose leur concert. Seulement deux titres, alors que le duo a à son actif une bonne quinzaine d'albums, allongés et triturés en conservant toujours une trame mélodique prenante, exécutés sans communication avec le public et quelque petits passages chantés par Baker que le micro ne laissait que peu entendre sous les couches de sons. Deux morceaux et pas de spectacle mais du son superbe et fascinant dont on mangerait tout les jours.

Enfin, je ne savais pas quoi attendre de la performance de Joe Preston dans Thrones. Avant le début du concert on m'avait parlé d'une performance précédente où l'homme s'était éclipsé au bout de vingt minute de concert "car il était fatigué par le voyage". Je n'avais aussi qu'un souvenir vague de son disque, "Day late, dollar short", écouté il y a facilement trois ans et jamais plus écouté ensuite (j'étais venu voir Nadja ce soir, pensant même qu'ils seraient en tête d'affiche). La montée sur scène de Preston était donc encombré de question jusqu'à ce qu'il vienne les dissipé avec sa basse, ses effets et sa boite à rythme.

Poussé à bloc, les rythmes rock et sec rapellent Godflesh tandis que la basse gonflé et les lignes de chant font penser aux Melvins (groupe dont il a fait partie il y a bien longtemps). La fusion des deux est inattendu et pas très bien rendu passé l'effet de surprise. Deux morceaux et ensuite un trip drone qui s'éternise avant de revenir au rock mécanique fort en basse. La batterie est très bien programmé et l'homme joue parfaitement en rythme sauf que sa voix monotone ne comble pas l'absence de mélodie et qu'aussi bien composé puisse t'être un titre rock joué à la boite à rythme, cela reste très mécanique. Il aurait surement fallu un batteur pour donner de la pêche à ce concert, coincé entre un homme raide au milieu de la scène et des vagues de son, massif mais dénué de groove. Quelque regret et seulement le plaisir d'avoir assisté à une curiosité.

Joe, lâche la mécanique et appelle un pote ! Ca prend plus de place dans le van mais ça tient plus compagnie sur la route et sur scène! Merci tout de même à Nadja d'avoir sauvé ma soirée.

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