Wednesday, August 26, 2009

Dernières acquisitions


Nihill - Krach (2007)
Nihill @Myspace
Un disque de black metal que l'on trouve en plusieurs exemplaires dans les occasions d'un grand magasin du disque n'est pas un bon signe. De plus, Nihill est un nom que se partage d'autres formations dont une de neo metal à la Tool dont je me souvenais depuis mes jeunes années de lecteur de Rock Sound. De quoi me faire éviter ce disque depuis sa sorti. Il a fallu donc que la formation sorte un nouvel album et que le label HydraHead se décide à les distribuer aux Etats-Unis pour que je relève le nez vers ce disque. Le black metal pratiqué ici est, en effet, dans la catégorie post, entre Blut Aus Nord et Spektr pour le travail du son. D'origine norvégienne, et non française comme les groupes cités pourraient le laisser pensé, Krach est tout aussi étouffant, corrosif que la moyenne française, sans atteindre le même niveau que les meilleurs albums de ses ainés pour autant. N'en reste pas moins une bonne pioche et un disque à explorer encore.

Darkane - Demonic art Nuclear Blast (2008)
Darkane @Myspace
Attendu au Brutal Assault en République Tchèque pour finalement délivrer un concert moyen desservis par des guitares largement trop en arrière et un lead guitariste qui avait tout l'air de se faire chier, Darkane n'en reste pas moins un bon groupe de thrash mélodique. Certains disent Soilwork des débuts, moi je dis surtout technicités, agressions et mélodie dans des doses suffisantes pour faire une série de hit metal croustillant. Après avoir perdu Andreas Sydow dont la voix s'était posé sur mes deux albums favoris, Expanding senses et Layers of lies, Jens Broman prend le relais et ne change strictement rien. Sa voix est sensiblement la même et il convient à merveille pour les refrains mélodiques qui se succèdent sans pour autant faire dans le pop metal de Soilwork. Rien de vraiment différent finalement si ce n'est une couverture absurde (des femmes plantés dans le sable ?! en quoi est ce une œuvre d'art démoniaque ?).



Autopsy - Severed survival (Peaceville) 1989
Autopsy @Myspace
En vingts ans le son d'Autopsy sera resté unique et inégalé. La scène death metal des débuts était largement plus variés que celle d'aujourd'hui car l'atmosphère prévalait devant la brutalité. Les solos bourrés de feeling, les changements de rythme alternant blast, ralentissement pachidermique ou rythmique rock entrainante, la voix caverneuse et éraillé de Chris Reifert (batteur et chanteur !), la somme de ces éléments est loin d'expliquer tout ce qui fait l'originalité de Autopsy mais c'est déjà bien plus que ce que les centaines de groupes modernes proposent. Bien sur, si on rajoute Steve Digorgio (Sadus) à la basse alors on atteint facilement la stratosphère du genre mais Autopsy va encore plus loin. Trouvé à 5 euros dans les bacs d'occasions !



Melvins - The maggot (Ipecac) 1999
Melvins @Myspace
Il y a dix ans paraissait ce disque et je me souviens encore de la chronique peu enthousiaste que j'avais lu dans Rock sound à l'époque. C'est peut être d'ailleurs la première fois que j'entendais parler des Melvins et j'avais du mal à comprendre pourquoi Tool et Mike Patton (des artistes que je ne connaissais pas très bien non plus) pouvait s'associer à ces types. Une écoute de The Maggot plus tard, je ne suis pas sur de comprendre mais pour m'être amplement renseigné sur eux, j'ai de toute manière la réponse à ma question. Je franchis donc aujourd'hui le pas avec cette première approche du groupe qui donnera lieu à de nombreuses écoutes attentives suivis par une investigation lente mais méthodique du reste de la discographie. Il était temps, dirons certains, et ils n'auront pas tort.



Katatonia - Last fair deal gone down (Peaceville) 2001
Katatonia @Myspace
Après avoir dansé avec les albums de Katatonia pendant deux bonnes années, je commence a acheter le reste de la discographie de ce fameux groupe qui m'a fortement séduit avec The great cold distance. Ce fut Andrew de Aversionline pour qui Katatonia est une religion qui me décida a connaitre ce groupe car il a bon gout et ne se laisse pas avoir par n'importe quoi (il faut toujours faire confiance à un fan de Starkweather). Last fair deal gone down est l'album le plus rock que j'ai entendu pour l'instant de ces suédois là (la Suède domine effectivement ma liste d'achat) et déjà, deux titres transpirent comme étant des morceaux de choix, "We must bury you" et "Tear gas". Katatonia sait écrire des accroches mélodiques comme aucun autre groupe avec comme seul constante une mélancolie sincère et prononcé atténué par le rythme entrainant du disque qui ne demande que d'être réécouté inlassablement.



Hail of Bullets - ...of frost and war (Metal Blade) 2008
Hail of Bullets @Myspace
Je découvrais l'année dernière, pendant mon stage, Hail of Bullets et jurait alors de commander ce disque. Trop cher, manque de motivation. Je laisse passer l'occasion plusieurs fois mais aujourd'hui, le disque s'est présenté devant moi et je n'ai pas pu dire non. Le death metal est ici suédois jusqu'au bout des ongles. Le meilleur du genre ! Le grain monstrueux de la production de Dan Swanö (Edge of Sanity, Nightingale ...) explose des enceintes et les riffs finissent d'achever le travail. Je n'ai pas de bière à la main mais si c'était le cas elle aurait été brandis vers le ciel pendant toute la durée du disque. La guerre, la guerre, la guerre. Voilà le seul sujet que traite ce disque (à la fois Bolt Thrower donc). Pas de raison de ce réjouir donc. Pourtant, tout cela est tellement puissant et épique que l'on a envie de lever le point et d'accompagner le groupe durant toute la durée du disque. Facile de comprendre ensuite pourquoi tant de gens ont été enthousiasmés par ce disque et continue de l'être. Un futur petit classique du genre !



Mayhem - Ordo ad chao (Season of Mist) 2007
Mayhem @Myspace
J'ai, encore une fois, pris mon temps, pour découvrir ce nouvel opus de Mayhem. Pourtant convaincu par la qualité du disque d'après tout ce que j'ai pu lire et entendre, Ordo ad chao était toujours trop cher et jamais là quand je voulais l'acheter. Je pose enfin mes oreilles dessus et je comprends maintenant les raisons des paroles du batteur, Hellhammer, pourtant pas très finaux, sur la volonté du groupe de refaire un album sans compromis. Le retour de Attila Csihar sonne effectivement le retour de l'atmosphère poisseuse des débuts mais décuplés jusqu'à rendre gris la compétition de projets solo enregistrés dans la cave de papa et maman. Mayhem continue de faire un metal noir et tellement sombre qu'il méritera d'être écouter plusieurs fois avant d'en comprendre toute la complexité.

Saturday, August 22, 2009

Master Musicians of Bukkake


Ma proposition du jour est les Master Musicians of Bukkake. Master car ce sont de très bons musiciens et qu'ils excellent dans la voix qu'ils ont choisit. Une voix que personne d'autre n'a encore jamais choisit auparavant. Produire une musique traditionnelle japonaise drone. Je pourrais rajouter de nombreux adjectifs derrière ce petit descriptif de leur style mais ce serait perdre mon auditoire et brouiller les pistes pour rien. D'ailleurs, si il fallait se fier aux mots alors le nom du groupe, les Master Musicians devraient faire une sorte de musique érotique ou pornographique. En effet, le bukkake désigne en japonais les éjaculations faciale groupés.

Le fait est que les Master Musiciens forme un groupe hors norme. Leurs représentations live se font avec une minutie, dans la mise en scène et l'exécution de la musique, que seuls des artistes, avec une vision accomplis de leurs désirs et et une maitrise de leurs instrument, peuvent réaliser sans se prendre les pieds dans le tapis. Habillés de tuniques rouge, coiffés de chapeau de sorcier et dissimulé derrière de petit grillage, les six musiciens forment la toile de fond nécessaire a l'invocation du dernier membre. Le chanteur n'intervient, en effet, qu'une fois la trompette rituel sonnée, sous son costume de créature des marais, pour interpréter une sorte de kabuki ancestrale.

Autant sur disque que sur scène, on a l'impression que ce groupe se drape de l'univers asiatique et découpe ensuite sa toile pour la rendre à sa mesure. De la même manière que les magiciens du chaos qui ne se réclament d'aucune culturels, ni rituels ancestrale, et crée leurs propres mythologies, les Master Musicians of Bukkake fait de la musique traditionnel japonaise comme Einsturzende Neubauten fait du punk : en prenant ce qu'ils veulent dans cette héritage musicale pour faire ce qu'ils veulent.

Ainsi, l'univers sonore crée par ces membres de Secret Chief 3 ne se réclame de personne et évolue selon ses propres règles. Propre à un rituel d'invocation d'une divinité oubliée ou imaginée, le chant incompréhensible devient une langue oubliée et se joint à la rythmique tribale, gorgée de subtilités, tandis qu'une drone enfle dans le fond et gonfle jusqu'à enivré.

La vidéo suivante devrait vous donner une bonne illustration de l'expérience live qu'invoque les Master Musicians of Bukkake. Leur nouvel album, Totem one, est sorti cet année et est disponible chez Conspiracy Records.



Friday, August 21, 2009

Download motherfucker : Bloody Panda & Portal

Peu de label continue de mettre à disposition sur leurs sites des mp3 à télécharger. La peur d'inciter les acheteurs potentiels à faire de même avec le reste de l'album ? Surement un truc comme ça ... Myspace a aussi beaucoup changé la donne et je me vois mal laisser un petit fichier prendre de la place sur mon ordinateur alors que je peux tout aussi facilement me faire une idée avec un titre ou deux en streaming.

Profound Lore n'a donc pas reçu le mémo et continue de mettre des mp3 de leurs sorties à venir. Les deux dont je veux vous parler sont Bloody Panda et Portal.



Bloody Panda est un groupe de doom américain mené par une chanteuse frêle. Leur équivalent hexagonale, si votre hexagone va jusqu'à Bayonne, serait Monarch! Chanteuse a couette, drone lancinant, terreur garantis. L'expérience live de ce groupe fait d'ailleurs partis mes meilleurs découvertes scénique.
Bloody Panda par contre n'est pas aussi drone et forme plutôt de longues plages propices aux messes noires. Le chant mélodique résonne avec une ferveur religieuse devant le fracas des instruments qui écrasent une rythmique lourde, gonflée de dissonance, qui ne s'éternise pas dans les larcens et préfèrent former des riffs, auréolés de touches de clavier.
L'expérience ainsi crée évoque les shamans du riffs gras, SunnO))), avec toutefois beaucoup plus d'attention à la mélodie. La perversion de la musique d'église placé sous le signe d'un doom extrême et incroyablement efficace.
Alan Dubin m'avait effrayé avec ses cris perçant, c'est aujourd'hui une jeune femme à la voix de prêtresse qui vient reproduire cette impression de terreur s'échappant inoffensives enceintes.

Bloody Panda - Miserere (extrait)





Portal vient de l'autre côté de la planète. L'Australie : le pays des types musclés qui font du jogging toute la journée et mangent des steaks carbonisés. Le quatuor death metal portant masques de pendus et horloge ressort donc comme un mouton noir sur toute l'île.
Même la scène locale, pourtant habitués aux groupes difficiles (Psycroptic à leurs débuts, Fuck... I'm Dead), a du être choqué en les voyant arriver. Décidément a part sur cette île écrasé par la chaleur et la lumière, Portal réussit a créer l'inverse de ce climat grâce à une musique froide et extrêmement sombre.
Leur compagnon de route de l'autre coté de la planète, en Suisse, serait Darkspace, sauf que les racines de Portal sont dans le death et non dans le black metal. L'atmosphère crée est toutefois similaire mais beaucoup plus sale et malsaine.
Leur dernière évolution va vers une influence death beaucoup moins présence. Bien qu'extrêmement complexe, leur musique met en valeur une atmosphère cohérente où la voix et la batterie ont autant d'importance que les guitares.

Portal - Larvae