Thursday, July 13, 2006

Dans les rues bordés de neon


En matière de rap en ce moment, je n'écoute plus que du rap japonaise. Pas par amour des mangas. Pas pour me faire passer pour plus original que je ne le suis. Le rap japonais, malgrès la barrière du language, possède une atmosphère particulière et un sens du rythme et du chant que le rap americain ou français ne présente pas. Dans ces syllabes que je ne comprends pas il y a une rythmique encore plus poussé. Le son n'est alors plus survolé par des paroles mais un ensemble de sonorités toute plus originales les unes que les autres du fait de la différence de phonème entre la langue française et le japonais. Les instrumentaux aussi n'ont pas le même ton car bien que Paris ou New York soient des villes aussi mythiques que Tokyo ou Osaka elles n'ont pas le même language que les rues bordés de neons qui forment le decors urbain de ces villes que je ne peut que m'imaginer, faute de les avoir traversé. Alors pour mieux apprehender cette scène, si l'on peut parler d'une étant donné que ce n'est que ma perception exterieur de français qui voit un lien entre tout ces artistes, je propose une sorte de résumé de mes connaissances dans ce domaine.

Populaire et americain, Zeebra et Dabo sont les deux noms qui me reviennent le plus en matière de rap passant sur les ondes japonaise. Surproduit et préoccupé par les mêmes filles et les mêmes billets verts que leur camarades a travers les oceans, ce sont les deux types qui representent le plus l'aspect bariolés de Tokyo dans mon esprit. Beaucoup de flash de couleurs, des accroches enormes mais un sentiment de passer a coté de l'essentiel pour plonger a pied joint dans l'artificiel. "Gimme the money, gimme the money" nous chantonne Zeebra dans "Children's story" et l'on comprends alors que la jeunesse japonaise apprecie finalement la même rengaine que les jeunes americains ou les petits français que nous croisons tous dans le metro. Pas desagreable pour autant mais pas vraiment exceptionnel.
Zeebra - Children's story (sur Youtube)

Toujours un peu americain, et pour cause, ils sont signés chez Def Jam (le fameux label de rap americain), Nitro Microphone Underground a tout un niveau bien plus elevé que les deux urluberlus precedemment cités. Regroupe en collectif a la manière du Wu Tang Clan, au moins une dizaine de rappeur se passe le micro dans le morçeau d'introduction eponyme de leur premier album (N.M.U.) et l'on a vite fait de se rendre compte que l'esprit est ici beaucoup plus familiale et agréable que les ephemères sujets du rap d'apprentis gangster. Peu de precision sur la thématique mais une ambiance générale qui donne envie de sourire et des refrains ultra efficace et très energique ou l'on s'imagine sauter a pied joints en repetant ces paroles que l'on ne comprends pas mais que l'on a vite fait d'apprendre. Un seul album est arrivé dans mes oreilles mais c'est une reference inevitable dans le registre, japonais ou non.
Nitro Microphone Underground - Nitro Microphone Underground (sur You Tube)

Enfin, plus personnel et plus caracthéristique du Japon, Tha Blue Herb et Shing02 ont chacun un son très différent mais tout aussi interessant. Shing02 est un producteur / rappeur qui a pas mal voyagés et laisse s'exprimer dans ses instrumentaux des influences très diverses ce qui rend son album assez difficile d'accès mais auréoler d'une qualité exceptionnel. 21 chansons divisés entre plages rappés et instrumentaux ou rien n'est a jetté si ce n'est parfois l'envie de faire voir a l'éponge comment il fait dehors tellement il y a dans cet album un flot ininterromput de nouveauté qui vous donne envie parfois de vous arrêter pour reprendre votre souffle. Mais une fois le puzzle maitrisé, il y a dans ce "400" une richesse qui donne ses lettres de noblesses au rap a la japonaise.
Shing02 sur Myspace

Tha Blue Herb par contre est un produit typique du Japon mais pas de la ville que l'on attends. Saporo est le leur lieu de residence et il ne cesse de le clamer dans leurs chansons. Plus personnel et surtout beaucoup plus introspectif, il y a dans le flow de Boss the MC une qualité indeniable que l'on ne peut nier même si l'on n'entrave absolument rien a ses paroles. L'envie de comprendre vous prends et ce desir se devra de rassasier avec l'achat des albums ou figurent des traductions anglaises des textes. Preuve que le besoin de communiquer est une préoccupation de ce groupe et pas juste un petit plus accrocheur. Designé par Dj Krush comme étant les meilleurs rappeurs du japon, leur besoin de faire vivre le rap au Japon ne s'arrête pas a leur propre musique et ils ont même fondé un label afin de soutenir les autres artistes issuent de leurs villes. Shuren the Fire est un de ceux qui beneficie de leur appuie et son talent est egale a celui de ses mentor. Rappeur multiformes, il expose son talent de rimeurs sur des instrumentales jazz complexe et un jeu de rythme entrainant mais loin d'être evident. Trop peu de chansons et assez difficile a trouver, Shuren the Fire fera sans nul doute parler de lui.
Tha Blue Herb - Ame Ni Mo Makeze
Shuren the Fire - Punk

4 comments:

Anonymous said...

faya: J'aime bien tout ce que j'ai écouté de cette scène jusque la, il y a un gros travail sur les instrus. Niveau voix on sent un decalage dans le flow malgré la langue (Tha Blue Herb et Suren the fire). J'aimeai bien avoir des albums de ces trucs la. Allez fait de la pub pour ton dossier et hesite pas a completer.
De la bonne musique de furyô

Anonymous said...

Je ne connaissais pas du tout la scène rap japonaise, mais je vais voir ce que ça donne.
En fait, je connais trop peu de groupes provenant d'asie.

Hororo said...

La distance n'aide pas mais le manque de publicité non plus donc tu es tout excusé. Jette donc une oreille a tout celà et ensuite sers toi de Last fm pour trouver plus de choses. N'oublie pas que tu peut faire des recherches de groupes en fonction des pays.

Anonymous said...

Ryo : Les Japonais sont très productifs à ce niveau, même si peu de chose sortent du sol nippon. Le hip hop plus que le rap à eu un impact important là bas, surtout dans le milieu de l'image et du paraître, où nos amis nippons sont décidemment les plus fort. Cela dit, musicalement, il y à des choses intéressante à ce qu'on dit.

J'ai bien aimé ton texte et je vais m'écouter un morceau de Nitro Microphone Underground que Faya m'a filé qui lui l'a recu de roro je suppose. J'aimerai moi aussi avoir des albums de ce genre d'artiste.

Nan les furyô n'écoute pas ca ahah