Thursday, February 18, 2010
ZAO - Where blood and fire brings reign (Solid State) 1998
Le concept de metal chrétien peut paraitre étrange pour la France mais aux Etats-Unis, la musique séculaire et pieuse ont cohabité très tôt. Le gospel a existé dans une relation d'échange entre des artistes partis du milieu religieux pour une carrière commerciale loin de l'Eglise (Ray Charles par exemple). Puis, des artistes folk ont ensuite intégré une conscience religieuse dans leur musique et jouer dans des églises. La boucle fut enfin bouclé avec la conversion surprenante de Little Richard, véritable maître d'oeuvre du rock and roll avant Elvis Presley, qui devin un Born again christian après le lancement de la navette Sputnick qu'il "interpréta comme un signe de Dieu". De plus, opur en venir enfin à la question du metal, ou au moins du hard rock, Stryper a récemment fait son retour et constitue l'un des meilleurs exemple de rock chrétien. Imaginé Manowar mais avec une conscience religieuse au lieu d'un ego et d'une passion pour le metal et les films de gladiateurs.
ZAO fut toutefois le premier groupe a apporté sa foie chrétienne dans le monde du hardcore. Bien que la présente incarnation du groupe n'ait plus en commun aucun membre de la formation originale, les racines du groupe furent d'abord plantés dans le monde de la religion, en déplaise aux fans de hardcore de l'époque. Sur le DVD rétrospectif de leur carrière, l'un des membres de l'époque raconte a quel point leur musique et leur attitude était à l'opposé de groupe comme Snapcase avec qui ils partageaient des concerts. D'abord influencé par le hardcore, le son de ZAO s'est progressivement émancipé par l'ajout de mélodies acides en contraste avec les riffs thrash joués avec une énergie propre au hardcore qui accentuent la tension des morceaux.
Ainsi, bien qu'entre le premier album, All else failed, et Where blood and fire brings reign, seul le batteur du groupe soit encore un membre d'origine, la formation garda une partie de l'identité du ZAO des débuts. En effet, ce grand remaniement de personnel fut causé par le départ de trois quart des membres pour devenir prêtre! Ne resta alors plus que Jesse Smith pour retrouver de nouveaux membres. Ceux-ci formèrent alors le cœur de la formation bien que d'autres changements de line-up eurent lieu au cours de la vie du groupe (jusqu'au départ de Jesse Smith avant The Funeral of God). Ainsi, bien que la foie chrétienne du groupe est alors encore intrinsèque, elle n'est pas primordiale et sera même très vite mis au second plan dans leur musique. Ironiquement, ZAO sera pourtant toujours associé à la scène chrétienne (leur signature sur le label de metal chrétien, Solid State, y a aussi contribué) et est toujours revendiqué par de nombreux groupes chrétiens, de Norma Jean à Demon Hunter.
Au chant, les mélodies exsangue et les hurlements serpentesque de Daniel Weyandt impose une nouvelle identité, encore plus personnel et tourmenté. Incisives, les guitare de Russ Cogdell et Brett Detar se consument mutuellement sur tout les morceaux tandis que la section rythmique représenté uniquement par Jesse Smith (un bassiste ne rejoindra le groupe qu'à partir de l'album suivant, Liberate to ex inferis) se convulse avec passion. La force de ZAO aura toujours été d'être motivé par une puissance émotionnelle que beaucoup taisent derrière une surproduction. A l'opposé de ceux-ci, Where blood and fire brings reign est un album pratiquement décharné. Sans basse pour contrebalancer l'attaque frontale des guitares, les aigus dominent grâce à la puissance de la voix de Weyandt dont le groupe raconte qu'ils l'entendaient enregistrer depuis l'extérieur du studio d'enregistrement!
A la fois mélodique et corrosif, Where blood and fire brings reign pose les bases d'un metal hardcore qui aura une influence sur bon nombre de groupe actuel alternant chant clair et cri. La catharcie déchirante de Weyandt posé sur des riffs épileptiques alternant accalmie et explosion n'a aucune commune mesure avec la vague neo metal ayant monté en épingle les moindres petits problèmes de jeunesse. Tout sur ce disque semble au bord de l'explosion et le repos n'arrive que sur le dernier morceau, un instrumental mélancolique intitulé Violet sur lequel le disque prend fin. Un disque fondateur d'un groupe dont la carrière reste encore dissimulé derrière leur foie. Pourtant athée jusqu'au bout des ongles, la musique de ZAO m'a toujours parlé de par son honnêteté, sa force et son originalité. Aujourd'hui déterminé a créer à leur rythme, le groupe a édité un nouveau disque l'année dernière et a déjà une dizaine de chansons de prévu pour un nouveau. La récession n'assèche pas l'inspiration ni la détermination d'un groupe qui aura pourtant eu une vie on ne peut plus troublé.
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