Grésillant sur le rythme lanscinant, les vagues fantomatiques syncopés glissent sous les va et viens des scratchs pour envelopper la voix lourde de Dälek. Les mots forment le fil conducteur de l'expérience. La distorsion ennivrante ne pénètre pas votre corps, elle l'habite et en prends le contrôle pour remplacer le rythme accéléré de vos batiments par le développement lent et douloureux de l'urbanisme ambiant.
C'est simple de le dire mais Dälek est le son de la ville qui respire. Resonant au rythme des marteaux piqueurs et des briques que l'on entasse sous les cris des fleurs que l'on arrache sur Absence, plus insidieux et lourd quand il se met a reproduire le rythme des milliers de coeurs qui battent le pavé quotidiennement, mais toujours et encore urbain.
Dälek, bien qu'unique résidant de son propre univers d'étincelles et de watts, n'utilise pas l'énergie du hip hop pour se projeter ailleurs. Dälek est l'esprit du hip hop. La communauté deadverse qui les accompagne, le rythme de la ville et l'esprit politique des textes, toujours proche de l'homme et de sa cohabitation avec ses semblables. La musique n'est pas là pour habiter mais pour faire avancer. Dynamo de toute une attitude et d'un mouvement de pensés, le duo Dälek / Oktopus ne s'agitte pas dans le vide mais propulse le public dans son sens.
Vivante, ambiante mais surtout pas souriante, la musique ne s'inscrit pas dans un shéma de collectionneur passif de sonorités étranges mais d'avancées culturels et personnels. Exactement comme tout les groupes véritables de rap. Ceux qui marquent leurs auditeurs et pas forcement leur époque avec une attitude et des textes plus provoquants.
On ne marque pas au fer rouge ici, on place sa bouche au creux de l'oreille de l'auditeur et on lui énonce ce que l'on a lui dire. Physique, le son affaiblit le corps et lance le mouvement. La voix déclenche ensuite l'oscillation du corps en passant par les tympans pour atteindre très vite le reste des neurones et intimer au reste du corps ce qu'il doit faire. Avancer, se developper et composer son propre rythme. Obtenir sa propre voix. Ne lever le bras qu'avec le reste du monde que dans le cas où l'on demandera qui se sent vivre ? Qui se sent être soit même ? Qui n'a plus envie d'être un nom de plus sur l'annuaire ?
Bien qu'imperméable au public rap classique si j'en juge par le nombre de têtes blanches qui s'agitent a leur prestation, Dälek prouve avec ses prestations que la culture n'a pas de culture mais un esprit. Si l'on se reconnait dans leurs intentions, alors on se sentira proche d'eux. Mais si votre seul envie est de poser avec vos fringues et de lever votre bras en l'air en rythme, alors vous vous êtes trompés d'adresse. Pas de chance pour votre attitude, elle disparaitra peut être a la fin de la soirée. Armé d'une masse, le duo défonce les murs symboliques tout comme les pierres du mur de Berlin marquait la fin d'une époque. Ce n'est qu'un symbolisme, tout comme la chute de ce mur était une mise en scène, mais c'est peut-être aussi le début d'une nouvelle époque ?
Saturday, September 29, 2007
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment