Monday, July 05, 2010

Japan Expo, un point de vue d'ensemble

Pour une première visite à la Japan Expo, après en avoir entendu parler pendant des années, si je devais retenir seulement deux mots de cette convention ce serait FREE HUGS ! Les panneaux en carton fleurissaient dans les allées des mains de jeunes filles et de jeunes hommes, plus ou moins déguisés les uns, les autres et désireux de répandre la bonne parole du câlin sympa que l'on donne avec le sous rire sans de sous entendu graveleux. Le concept peut semblait étrange quand on l'observe brièvement mais avec un peu de persistance dans mon enquête j'ai pu constater que cette activité se déroulait dans une ambiance bon enfant, comme un prolongement de l'atmosphère de partage de ce festival.

Celui-ci accueillait tout autant des attractions typiquement japonaises que des présentations de costumes de jeux de rôle, des conférences de films et de séries (Lost, Highlander) et des séances de dédicaces d'auteur de comics. C'est dans cette dernière activité que je me suis le plus retrouvé avec les deux auteurs Jim Mahfood et Mike Huddleston, offrant en début de journée des dessins aux festivaliers qui daignaient bien faire la queue, pour ensuite peindre devant public des panneaux que l'on avaient disposés près du stand de dédicace et à proximité des espaces de conférence et de rencontres avec des stars japonaises. Coutumié de l'attraction, il manquait toutefois à Mahfood et Huddleston (et à moi), un confort sonore que ne procurait pas le brouhaha des applaudissements et des hurlements de joie. De plus, peindre sans bière, c'est un peu comme faire la fête sans musique. D'ailleurs, peindre sans musique, c'est aussi comme écrire sans stylo. On peut se débrouiller autrement, mais il y a un manque. L'attraction aurait donc pu être encore plus sympathique si elle avait déplacé ailleurs ou si elle avait eu lieu dans un autre cadre.

Or, et c'est à la fois la force et le défaut de Japan Expo, tout se rencontre au même endroit. Rolisme, cosplays, projections d'anime, exposition de figurine, espaces pour jouer aux cartes (plutôt du type Magic l'Assemblée que belote ou poker) et stand d'éditeur et de magasin de goodies en tout genre et de créations originales de robes, de poupées (certaines présentait tout le nécessaire pour costumer ses poupée Blythes) et de pendentifs. A ce sujet, les fans se sont déplacés en masse avec leurs portefeuilles pleins à craquer pour se payer tout les ustensiles qu'ils avaient tant désirés. Ici, le geek parle au geek. Si l'on ne porte pas un costume ou l'on ne s'habille pas en gothic lolita, on a moins un tee shirt liés à une quelconque sous culture, ou alors on porte des oreilles de chat. Les bras et les poches se remplissaient au fur et à mesure du festival et si l'on n'avait pas de poche pour les billets alors on pouvait toujours aller faire la queue devant la distributeur (queue, soit-dit en passant, monumentale le dernier jour car seul un distributeur de billet restait opérationnel).

Japan Expo est donc le royaume du fan désireux de rencontrer ses semblables. C'est à la fois un lieu de présentation de la culture pop japonaise et de retrouvaille pour des personnes se fréquentant le reste de l'année sur un forum. Tout ce que le japon a produit comme symbole massivement reconnu à son mot à dire. Autant les chanteuses de J-Pop (le girl band Morning Musume était de passage) que les créateurs de manga (Tsukasa Hojo, créateur de City hunter [Nicky Larson] et Angel Heart en invité spécial) et de jeux vidéos (Hideo Kojima, créateur de la série Metal Gear Solid). A ce titre, rien que ces trois invités témoignent de la taille qu'à pris le festival dans le paysage culturel des fans du japon et de ses sous cultures, plus ou moins associés. A n'en pas douter, et en considérant l'espace non utilisé, le festival grandira encore l'année prochaine. Véritable thermomètre de la popularité des cultures alternatives auprès des jeunes (la moyenne d'age étant de 16/18 ans), Japan Expo est aux fans ce que Lourdes est au chrétien, un passage obligatoire pour se retrouver avec ses semblables et faire taire les critiques (quels soient justifiés ou non) de toutes ces passions. Ici, tout le monde est d'accord : FREE HUGS !

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