Sunday, October 10, 2010

Floor nettoie du sol au plafond et tes oreilles aussi par-dessus le marché


Le manque d'inspiration pour les noms de groupes devient gravissime, peut-être même le problème le plus insoupçonné de ce début de siècle. Pneu, Peur, le Pègne (rien encore d'enregistrer pour ces derniers, c'est même surement la première fois que le groupe est mentionné) ou Floor, Sol en français. Quand on en arrive a ne pas avoir assez d'imagination pour en être réduit a prendre comme nom ce qui nous tombe sous les yeux quand on les baisse, on en arrive à être nostalgique de l'époque où nos ancetres prenait trop de drogue, se plongeait dans des bains d'éther finissait par choisir de s'appeler Creedence Skywater Revival pour aucune autre raison que "tu vois, ça sonne cool mec ... tu peux me passer la bière ?".

Floor n'a donc pas eu pour lui d'être un groupe au nom iconique et imaginatif. Pour autant, son choix était on ne peut plus raisonné car ils ont surement fait trembler plus d'un plancher rien qu'en branchant leurs instruments. Autant dans les riffs que dans la rythmique, Floor donnait tout son sens à l'adjectif pachydermique. A une autre époque, leurs morceaux auraient attirés des troupeaux de femelles en chaleur venus vérifier si il ne s'agissait pas d'un de leur congénère en train de leur faire la cours. Mieux encore, arrivé à la salle, elles seraient surement resté, charmés par les atout du groupe, lourd et pourtant accompagné de mélodies empruntés au Beach Boys.

De quoi faire sortir des mammouths femelles de l'ère glacière et leur donner envie de faire des virées en Cadillac sur la route 66. Floor c'était le mouvement lent et perpétuel des cheveux d'avant en arrière accompagné d'un sourire niais et joyeux de celui qui apprécie les mélodies légères et enthousiasmantes. Tu n'échappes pas à Floor, tu les découvres un jour par hasard et tu restes accrocher à eux jusqu'à la fin des temps.

La preuve, la réédition de leurs disques en vinyl, accompagnés des démos et de plusieurs live, s'arrachent encore à prix d'or dans les distros alors que ce packaging digne de ce mastodonte coute la modique somme de 249$ (sans compter les frais de port). Tout ce qu'il est nécessaire d'avoir quand on est un fan de la première et de la dernière heure et que l'on veut revivre encore et encore la belle époque où Floor nettoyer le parquer avec quelques cordes.

Alors que sont-ils devenus ces enfants de Black Sabbath et des Beach Boys surdosés au plomb? Ils sont préférés continuer a foutre leur vie en l'air à coup de décibel et former, Torche. De Floor, il ne reste par contre plus que le chanteur/guitariste puisque le second guitariste s'est barré depuis. Pas de problème, le nouveau continue de semer la bonne parole des mélodies ensoleillé et de l'overdose de basse sur riffs gras. Ca roule plus vite, ça fait moins trembler les murs mais on a envie de sauter sur place et de sourire comme un gamin en les voyant s'éclater à faire leur rock and roll. Ils n'ont peut être plus l'imagination de leurs grands-pères mais ils ont tous les riffs, les mélodies et l'attitude nécessaire pour s'en passer.

Sunday, October 03, 2010

The Dillinger Escape Plan + Cancer Bats + The Ocean @Trabendo le 01/10

Après avoir accueilli le plateau de groupe mené par Converge, voilà que le Trabendo héberge un autre leader de ce que l'on a appelé le hardcore chaotique et qui, dans le cas de the Dillinger Escape Plan, est maintenant du metal chaotique et progressif. Deux groupes ayant tracés leur propre route qui se sont transformés et modifiés le paysage musical par leur attitude. Aujourd'hui avec seulement un membre originel, après quatorze années d'activités, ils sont accueillis comme des héros par un public hétéroclite qui s'est presque intégralement renouvelé depuis leur début, à en juger par les têtes de vingtenaires qui m'entouraient.

The Ocean aussi aura bien changé au fil du temps. Depuis leur mythique passage au Batofar avec sept membre, il ne reste plus que le seul compositeur Robin Staps aux commandes avec quatre autre membres pour jouer un metal progressif matiné de post hardcore ne portant plus que des traces des arrangements classiques du collectif à l'époque de Fluxxion ou du son massif et complexe d'Aeolian. Pire encore, l'interprétation de The City in the sea de ce même disque passerait presque pour une reprise tant le son et le jeu n'a plus rien à voir avec ce dont The Ocean était capables à l'époque. La chute continue donc pour The Ocean, tout du moins dans mon estime. Le mythique concert du Batofar est bien loin devant une prestation propre et efficace, correct au regard des nouveaux objectifs fixés par cette nouvelle formation au chanteur à la voix claire maitrisé, mais dénué de force et de présence vocale quand il s'agit des growls. Reste toutefois des interprétations très satisfaisante de titre de Protezoroic (Orosirian - For the great blue cold now reigns) et une formation des plus compétente pour une ouverture de concert devant un public encore très clairsemé.

Cancer Bats rassemble des fans beaucoup plus enthousiaste pour une ration de mélange stoner servis avec l'énergie d'un groupe de hardcore. La subtilité est rangé dans un coin, attendant le concert de Dillinger Escape Plan, pendant que les quatre canadiens prennent possession de la scène et du public avec une attitude de metalleux en furie pour un concert croisant le carré et le cradingue avec des riffs groovy et des paroles que l'on a plaisir en reprenant en choeur en levant le poing. Rare sont les occasions de voir une fosse aussi bon enfant s'amuser sans que les attitudes de gros lourd prennent le pas sur l'enthousiasme des fans.. Pas de reprise des Beastie Boys ou de Dead wrong mais pas de déception non plus quand sont joués We aer the undead, Sleep this way, Trust no one, Lucifer's rocking chair et Hail destroyer en conclusion.

Le public est maintenant suffisamment chauffé pour que The Dillinger Escape Plan viennent achever le travail. La salle est alors bien remplit et une bonne partie a pris position dans la fosse maintenant blindé à rabord. La musique d'introduction retentit et le premier titre déçoit tout en mettant la barre haute niveau énergie. Déception car les guitares ne se font tout simplement pas entendre! Pourtant, un début avec juste en basse, batterie et voix n'empêche le public de reprendre les paroles et de lancer la machine. Le son se rétablit ensuite sur le titre suivant et tout ira mieux par la suite. Je ne résiste ensuite pas plus longtemps et je rejoint le public dans la large fosse du Trabendo pour me remuer de concert et réceptionné tout les slammeurs, dont Ben Weinman et Greg Pucciato a plusieurs reprises.

Les titres de Option paralysis (Farewell Mona Lisa, Gold teeth on a bum et même Parasitic twins) ressortent encore mieux en concert que sur disque et se distinguent bien des précédentes avec leur jeu plus metal et leurs refrains mélodiques bien plus travaillés que ceux d'Ire works, toujours aussi rock et entrainant par rapport au reste de la discographie. Sugar coated sour rend épileptique ceux qui ont assez de places pour bouger, l'enchainement Panasonic youth et Sunshine the werewolf me rappelle à quel point Miss machine est toujours un excellent disque. d'Ire works, ce seront Fix your face, Milk lizard, Black bubblegum et Mouth of the ghost auxquels nous aurons droit. La set list n'a donc pas grande différence avec celle de la Maroquinerie et pourtant le concert en ressort bien plus impressionnant et imprévisible. Si les années de monte en l'air et d'agression sont derrière eux, Dillinger reste une machine bien huilé et surtout très enthousiaste à jouer sur scène. Peut-être est ce aussi parce qu'il s'agit de la première date de leur tournée européenne, mais les cinq semblent bien plus en forme qu'en début d'année.

Enfin, alors que le concert s'achève avec l'habituel 43% burnt, une demoiselle monte sur scène pour rouler un patin à Greg Pucciato. Celui-ci repousse un peu la dame comme un gentleman, pensant surement à ce que penserait sa compagne si elle le voyait sur youtube ou en photo dans une telle situation. Il est toutefois amusant de penser qu'un groupe qui a écrit deux albums portant sur des ruptures difficiles, bien qu'écrit par deux chanteurs différents (Calculating infinity et Miss machine) a maintenant droit aux faveurs d'une adolescente. Après une performance en février où j'aurais juré que le groupe était trop rempli d'automatisme pour être surprenant, je suis maintenant impatient de les revoir encore quand le public et le groupe se conjugue autant pour faire d'un bon concert une expérience des plus mémorables.

Ozzy Osbourne + Korn @ Bercy - Le concert des stars sur le retour

On peut être invité et rester honnête sur ce que l'on vous sert, quitte à ne pas avoir une deuxième occasion, faute d'avoir était un peu hypocrite et d'avoir rit aux blagues Carambar de votre hôte, avalé le plat réchauffé au micro-onde que l'on vous a servit comme une recette de grand-mère et même embrassé la dite grand-mère aux dents jaunis. Etant ce genre de personne, incapable de se la fermer et de vous dire gentillement que, oui, votre plat est très bon, et que, non, il n'en reprendra pas par peur d'être trop gourmand, quand tout porte à croire que la table entière va devoir se lever un à un pour aller doucement vers les toilettes pour se débarrasser d'une manière ou d'une autre du plus de bouché possible, vous pouvez me croire quand je vous dit que même en ayant été invité à ce concert d'Ozzy, sans être fan et sans avoir aimé le dernier album, je me suis vraiment amusé.

Arrivé en retard en attendant le compagnon a qui j'avais offert le deuxième ticket que l'on m'offrait pour cette soirée à Bercy, je rentre dans la salle quand Korn entame son deuxième titre. Energique, les trois membres restant fond bien le show tandis que le deuxième guitariste, toujours caché derrière les retours, bougent aussi comme si il était en première ligne. Oui, Head est parti, il va falloir vous y faire, et je ne parle même pas du public mais du groupe en lui-même. Combien de groupes conservent tout les membres originels tout au long de leur carrière? Quel honte, et quel intérêt marketing, il y a t'il, à ne faire des photos promos qu'avec les trois lascars restant originaire de Bakersfield? Surtout quand les remplaçant sont plus que des cache misère, même aux yeux d'un ancien fan qui a mis derrière lui il y a bien longtemps son obsession pour Jonathan Davis et les traumas auxquels ils continuent de s'attacher comme d'un doudou que l'on a eu peur d'abandonner de peur de ne pas se réveiller.

Toujours fringué en Adidas, Davis assure ses lignes vocales avec une clareté dont je ne le pensais pas encore capable. Ses cris par contre son des plus faiblards mais là, rien de surprenant, vu le peu d'émotion qui se dégage de lui quand le groupe interprète des titres on ne peut plus rodés comme Blind, Got the life, Freak on a leash ou Falling away from me. Comme prévu, le morceau le moins intéressant est celui du dernier album, Oildale (leave me alone), avec sa conclusion ridicule illustrant parfaitement le malaise auquel s'accroche désespérément Korn alors qu'il devrait se tourner vers l'avenir qu'était Untouchables.

Contrairement encore à ce que je m'attendais, le son est correct pour une salle aussi critiqué que Bercy, hormis les infras basse en surcharge de la double grosse caisse. Le batteur remplaçant David Silveria, partit vendre des sandwichs, se débrouille suffisamment pour que son solo de batterie, bien qu'inutile, soit sympathique. Toutefois, quand le concert se termine et que Davis remercie le public en disant "You've been an amazing crowd", un arrière gout de déprime m'envahit en voyant un groupe qui a été une figure emblématique de plusieurs générations en être réduit à ouvrir pour Ozzy Osbourne dans un Bercy encore peu remplit. Bien que n'étant plus fan, j'espère voir prochainement Korn revenir à un succès plus honorable, rien que pour ne pas a grincer autant des dents en entendant ce qu'ils sont seulement capable de composer aujourd'hui.

Les lumières se rallument et l'entracte peu commencer en attendant l'arrivée d'Ozzy. Pendant ce temps, la salle se remplit de plus en plus et même si beaucoup de sièges sont encore vides, la fosse est convenablement remplit quand le clown commence a arranger le public depuis les loges en chantant "Oh hey oh hey oh hey". Ambiance de stade, les lumières s'éteint et le spectacle peut commencer avec un Ozzy en forme pour un bonhomme qui ne devrait plus tenir debout à son âge, et surtout après autant d'excès. Sa survie est un miracle de la science et tiens surement, comme il le dit, au fait que même si il est aujourd'hui clean, il reste complètement fou.

Toutefois, il s'agit de folie de grand spectacle. Le bonhomme balance des seaux d'eau aux spectateur, les arrose avec une lance à incendie, s'en met même aussi sur le visage, et fait donc courir l'assistant chargé d'essuyer les retours et de recharger les seaux. Les nouveaux musiciens de son groupe sont parfait pour interpréter le répertoire du chanteur, et un peu moins quand il s'agit des titres plus blues et plus lourd de Black Sabbath. Les solos de guitare fusent avec vitesse sous les doigts de Gus G sans atteindre le feeling et l'attitude de ses prédécesseurs (Zakk Wylde ou Randy Rhoads). Il en est de même pour le bassiste et le batteur dont le solo, qui, tout comme celui du batteur de Korn, prouve ses capacités, n'a rien d'extraordinaire en comparaison avec Mike Bordin (Faith no More et Korn, fut un temps).

En fait, si musicalement il ne se passe rien de magique, la présence scénique d'Osbourne suffit à animer le public, du fan à l'observateur dubitatif que je suis. Trois titres suffisent à me convaincre et j'applaudis alors de bon cœur aux pitreries tout en reprenant en choeur les refrains dès que je les ai en tête. La musique des albums solo d'Ozzy convient parfaitement à une ambiance de grande salle. Quand aux titres de Sabbath, même interprété par des musiciens d'un niveau inférieur, ils sonnent toujours comme les classiques intemporels qu'ils sont. Reste donc la question du prix et de la salle: Pourquoi cette salle quand le nombre de fan n'était évidemment pas suffisant pour la remplir et que les places se vendaient à prix tranchés avant le début du concert (de 65 euros en gradin à 30 euros quand on patientait un peu). En revanche, le concert aura duré moins d'une heure et demi et ce n'est pas souvent que j'ai eu droit à un tel temps de jeux (peut être aussi parce que tout les concerts où je vais sont donnés par des groupes avec moins ancienneté et dans des salles beaucoup plus petites). Même après un week-end et une journée éreintante, Ozzy m'aura fait passer un bon moment et en cela je ne peux que le remercier. Un bon mélange d'entertainment à l'américaine avec ce qu'il faut de titres efficaces.

Sunday, September 26, 2010

Mathcore, progmetalchaotique, hardcore technique chaotique ça se dit simplement the Dillinger Escape Plan

Converge, Cave in, Botch, Coalesce, the Dillinger Escape Plan, voici le grand quintet des influences dans ce que l'on appelle le hardcore chaotique. Or, the Dillinger Escape Plan, devenu plus un groupe de metal progressivo chaotique au fil du temps, retourne en France ce 1er octobre, avec The Ocean et Cancer Bats en ouverture. Il n'y a donc pas de meilleur occasion possible pour parler d'eux et de leur évolution.

Quand, en 1999, Calculing infinity vit le jour de dessous le giron de Relapse Records, les quatre membre de the DEP, mené par un autre hurleur qu'aujourd'hui, le menaçant Dimitri Minakis dont la réputation scénique fait encore fantasmer les nostalgiques de l'époque où le groupe était encore une sensation underground à la réputation folle et venimeuse, entraient par la grande porte avec un classique instantané fait d'une énergie prise dans un hardcore possédé à la Deadguy et Rorscharch et une complexité emprunté à la fois au metal progressif d'Atheist et au free jazz de la fin de la vie de John Coltrane. Avant cela, le EP Under the running board avait déjà préparer le terrain avec trois titres fulgurant et un clip pour The Mullet burden comme témoignage de l'attitude scénique d'un groupe de loups affamés jouant devant un public à la fois enthousiaste et terrifié.

Plus de dix ans après, Calculating infinity est toujours le seul album sur lequel tout les fans du groupe s'accorde pour dire qu'il est l'un de leur chef d'oeuvre. Par la suite, un EP avec Mike Patton, Irony is a dead scene, inquiéta les plus accrochés au Dillinger d'antan jusqu'à ce que Miss machine finisse de fâcher tout ce petit monde qui les avaient défendus comme des héros de la scène metal underground. Le mot était lancé : refrain. De quoi faire détourner le regard de certains et attirés d'autres. Unretrofied et Setting fire to sleeping giants enterrèrent le Dillinger d'antan et le tourna vers un futur d'expérimentation faisant honneur à leurs influences progressive, en tout en conservant la folie, toutefois tempéré, de leurs débuts et une attitude scénique qui continuait de faire parler d'eux comme l'un des groupes les plus fou et incroyable a voir sur scène.



2007 arriva et deux départ firent douter les nouveaux fans. La mis machine allait être survivre à la disparition d'un batteur, Chris Pennie, fatigué partit jouer avec Coheed and Cambria, à la surprise de tous, et un guitariste remplacé, Brian Benoit, car incapable de jouer à cause d'importante blessure au bras. Ire works allait toutefois voir le jour et continuer dans la direction qu'annoncait Miss machine. Toujours plus d'expérimentation et un rythme différent de celui de la tornade technique de Chris Pennie car augmenté d'un sens du groove implacable que le dénommé Gil Sharone avait acquis en jouant dans des groupes aussi différents que le cirque metal de Stolen Babies ou en remplaçant le monstrueux Travis Barker (Blink 182, the Transplants) dans +44 en tournée.

D'albums en albums, l'évolution du groupe tendait de jour en jour à ressembler à celle de Faith no More dans une capacité a convier l'expérimentation, l'originalité a des compositions de plus en plus accrocheuses. Une capacité dont on aurait pas cru capable le monstre de folie et de rage des années Under the running board. Avec Greg Pucciato, le chanteur petit mais costaud, le groupe avait franchit un grand pas qui allait l'amener vers ce dernière album en date, Option paralysis, étonnement commun par rapport au reste de leur carrière. Un nouveau batteur ravive l'énergie des compositions dans un sens moins mélodieux et plus virulent, comme pour rappeler au groupe que le nerf de la guerre pour eux était de sauter dans le public et de les déchainer en leur donnant envie à la fois de partir en vrille comme les derviches tourneurs qu'ils avaient en face d'eux et s'éloigner aussi, de peur de recevoir un coup de manche dans l'œil. Il y a toujours des mélodies, il y a toujours de la folie, il y a beaucoup de plans techniques et surtout toujours autant de riffs en forme de fulguro poing pour pousser à l'épilepsie les torses, les pieds et les cou possédés.

Malgré la fatigue, les changements de personnel, l'évolution, les années sur la route, les passages à l'hôpital, une tournée improbable et mal accueilli par le public en ouverture de System of a Down, bref de quoi remplir une biographie chargé à la Get in the van de Henry Rollins ou The Dirt de Motley Crûe, The Dillinger Escape Plan continue sa route vers un futur incertain car contrôlé uniquement par leurs envies, ce dont tout artiste rêve et qu'eux ont obtenus par la force de leur caractère et leur originalité constamment renouvelé.

Sunday, September 19, 2010

Filth de Swans, comme un coup de marteau dans tes tympans

A force de parler de Neurosis, je finirais bien par faire un article sur eux mais pour l'heure je préfère écrire sur l'une de leurs influences majeur, Swans. Fondé en 1982, l'année de ma naissance, par Michael Gira, la catharsis de leur performance martiale et intense et les quelque concerts qu'ils donnèrent où des membres de l'assistance s'effondrèrent sous l'impact, allant même jusqu'à une intervention de la police, solidifièrent leur réputation de groupe unique au point d'en faire l'une des figures mythique de la scène New Yorkaise no-wave (terme choisit en opposition à la new-wave) avec Suicide et Lydia Lunch.

La particularité pour Swans par rapport aux groupes qu'ils ont influencé est d'avoir toujours était plus lourd et plus puissant que la plupart des groupes de metal. Ainsi, leur radicalisme sonore ouvra la voix à des groupes comme Neurosis, Isis et Godflesh bien avant eux. On retrouve d'ailleurs dans la basse et le rythme syncopés de la batterie les bases de ce que Godflesh offrira ensuite sur l'album Streetcleaner. Bref, dès les années 80, Swans posait les bases, sur les neuf titres de Filth, d'un nombre incalculable de groupe que l'on classifie aujourd'hui dans des styles aussi variés que le noise rock (Helmet, The Jesus Lizard), l'indus (Nine Inch Nails), le posthardcore (Neurosis, Isis) ou le hardcore chaotique (Converge et donc, par affiliation, toute sa suite).

Peut-être qu'avec le temps les Swans sont devenus le nom a cité, le groupe indépendant qui fait la différence dans la liste des influences d'un groupe. Pourtant, Swans était mort, encore jusqu'à l'année dernière. Michael Gira avait enterré le projet en 1997, pour continuer a composer dans Angels of Light, une sorte de musique folk possédé. Or, en 2010, les cygnes reprennent vie et donnent de nouveau concert, dont un le 28 Novembre à Issy les Moulineaux. Un nouvel album est enregistré et reste consistant avec l'évolution constante du groupe et un retour vers la saturation électrique.

Il est cependant temps pour moi de confesser qu'en écrivant cet article je ne connais alors que ce premier album, découvert il y a peu après une première tentative avorté, il y a de cela plusieurs années, où le son saturé des guitares et de la basse m'avait assourdis et dégouté de l'expérience. A groupe unique, expérience unique et pour les apprécier il faut donc venir à eux. Dans toute expérience formatrice il est nécessaire de donner un peu de soi. Le don offre alors l'opportunité de mettre un terme au questionnement derrière le puzzle d'une partie de la musique contemporaine. Si jamais vous vous étiez interrogé sur l'origine de toute cette vague de musique saturé que l'on a bien du mal a mettre dans un sac metal ou rock, voici la réponse.

Tuesday, September 14, 2010

Un concert a ne pas manquer, celui de mon groupe!


Tout comme mon premier article ici portait sur la venue imminente de Trash Talk (bientôt de retour à Paris, je croise les doigts pour que ça se fasse), celui-ci doit vous encourager a venir voir quatre groupe, trois français et un américain, au Klub (14 rue St Denis, 75001. Metro Chatelet), pour la bonne raison que je fais partie de l'un d'entre eux. Ceci n'en est qu'une seule de raison et elle ne suffit toutefois pas. Fort heureusement, les dit groupes, sont très bons. Tout du moins, je peux en jurer pour trois d'entre eux.

Le premier de la soirée se prénomme Arms of ra et, comme chaque lecteur habituel du site le sait, il s'agit de mon groupe. J'y "chante" et j'y manipule un synthétiseur. Manipule plus que joue car mon travail derrière l'instrument est de créer des nappes et non de pianoter à la manière de ma confrère et bien aimé patronne, dans son propre groupe, Myhybris. Notre premier EP a été chroniqué ici mais nous n'en jouerons qu'un morceau. Le reste de notre set sera donc constitué de nouveaux titres plus concis, mieux écrit et peut-être bien plus intense aussi. Je vous en laisse seul juge, étant on ne peut plus biaisé sur la question de la musique de mon propre groupe. Ce fameux EP est toujours disponible sur notre page en téléchargement et si d'aventure vous le trouvez à votre gout, quelques exemplaires seront disponibles à la vente sur place en venant nous dire bonjour. Peut-être même que l'on aura des tee-shirts aussi !

Ensuite, quand je disais pouvoir jurer de la qualité des groupes, je ne parlais pas de (Platane) car je ne les ai encore jamais vu en concert. Cependant, ce que j'ai entendu et entendu dire me laisse a penser que nous aurons fort à faire avec eux derrière nous. La rythmique plus rock laisse présager des morceaux moins lourd mais plus entrainant que les autres, avec tout de même un camion benne de décibels dans les enceintes afin de ne pas trahir leur nom synonyme d'accident de la route et donc de choc violent. Un mur de son prometteur d'une belle rencontre entre votre tête et ce qu'ils vous jetteront aux oreilles.

Par contre, en ce qui concerne HKY, je connais on ne peut mieux le dossier. Huit prestation live au compte en tant que spectateur, collaborateur dans le projet du gaillard au sample, enregistré par le batteur, fan complet du groupe. Pas besoin de trop encourager les gens à venir les voir pour autant, leur musique parle d'elle même pour convaincre l'auditoire et aplatit littéralement la concurrence. Extrêmement sombre, l'originalité de leur musique se trouve à la confluence de tout ce qui est saturé avec comme points de références principaux Neurosis et Darkspace, deux groupes mythiques à l'atmosphère pesante et quasi religieuse. HKY ne provoque pas encore la même ferveur mais on se laisse facilement porter par la déferlante de couches de sons pour se laisser ensevelir et apprécier un peu plus les rayons de lumière en sortant de la salle.

Enfin, la tête d'affiche de la soirée est un jeune groupe américain issu de la vague black metal des plus original débuté il y a des années par Weaklking et ensuite mené par Wolves in the Throne Room et Krallice (avec des membres de Behold... the Arctopus) pour ne citer que les deux noms les plus connus. Enchanté par l'album Renihilation, sorti l'année dernière, écouté par hasard un matin, sans m'attendre une seconde à la puissance de qui s'écoulait de mes écouteurs, je n'espérais pas les voir venir jusqu'en Europe, et encore moins ouvrir leur concert. Plus proche musicalement de la technique de Krallice mais philosophiquement de Wolves in the Throne Room, ces jeunes musiciens issus d'écoles de musique ont pour de projeter l'énergie du black metal sous une forme positive et intense, comparable aux aspirations sonores de leurs ainés norvégien mais bien différent de la haine adolescente de ceux-ci. A ce sujet, l'article paru dans le New York Times sur une colloque portant sur le black metal, où l'un des membres de Liturgy a participé, est intéressant pour mieux comprendre cette "philosophie".

Venez avec les oreilles ouvertes mais avec des boules quiès.

Sunday, September 12, 2010

Le petit bus du rock industriel de Richard Patrick


Trent Reznor is Nine Inch Nails et Filter is Richard Patrick, deux groupes d'indus au destin commun comme le tronc et l'une des branche d'un même arbre. Deux nerd isolé cultivent leurs passions musicales au fond du bus de ramassage scolaire, chacun dans leur ville respective. Trent Reznor travaille à son premier album dans le studio où il est engagé comme ballayeur. Il rencontre Richard Patrick dans un magasin de disque et l'invite à rejoindre la formation live de Nine Inch Nails. Celui-ci ne contribuera pas grand-chose aux enregistrement et l'envie de former son propre projet montera progressivement jusqu'à son départ de N.I.N. à l'époque de l'enregistrement de The Downward spiral.


Il fonde alors avec un deuxième acolyte, Brian Liesegang, le filtre qui lui permettra d'exprimer toute l'animosité qui l'a travaillé pendant ses années au fond du petit bus. Le petit bus, aux Etats-Unis, est le nom donné au bus pour handicapés afin qu'ils ne soient pas emmerdés par les autres. Ce bus, Patrick l'a pris et est sorti avec une folle envie de faire savoir que la colère de nerd sait se faire entendre quand elle passe par des instruments, dont un studio d'enregistrement, puisque le travail de Patrick et Liesegang sur Short bus réside à la fois devant et derrière la console.

Le crédit de l'écriture des morceaux revient toutefois à Patrick (petit frère de l'acteur Robert Patrick, le T-1000 dans Terminator 2, pour l'anecdote) dont la personnalité s'exprime par les pulsations electro rock et une texture de rifff rock surdosé frolant le mur de son tout en restant catchy car entrecoupés par de légère nappes de clavier.

En soi, Short bus est un album d'indus très soft, plus rock que mécanique, et aussi plus facile d'accès que la production torturé de Trent Reznor. Les pulsions suicidaires de Reznor ne figurent pas dans la liste des traumas de Patrick qui préfère exprimer un mal-être adolescent et passe même par la ballade acoustique pour composer un hymne aux heures perdus que l'on aimerait passer ailleurs, Stuck in here. "Laissez moi tranquille", le message de Richard Patrick est plutôt clair tout au long de ce disque.

Encore peu adroit de ses cordes vocales ou des cordes de sa guitare, les onze plages de Short bus se rejoignent pourtant très bien grâce à ce petit air maladroit et pourtant très efficace. Le nerd se réveille et montre son talent pour l'écriture de hit comme "Hey man, nice shot", encore l'un des titres les plus connus du groupe. Ma préfèrance va toutefois vers "Dose" et son riff plombé et "It's over" pour le groove de son refrain au jeu de mot simple et définitif, "Watch your back, I got mine" (préoccupe toi de toi-même et laisse moi tranquille).

Quand Patrick apprendra a chanter et a composer des pièces encore plus puissantes et pop sur Title of record, il aura d'abord été quitté par son compagnon de la première heure et endossé la personnalité d'une rock star alcoolique assumant l'ego dont il avait déjà fait preuve au début du groupe en demandant à ce que le responsable du sticker mentionnant sur Short bus son statut d'ex membre de Nine Inch Nails soit viré. Ce n'est cependant pas une critique et avoir un ego quand on est musicien est quasiment un pré requis pour monter sur scène et s'exprimer.

Short bus porte la marque des envies d'un musicien tout en constituant l'une de ses plus belle réussites du fait de son manque d'assurance et de ses hésitations plus humaines que le mur du son de ses productions suivantes. Sorti à la même époque que Nine Inch Nails, la production de l'ancien compagnon de route aura indubitablement marqué cet album, que Patrick l'apprécie ou non, mais sans réussir à se détacher de son ombre, il aura produit un disque des plus honorable dans la galerie de suiveur du rock industriel perturbé qui suivit la spirale descendante de l'ascension de Trent Reznor.

Sunday, September 05, 2010

Mon long parcours vers Kylesa

Ca ne m'ait encore jamais arrivé de parler d'un groupe dont je ne possède pas, ou plus, de disque, alors allons-y pour une première fois avec Kylesa. En revanche, si je n'ai pas, encore, acheté leurs derniers disques, j'ai eu l'occasion de les voir quatre fois en concert.

La première fut au Furia Sound Festival de l'année passée. Quelques années auparavant, leur premier album, To walk a middle course, m'avait attiré, après en avoir entendu beaucoup de bien, puis désintéressé au point de finir dans le coin d'une armoire sans jamais retourné dans mes oreilles. Je ne saurais aujourd'hui décrire ce disque et ne pourrait donc en donner une appréciation convenable. Tout ce que je sais, c'est que Kylesa a alors pris une couleur négative dans mon esprit et m'a forcé à m'en désintéresser alors que tout le monde, et je dis bien tout le monde, commençait à s'enthousiasmer sur leur musique.

Vint alors le concert du Furia en matinée et la constatation que l'idée que j'avais gardé à l'esprit du groupe n'était plus valable. Plus metal que crust, en dehors du look de certains membre (la guitariste/chanteuse en particulier), leur son avait pris une coloration doom aux tendances psyché alimenté par l'énergie de leurs années crust, punk et sale qui ne démordait pas de leur jeux. Impressionné par le double assaut des batteries, et le solo que les deux batteurs interprétèrent, je partais avec la conviction d'explorer leur discographie. Vœux pieux non accomplis, au contraire de Torche dont le concert le même jour me poussa de nouveau vers leurs disque et fit de moi un croyant dans leur stoner pop rayonnant du soleil californien.

L'année suivante, les disques de Kylesa ne figurait toujours pas dans ma discothèque, et encore moins dans ma liste d'achat, même mentale. Je fit toutefois un voyage en Pologne pour le festival Assymetry où les cinq crust/doom jouaient en tête d'affiche et pu donc leur donner une nouvelle chance de m'impressionner. Déception, fatigué, le groupe ne me réveilla pas et semblait vivre dans une set list qu'ils répétaient inlassablement en ayant tout l'air de s'en lasser. Manque d'enthousiasme, manque d'intérêt, je partais me coucher en les laissant finir leur set sans aucune intention de les revoir.

Sauf que Kylesa tourne et ne s'arrête pas, quitte a faire de l'auto stop dans les tournées des autres, comme celle de Converge en Europe, avec Gaza et Kverlertak. Force est de constater que le groupe a alors un large public derrière lui alors que je ne comprends toujours rien à l'enthousiasme que tout ce monde peut avoir pour eux. Les deux chanteurs guitaristes sont mues par des intentions qui ne réussissent pas à sortir de leur bouches et finissent de façon érailler ou approximatives. Les riffs commencent pourtant à attirer mon attention, fait que je met sur le dos de la répétition puisque c'est la troisième fois que j'entends ceux là, surtout le premier, en concert. Il y a de l'idée, me dis-je, mais pas assez pour que je m'y intéresse.

Dernier voyage en date en République Tchèque pour le Brutal Assault et nouvelle chance de voir la tournée de Converge devant un tout autre public. Quelques curieux se sont levés à 10H pour venir voir Gaza mais beaucoup d'autres arrivent plus tard pour Kylesa, chargé de suivre le slam death bovin (du death metal sans le cerveau) de Devourment. Présent pour Devourment, sans autre chose à faire, je me place devant la scène et croise les bras, applaudit l'arrivée des musiciens, et sans aucun effort, commence a hocher la tête avec ce fameux premier morceau. L'énergie, le sourire, la passion, et les riffs. Tout se retrouve enfin ensemble sur scène et ma tête de hocher toujours avec maintenant un peu plus de conviction et d'intérêt. Que s'est il passé pour que je prenne autant de temps à me rendre compte de l'intérêt de ce groupe? J'avais pourtant compris la recette dès le premier concert et en était ressorti assez convaincu. Sauf que la hype des autres peut être aussi un repoussoir vers d'autres préoccupations.

Condamné par leur succès, il m'aura fallu un peu de temps pour me rendre compte de l'erreur et les apprécier à leur juste valeur après une longue remise en question et des occasions manqués. Loin d'être la cinquième merveille du monde, l'originalité de ces cinq musiciens de Savannah en Géorgie apporte de nouvelles couleurs à des riffs gras au rythme entrainant, à défaut d'être aussi massif que le promet le duo de batteur, intéressant puis finalement pas assez étonnant que d'autre (nottamment ceux de Year of no Light).

Cependant, pourquoi en parler aujourd'hui? Et bien car un nouvel album se prépare à sortir sur le label français Season of Mist et qu'un nouveau titre tourne sur leur page myspace. Les riffs dansent, la machine roule et le chant enroule les mélodies pour finir un titre sans surprise et toutefois assez enthousiasmant que ma bonne impression se prolonge vers une envie tenace d'écouter tout ce que j'ai manqué. On a beau dire que la hype ne passera pas par soi, on finit par avoir tort et finir par être porte parole d'un intérêt retrouvé pour un groupe que l'on avait pourtant promis de laisser tombé.