Monday, February 15, 2010

Snapcase - Designs for automotion (Victory Records) 1999

Mes premiers pas dans le hardcore, et plus précisemment dans sa culture, je les ai fait avec Snapcase. Snapcase m'a fait découvrir le hardcore et le straight edge et ont donc eu une influence majeur sur moi. Le hardcore ni le straight edge ni Snapcase n'ont décidé pour moi ce que j'allais faire de ma vie ou comment j'allais la vivre mais ils m'ont encouragés en partie à vivre comme je l'entendais. Le straight edge, pour ceux qui l'ignore, est un mode de vie associé à la culture hardcore où l'on décide de ne pas boire d'alcool, de ne pas prendre de drogue et ... d'être fidèle à sa copine.

Si cela ressemble à un mode de vie d'ado c'est tout à fait normal puisque celui-ci a été imaginé par Ian McKaye dans les paroles de la chanson du même nom quand il faisait partie de Minor Threat. Ecrit en réaction aux punks qui ne pensaient qu'à s'auto détruire, "Straight edge" était l'expression d'un gamin dégouté par ce qu'il voyait et décidé a ne pas tomber dans les même travers. Depuis, de nombreux groupes ou de simples fans ont décidé de suivre la même voie (McKaye s'est par contre complètement détaché de ce mouvement) avec plus ou moins de rectitude.



Snapcase en revanche semble avoir vécu son allegeance au mouvement straight edge comme celle d'une discipline de vie tout en tolérant les décisions de ceux qui les entoure. Preuve en est, l'article qui m'a fait découvrir Snapcase portait sur une tournée où ils tournaient avec Avail, un groupe de punk dont l'attitude est a l'exact opposé de celle de ces texans de Buffalo (le bassiste a pour tradition de se faire faire des tatouages ridicules comme celui d'un gamin en train de se faire traiter chez le dentiste).

Snapcase n'est donc pas un groupe radicale mais ouvert comme le prouve très bien ce disque. Fortement influencé par Helmet, le hardcore de Snapcase dégage autant d'énergie qu'un disque de hardcore moderne tout en déployant des riffs anguleux accentué par des mélodies dissonantes n'atteignant cependant jamais le même degré de maitrise noise / free jazz que les leads de Page Hamilton. Comme si Have Heart avait été croisé avec le Helmet des débuts si l'on peut me permettre ce bel anachronisme.

Contrairement à Helmet où les paroles ont un intérêt très annexe, celle de Daryl Taberski forment l'impact émotionnel de cette musique à la croisée du hardcore et du noise rock. "You need to find a way to make yourself live" dans "Energy dome" ou "Ambition now ! Deception down !" en conclusion "Ambition now" sont des paroles qui ont marqués mon adolescence à une époque où ma vie commençait à enfin prendre un sens dans le tout nouvel univers de la faculté de psychologie où je m'étais inscrit. Plus qu'un ensemble d'interdiction, le straight edge est d'abord une manière de s'extérioriser et de montrer que l'on peut vivre de la manière qu'on désire. Snapcase en est la preuve et la toutefois appris à ses dépend quand ils se sont fait agresser par une partie du public lors d'un concert alors qu'ils leurs demandaient d'être moins violent (l'Allemagne et le hardcore, tout une histoire ...).

"Designs for automotion" reste encore aujourd'hui un classique tout aussi énergique et possédé d'un enthousiasme communicatif sans jamais prêcher une église particulière. Peu de groupe peuvent aujourd'hui être comparé à Snapcase et c'est donc un plaisir de les voir revenir jouer quelques concerts en Europe, en espérant qu'ils poursuivent leur aventure arrêté à l'issu d'un album tout aussi personnel, "End transmission".

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