Sunday, September 05, 2010

Mon long parcours vers Kylesa

Ca ne m'ait encore jamais arrivé de parler d'un groupe dont je ne possède pas, ou plus, de disque, alors allons-y pour une première fois avec Kylesa. En revanche, si je n'ai pas, encore, acheté leurs derniers disques, j'ai eu l'occasion de les voir quatre fois en concert.

La première fut au Furia Sound Festival de l'année passée. Quelques années auparavant, leur premier album, To walk a middle course, m'avait attiré, après en avoir entendu beaucoup de bien, puis désintéressé au point de finir dans le coin d'une armoire sans jamais retourné dans mes oreilles. Je ne saurais aujourd'hui décrire ce disque et ne pourrait donc en donner une appréciation convenable. Tout ce que je sais, c'est que Kylesa a alors pris une couleur négative dans mon esprit et m'a forcé à m'en désintéresser alors que tout le monde, et je dis bien tout le monde, commençait à s'enthousiasmer sur leur musique.

Vint alors le concert du Furia en matinée et la constatation que l'idée que j'avais gardé à l'esprit du groupe n'était plus valable. Plus metal que crust, en dehors du look de certains membre (la guitariste/chanteuse en particulier), leur son avait pris une coloration doom aux tendances psyché alimenté par l'énergie de leurs années crust, punk et sale qui ne démordait pas de leur jeux. Impressionné par le double assaut des batteries, et le solo que les deux batteurs interprétèrent, je partais avec la conviction d'explorer leur discographie. Vœux pieux non accomplis, au contraire de Torche dont le concert le même jour me poussa de nouveau vers leurs disque et fit de moi un croyant dans leur stoner pop rayonnant du soleil californien.

L'année suivante, les disques de Kylesa ne figurait toujours pas dans ma discothèque, et encore moins dans ma liste d'achat, même mentale. Je fit toutefois un voyage en Pologne pour le festival Assymetry où les cinq crust/doom jouaient en tête d'affiche et pu donc leur donner une nouvelle chance de m'impressionner. Déception, fatigué, le groupe ne me réveilla pas et semblait vivre dans une set list qu'ils répétaient inlassablement en ayant tout l'air de s'en lasser. Manque d'enthousiasme, manque d'intérêt, je partais me coucher en les laissant finir leur set sans aucune intention de les revoir.

Sauf que Kylesa tourne et ne s'arrête pas, quitte a faire de l'auto stop dans les tournées des autres, comme celle de Converge en Europe, avec Gaza et Kverlertak. Force est de constater que le groupe a alors un large public derrière lui alors que je ne comprends toujours rien à l'enthousiasme que tout ce monde peut avoir pour eux. Les deux chanteurs guitaristes sont mues par des intentions qui ne réussissent pas à sortir de leur bouches et finissent de façon érailler ou approximatives. Les riffs commencent pourtant à attirer mon attention, fait que je met sur le dos de la répétition puisque c'est la troisième fois que j'entends ceux là, surtout le premier, en concert. Il y a de l'idée, me dis-je, mais pas assez pour que je m'y intéresse.

Dernier voyage en date en République Tchèque pour le Brutal Assault et nouvelle chance de voir la tournée de Converge devant un tout autre public. Quelques curieux se sont levés à 10H pour venir voir Gaza mais beaucoup d'autres arrivent plus tard pour Kylesa, chargé de suivre le slam death bovin (du death metal sans le cerveau) de Devourment. Présent pour Devourment, sans autre chose à faire, je me place devant la scène et croise les bras, applaudit l'arrivée des musiciens, et sans aucun effort, commence a hocher la tête avec ce fameux premier morceau. L'énergie, le sourire, la passion, et les riffs. Tout se retrouve enfin ensemble sur scène et ma tête de hocher toujours avec maintenant un peu plus de conviction et d'intérêt. Que s'est il passé pour que je prenne autant de temps à me rendre compte de l'intérêt de ce groupe? J'avais pourtant compris la recette dès le premier concert et en était ressorti assez convaincu. Sauf que la hype des autres peut être aussi un repoussoir vers d'autres préoccupations.

Condamné par leur succès, il m'aura fallu un peu de temps pour me rendre compte de l'erreur et les apprécier à leur juste valeur après une longue remise en question et des occasions manqués. Loin d'être la cinquième merveille du monde, l'originalité de ces cinq musiciens de Savannah en Géorgie apporte de nouvelles couleurs à des riffs gras au rythme entrainant, à défaut d'être aussi massif que le promet le duo de batteur, intéressant puis finalement pas assez étonnant que d'autre (nottamment ceux de Year of no Light).

Cependant, pourquoi en parler aujourd'hui? Et bien car un nouvel album se prépare à sortir sur le label français Season of Mist et qu'un nouveau titre tourne sur leur page myspace. Les riffs dansent, la machine roule et le chant enroule les mélodies pour finir un titre sans surprise et toutefois assez enthousiasmant que ma bonne impression se prolonge vers une envie tenace d'écouter tout ce que j'ai manqué. On a beau dire que la hype ne passera pas par soi, on finit par avoir tort et finir par être porte parole d'un intérêt retrouvé pour un groupe que l'on avait pourtant promis de laisser tombé.

No comments: