Monday, August 09, 2010

Glassjaw + Admiral's Arms @ Nouveau Casino le 07/08/10

Huit ans loin de France ça n'entretiens pas une base de fan. Des fans il y en avait pourtant plein à craquer dans le Nouveau Casino pour le retour de Glassjaw. Retour pour un groupe qui n'était jamais parti bien loin et a surtout du faire face aux problèmes de santé de Daryl Palumbo, des conflits avec leur ancien label (Roadrunner records) auquel s'ajoute les changements de line-up. En arrivant, j'ignorais même qui serait sur scène en compagnie de Daryl Palumbo, la voix emblématique du groupe. A mes yeux, et a mes oreilles, Glassjaw avait tout a prouvé après tant de rumeurs, de ratés et un silence radio inquiétant qui m'avait détourné du groupe pendant plusieurs années.

Un tel bagage émotionnel et historique n'entoure pas la musique d'Admiral's Arms, un encore jeune groupe français entouré d'un buzz consistant alimenté par leur accointance avec des membres de Architects, Bring Me The Horizon et The Chariot. En effet, le groupe est allé à bonne école et reproduit les mouvements de ses pairs, ainsi que leur musique. Massivement influencé par Norma Jean et Architects, Admiral's Arms peine a se créer une identité propre avec des chansons dont on distingue trop facilement les influences. Les titres de leur prochain album montre un développement mélodique bienvenue où le chanteur peut montrer un registre de voix encourageant après un début de concert faux. Admiral's Arms accuse le coup de sa jeunesse, ce qui en soit n'est pas un mal pour une moyenne d'âge qui ne doit pas dépasser les 23/23 ans. La mode va dans leur sens et les aidera a décoller. Il faudra toutefois qu'ils travaillent ensuite leur originalité.

En cette période de vacance où la capitale se vide, c'est déjà un miracle que cette salle soit ouverte pour accueillir Glassjaw. Il n'y a donc pas de deuxième groupe d'ouverture et toute la place est laissé à ces rescapés de toute les galères possibles et imaginables pour montrer ce dont ils sont capables. D'entrée de jeu, l'accoutrement de Palumbo marque bien son accointance avec bien autre chose que les références émo, screamo et émocore avec lesquels ont a associé le groupe. Tee shirt Tears for Fears, bracelet a piques, cheveux mi long. Le gosse n'est pas sorti des 80's mais n'accuse pas le manque d'activité scénique, les problèmes de santés ou, soyons fou, le trac d'un public enthousiaste qui en attend peut être un peu trop?

Le dit public aura droit à une heure et demi complète de concert et n'aura donc eu aucune raison de grogner. Car, si l'assemblée continuera de chanter le nom du groupe après leur départ de scène, espérant un rappel, c'est surtout par dévotion pour ces héros tant attendus qui n'auront pas faillis. Les nouveaux titres, ceux de Worship and tribute et de Everything you ever wanted to know about silence sonnent parfaitement grâce à la précision de musiciens infatigables et aux capacités techniques remarquables de la section rythmique constituée de Manuel Carrero (basse) et Durijah Lang (batterie). Lé désertion, ou l'éviction, de Todd Weinstock, ne se fait pas particulièrement sentir lors de l'interprétation des anciens titres. Quand aux nouveaux, ils marquent par la plus grande interaction des instruments et leur éloignement de la base emocore, que tant de groupes ont pillés, pour un son plus ouvert tout en portant toujours la patte du groupe.

Le groupe. On ne s'y serait pas attendu mais les quatre musiciens forment un tout soudés, reliés par l'increvable Palumbo, capable d'assurer toutes les transformations vocales qu'il interprété sur disque, en chantant a gorge déployé des paroles que tout le public reprend en chœur. Palumbo n'a parfois même pas besoin de porter le micro a sa bouche tant il est secondé par un parterre de fan de longue, ou de récente date. La moyenne d'age va des fans de l'époque du premier album et de plus jeune pour qui la révélation aura été récente.

L'enthousiasme pousse même un fan a vouloir slamer en montant sur scène en poussant les jeunes filles aglutinnés sur le devant. Geste peu apprécié par Palumbo, soucieux de la galanterie et peu tolérant des emmerdeurs, il repoussera le bonhomme en lui disant d'aller se faire foutre et checkera avec la fan que le malotru avait voulu pousser. Un beau geste rare d'un type proche de son public et pourtant aussi charismatique que l'élégan Chino Moreno des Deftones a qui l'on avait comparé les débuts de Glassjaw. Comparaison peu pertinente maintenant a en juger par les nouveaux morceaux qui, avec un peu de chance, se trouveront sur un EP ou un album à venir prochainement. On peut toujours rêver d'obtenir tout cela dans un avenir proche mais cela ne semble plus si irréel après un concert aussi excellent que tous l'avait fantasmés. A dans beaucoup de moins de huit ans pour un nouveau moment d'anthologie.

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