Sunday, March 07, 2010

Cave In - Until your heart stops (HydraHead) 1998


Je m'en souviens comme c'était hier. J'allumais la télévision pour me détendre et en zappant sur France 2 je tombais par hasard sur un petit segment présentant un groupe. Cave In était à la une et la voix off fit résonner ses quelque mots dans l'espace temporel de la télévision française : "d'abord un groupe de hardcore chaotique ...". C'était fini. Les mots "hardcore chaotique" avait été prononcé pour la première, et surement la dernière fois, sur une chaine public. L'album présenté était alors Antenna, le seul disque paru chez la major RCA / BMG avant qu'ils ne retournent sur le label indépendant HydraHead (fondé et géré par Aaron Turner de Isis) où le reste de leur discographie est paru.

Aujourd'hui le cul entre deux chaises, le rock progressif et aérien et des racines hardcore chaotique, Cave In a commencé sa progression vers de nouveaux territoires sur un disque devenu maintenant mythique, Until your heart stops. Avant cela, Beyond hypothermia collectait les différents morceaux enregistrés avec différents hurleurs, tandis que le guitariste / chanteur, Stephen Brodsky entrecoupait de mélodies très Radiohead les riffs metal incisif qu'il tissait avec des autres compagnons en compagnie d'une section rythmique qui ferait envie à beaucoup de groupe en la personne de John Robert Conners et Caleb Scolfield (Zozobra, Old Man Gloom). N'est pas Cave In qui veut. Curieusement cohérent et constitué de titres tous plus diablement puissant que les autres, Beyond hypothermia montrait que le groupe possédait déjà plusieurs facettes mais surement pas autant qu'ils n'en montreront par la suite.

Until your heart stops est d'une part beaucoup plus metal que son prédécesseur. Voisin de pallier de The Dillinger Escape Plan et Converge à leurs débuts, Cave In déménage vers plus d'expérimentation, plus de mélodies et ajoute même des interludes noise. Le riff d'ouverture de "Juggernaut" partage encore quelque meubles avec "The Saddest day" de Converge tout en y ajoutant un chant clair extrêmement maitrisé et des influences rock et folk que Stephen Brodsky étalera par la suite beaucoup plus sur les albums suivants du groupe ainsi que dans ses différents side project (Stephen Brodsky, Octave Museum, Stove Bredsky). Celui-ci doit pourtant aussi assuré les hurlements d'un chanteur parti avant l'enregistrement du dit disque. Ce départ le forcera a hurler à plein poumon pendant les tournées suivantes et le convaincront de ne s'adonner qu'au chant clair et d'abandonner leurs influences plus metal et hardcore, du moins pour quelque temps.

Décrit par le magazine Kerrang! comme un compromis entre Slayer et Radiohead. Until your heart stops n'est pas la réalisation d'une équation maladroite mais d'un mariage assumé entre l'énergie et la mélodie sous la bannière de l'intensité. Un Rubix cube d'influence que l'on aura beau tourner dans tout les sens sans arriver à ce qu'une couleur domine sur aucune des facettes. Comme tout les grands disques, celui-ci est un tout cohérent dont un tour d'horizon complet du début à la fin est nécessaire pour pouvoir dessiner le portrait complet dressé par ces quatre musiciens dont la carrière continue encore de produire de nouveaux morceaux. La puissance de Until your heart stops ne sera jamais atteinte de nouveau, du moins jusqu'à présent, mais le groupe s'en fiche car leur musique à ensuite explorer bien d'autres territoires que ceux déjà imposant de cet album composé en 1998. Un classique incontournable.

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