Friday, October 30, 2009

Music for George part 3

Troisième et dernière partie du feuilleton de la matinée : les recommandations musicales de George. Je passe donc maintenant à un tout autre genre, car on a vite fait de se lasser d'entendre que de la grosse guitare dans une vie, d'autant plus quand il y a tant à écouter ailleurs. Mon attention se porte donc maintenant sur la musique électronique et le rap.

Le nom de Aaron Spectre (aka Drumcorps) ayant été prononcé hier, il me semble essentiel de parler du parrain de ce que l'on prénomme vulgairement le breakcore : Venetian Snares. Aaron Funk compose sous ce pseudonyme depuis plus d'une dizaine d'année et se fait un devoir de sortir au moins un album et un EP par an depuis son arrivée. Sa recette est un mélange d'influences electroniques variés formant une tambouille que l'on prénomme breakcore pour faciliter la vie de tout le monde. La réalité des choses est que les artistes assimilés à cette "scène" (Otto Von Schirach, Duran Duran Duran, Dj Donna Summer, Bong-Ra ...) ont tous un son vraiment unique et quelqu'un a trouvé de bon ton de mettre tout cela dans le même panier. Le seul point commun entre ces artistes et dont l'eclectisme dont ils font preuve et Venetian Snares en fait preuve à longueur de disque.

Son album le plus connu, et le plus applaudis par la critique, est sans conteste Rossz Scillag Alatt születt où les compositions du chef d'orchestre esthonien Arvo Pärt se retrouvent confrontés aux rythmiques destructurés du canadien. Un chef d'oeuvre auquel il faut aussi ajouter son pendant plus ambiant, My downfall (original soundtrack), moins apprécié mais tout aussi puissant par son atmosphère pesante et mélancholique.

Venetian Snares - Szamar Madar


La palette musicale de Funk n'est donc pas limité à l'electro et se renouvelle constamment de disques en disques en employant des samples aussi inattendus que des grognement de cochons (dans "Pig dync" sur le EP Horsey noises) ou la voix de Uma Thurman dans Kill bill dans "Where's Bill?" (sur le EP Infotainment)

Venetian Snares - Where's Bill?


Parlons maintenant un peu de rap. Mon spectre de connaissance dans le domaine est en construction constante et je me fais donc progressivement une discographie digne de ce nom dans le domaine. Je me focaliserais donc sur deux entités inévitable : Eric B and Rakim et El-P. Deux entités avant-gardiste dont la musique a eu une influence sur des centaines d'artistes dans le milieu rap et bien en dehors, grâce à un travail du son unique et novateur.

Eric B and Rakim - Eric B is the president


Ecouter Eric B and Rakim aujourd'hui revient a s'écrier toute les deux secondes "Ah c'est de là d'où vient ce sample !". "I ain't no joke !", "Pump up the volume !". Tant de phrases entendus des dizaines de fois ailleurs qui font parti de la culture musicale contemporaine et de la culture populaire que l'on doit à ce duo. Le phrasé de Rakim est en lui même une référence dans le genre et a influencé des dizaines de rappeur, tout comme ses rimes imparables. Le travail des samples et des basses de Eric B est quand à lui une source d'émerveillement constant quand on le compare à d'autres genres musicaux. La musique de Godflesh, par exemple, référence ultime de la scène "metal" indé actuel, doit énormement à Eric B and Rakim dans son atmosphère urbaine et son interaction entre le rythme et les riffs de guitares.

Godflesh - Circle of shit


Plus proche de nous se trouve un autre génie de la musique dont les racines sont plantés dans la culture hip-hop : El-P. Membre essentiel du trio Company Flow, El-P a d'abord fait ses armes en tant que producteur (El-P est le diminutif de el producto) et rappeur dans Company Flow avant que le groupe ne se sépare totalement après deux albums et ne parte fonder le label Definitive Jux (Def Jux pour les intimes) et commencer sa carrière solo. Il continue aussi de produire des titres ou des disques qu'il sort sur son label, véritable référence de la scène rap indépendante. On parle beaucoup de "rap de blanc" quand on parle de la musique de El-P, ce qui n'est pas faux, mais est très réducteur vu le champ des influences et la porté de sa musique.

Sur les deux disques de Company Flow, le premier est le plus essentiel. Funcrusher plus est encore et toujours un album unique et novateur, autant dans le travail des instrus que dans le flow déjà très riche de El-P et de son compagnon Bigg Jus.

Company Flow - 8 steps to perfection


Par la suite, sa carrière solo l'a vu emprunter des allées electronique et moins de sample traditionnels. Le résultat est un disque incroyablement riche et complet appelé Fantastic damage où le flow de El-P se fait encore plus complexe sur des instrus originale et dense.

El-P - Deep space 9mm


Aujourd'hui, ses compositions ont une culture rock, electronique, rap et toujours aussi unique. Son dernier et deuxième album (un troisième est en préparation) l'a vu accueillir Trent Reznor (Nine Inch Nails) ou Cedric Bixler (At the Drive-In, the Mars Volta) parmis des guest venus de son propre label comme Aesop Rock, autre concurrent de El-P dans la catégorie des rappeurs aux paroles extrémement bien écrite et originales. L'un de mes artistes favoris, soit dit en passant.

El-P - Flyentology (feat. Trent Reznor)


El-P @Myspace

Ceci conclut donc le feuilleton du jour. J'espère avoir apportés quelques bonnes recommandations à George et peut être à d'autres personnes par la même occasion. Bonne écoute et n'hésitez pas a laisser vos impressions dans les commentaires !

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